Bouquet 4 Sentir et accompagner le mouvement naissant de la peinture en plein air : la forêt de Compiègne, la vallée de Chevreuse, la forêt de Fontainebleau

 

4/24  Sentir et accompagner le mouvement naissant de la peinture en plein air : la forêt de Compiègne, la vallée de Chevreuse, la forêt de Fontainebleau, Barbizon

 

Il va rapidement ajouter une autre corde à son arc, tendu qu’il est, vers l’efficacité vendeuse. Michel Bouquet voit bien le goût de plus en plus prononcé des urbains souvent récemment déracinés pour les campagnes environnantes de Paris. Et pour cela il n’hésite pas, comme il le faisait déjà en Bretagne, à quitter l’atelier – lieu incontournable d’apprentissage théorique et technique en ce début du XIXème siècle – pour se rendre sur le terrain et participer ainsi l’émergence du paysage dit de plein air. Mais il ne se contente pas de peindre des paysages pour le plaisir du moment des acheteurs, il édifie aussi discrètement sa conception du monde.

4/24 Feel and accompany the emerging movement of outdoor painting: the Compiègne forest, the Chevreuse valley, the forest of Fontainebleau, Barbizon
He will quickly add another string to his bow, tense as he is, to the seller's efficiency. Michel Bouquet sees well the more and more pronounced taste of the urban ones, often recently uprooted for the surrounding countryside of Paris. And for that he does not hesitate, as he already did in Brittany, to leave the workshop - an unavoidable place of theoretical and technical learning at the beginning of the 19th century - to go to the field and thus participate in the emergence landscape called outdoor. But he is not content to paint landscapes for the pleasure of the buyers' moment, he also discreetly builds his conception of the world.

 

1  Michel Bouquet, peintre en plein air de la forêt de Compiègne

1837 Clairière dans la forêt de Compiègne, près Saint-Corneille, étude d’après nature, Huile sur toile, Salon de 1837, n° 188, Musée royal Oeuvre non retrouvée

Il est ainsi un des premiers peintres à faire mention sur le descriptif de la toile qu’il expose au Salon de 1837 que c’est une œuvre réalisée sur le terrain, en plein-air, dans un espace naturel remarquable, la forêt de Compiègne. Il sent que c’est un argument de vente supplémentaire auprès des futurs clients aisés qui aiment accrocher, dans leurs appartements ou maisons particulières parisiennes, une image des espaces de détente chlorophylienne qu’ils chérissent de plus en plus autour de Paris, le chemin de fer gommant bien des contraintes souvent rebutantes des transports habituels : entassement, promiscuité fâcheuse, cahots, fondrières, horaires incertains.  Il cherche aussi par cette mention d’après nature à écarter la seule mention de peintre d’histoire qui lui est accolée eu égard aux travaux qu’il fournit avec ses camarades pour Gudin, en endossant celle d’un pleinairiste – dans la mouvance de l’appellation de l’école de Barbizon, que les historiens de l’art datent de 1825 – et d’un naturaliste, bien avant la création du groupe du même nom vers 1880.

En 1837 il n’a encore que peu de concurrents sur ce terrain géographique, et pour la plupart inconnus du grand public : Dardel, Grouet, Renié, Remy, etc.  Troyon ne présente un tableau au Salon sur cet espace qu’en 1846, Viollet-le-Duc en 1859, Harpignies en 1868, Corot en 1882.

Michel Bouquet habite à l’époque à Paris, 16 rue de la Madeleine. Comment se rend-il à Compiègne, distante de 80 kilomètres ? Car il faut six heures à une voiture rapide pour se rendre à Compiègne, c’est un vrai voyage. La première ligne de chemin de fer réalisée en 1837 ne relie Paris qu’à Saint-Germain en Laye, mais ce fut une très grand succès : 18 000 voyageurs pour la seule journée du 26 août !  Seul bémol la gare de Compiègne ne sera inaugurée que 10 ans plus tard. C’est donc en coucou, voiture de voyage à deux roues, ou en omnibus de trois compartiments tirés par trois chevaux qu’il se rendra sur les lieux pour poser sa toile ou ses carnets d’esquisse en notant les couleurs, pour ensuite repeindre chez lui. Le matériel est en effet bien lourd pour la peinture à l’huile. Outre le chevalet, il y a l’incommode série des vessies de porc pour les huiles, des pinceaux, de l’essence de térébenthine, des chiffons usagés aux odeurs variées. Peut-être ne fait-il que des croquis sur place avec indication des couleurs comme le lui enseignait Théodore Gudin ? Il devait, ainsi que  la plupart des peintres en plein air disposer d’un matériel léger. Jules Breton trente années plus tard nous croque cet équipement sur le vif.

 

Jules Breton, Le peintre à son motif, mine de plomb et crayon sur papier grège, 21x27cm, Carnet de croquis, s.d.  © Collection particulière APEVDC

 

Mais il arrivait souvent à Michel Bouquet de travailler assis par terre. Il s’est représenté en plein travail dans l’oeuvre suivante, où le paysagiste fait littéralement corps avec la nature.

Michel Bouquet, Scène pastorale, détail, Peinture sur email cru stannifère, Faïence au grand feu, 25 x 42 cm, 1868 © vente Pousse Cornet-Valoir, Orléans, 10 juin 2017

 

C’est dans cette position, plus ou moins confortablement assis, ou debout,  qu’il s’exerce à capter rapidement l’atmosphère du lieu, qu’il mentionne sur un croquis les plages de couleur, les caractéristiques du végétal, la nature des éléments, des galets par exemple, qu’il campe en quelques traits les positions des personnages. L’important est de travailler très rapidement, de noter le lieu, le jour, l’année pour reprendre à l’atelier plus tard, parfois bien des années plus tard, ces impressions visuelles encore en mémoire et les associer aux éléments graphiques annotés comme sur les dessins ci-dessous

 

Mention des sapins et étagement de la végétation

Michel Bouquet, Technique trois tons, Pierre noire et rehauts de blanc, 1849 © Collection particulière

 

Orientation différenciée des coups de crayon pour mémoriser les formes végétales

Michel Bouquet, Technique trois tons, Pierre noire et rehauts de blanc, 1849 © Collection particulière

 

Quelques années plus tard, il reprend cette thématique.

1853 L’étang de la Rouillie, forêt de Compiègne, Huile sur toile, Salon de 1853, n° 159 du livret du Salon

Fidèle à son habitude il décline cet espace sous d’autres techniques : ici le pastel

 

Le sentiment poétique domine toute la composition : le paysage naturel est l’encadrement de la pensée poétique de Michel Bouquet

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, forêt de Compiègne, Pastel, 28 x 41 cm, signé en bas à gauche, s.d. © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

1857 Maison de sabotiers près de Rambouillet, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, Huile sur toile, n° 87 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée 

 

2  Que demande le marché ? Des paysages… les artistes suivent et accompagnent le mouvement.

 

Un paysage de 1841 comme les aime Michel Bouquet

Joseph Philibert Girault de Prangey, Arbres au bord d’un étang, Photographie positive directe sur cuivre argenté, Daguerrotype, 18 x 23 cm, 1841 © Source gallica.bnf.fr / BnF

 

Le créneau rémunérateur du paysage d’après nature en plein air s’avère assez rapidement de plus en plus envahi. Que dit le critique du Salon de 1844 ? in Album du salon de 1844 « Avant tout, les paysagistes l’emportent, et par leur mérite, et par leur nombre. Les études de la nature, les compositions de paysages, les vues de sites pittoresques abondent. Faut-il s’en plaindre lorsque d’heureux résultats couronnent les efforts des paysagistes, lorsque ces artistes par vingt  façons différentes arrivent pour ainsi dire à la perfection ?  » Au vu de ce constat il est de plus en plus difficile pour Michel Bouquet de se faire une place au soleil. Et ces concurrents ne manquent pas de talent : Troyon y expose une Vue de Fontainebleau, Corot un paysage tourmenté L’incendie de Sodome, et Français, Novembre, Paysage.

1844 Paysage, effet d’automne, Huile sur toile, Salon de 1844, n° 196 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

Le critique du salon ne tarit pas d’éloges : « Nous nous sommes arrêtés plusieurs fois, et avec plaisir, devant le Paysage effet d’automne de M. Michel Bouquet, paysage que nous n’hésitons pas à mettre au nombre des meilleurs de l’exposition ; la couleur en est d’une vérité saisissante. »

1844 Il présente également lors de cette exposition une seconde toile, Intérieur de forêt, Huile sur toile, Ovale, Salon de 1844, n° 197 du livret du Salon. Oeuvre non retrouvée. Le critique tombe également sous le charme.

« L’Intérieur de forêt a autant de charmes que l’Effet d’automne ; les arbres sont d’une belle forme et d’une belle couleur. Dans ce dernier tableau, M. Michel Bouquet a fait preuve d’habileté dans la distribution des plans et de la lumière. »

Cette toile a l’honneur d’une reproduction faite à partir d’un dessin de Michel Bouquet dans l’Album du salon de 1844, Collection des principaux ouvrages exposés au Louvre, reproduits par les artistes eux-mêmes, Imprimerie Rigo Richer 7, Challamel éditeur, 1844, p.47.

 

Challamel, Album du salon de 1844, Paris, 1844 © Source gallica.bnf.fr / BnF

 

Il est significatif de remarquer que Théodore Gudin ne figure pas sur cette liste. Cette revue se veut sans exclusive « Comme les années précédentes, nous rechercherons les productions des talents jeunes ou anciens, sans rivalité d’écoles, sans système exclusif. C’est la meilleure, c’est la seule route à suivre ». Que Michel Bouquet soit choisi en dit long sur le talent qu’on lui reconnaît.

 

Intérieur de forêt

Michel Bouquet  Intérieur de forêt, Huile sur toile, Ovale, Salon de 1844, n° 197 du livret du Salon, Reproduction par l’artiste, Challamel, 1844 © Source gallica.bnf.fr / BnF

 

Il figure ainsi aux côtés de deux oeuvres monumentales, celle, étonnante, d’un artiste qui fera plusieurs fois le portrait de Michel Bouquet, Thomas Couture, L’Amour de l’or, la toile orientaliste de Prosper Marilhat, Arabes-syriens en voyage, huile sur toile,  et d’un artiste qui sera adulé sous le Second Empire, Cabanel, Jésus au jardin des Oliviers ainsi que l’élève de Corot, François-Louis Français, Vue prise aux environs de Paris.

Thomas Couture, L’Amour de l’or, huile sur toile, 1540 x 1880 cm, 1844 © Musée des Augustins Toulouse 

Prosper Marihat, Arabes-syriens en voyage, huile sur toile, 280 x 500 cm, 1844  © images-art.fr, Musée Condé, Chantilly, Photographie Gérard Blot

 

Ces grandes toiles sont encore conçues pour être exposées dans les galeries des palais royaux et demeures princières, mais le nombre d’aristocrates richissimes se raréfie sous les coups de boutoir des nouvelles fortunes qui s’érigent sur l’industrie et non plus sur la terre. Ajoutons à cela que la nouvelle couche sociale d’acheteurs hyperfortunés issue de la première révolution industrielle est encore étroite, et leur goût pour des achats de très grandes toiles, plus modéré.

Seule la politique de l’Etat monarchique par le biais de la Direction générale des Musées et de ses trois remarquables directeurs successifs, le baron Dominique-Vivant Denon, le comte Auguste de Forbin et le comte Alphonse de Cailleux soutenus par la famille royale au sens large du terme, procèdent à l’achat des toiles de grandes dimensions : « Il faut faire travailler les artistes ».  La nouvelle bourgeoisie moyenne, avide d’imiter la culture aristocratique, mais ne disposant que de maisons et d’appartements qui sont bien plus petits, se voit limitée dans les dimensions des toiles pour orner ses salons. Michel Bouquet qui connaît bien le problème s’y est adapté. Ses tableaux de grandes dimensions, il ne les exécutera que sur commande officielle.

 

3  Michel Bouquet, peintre de la vallée de Chevreuse

La vallée de Chevreuse est située dans la Forêt de Compiègne, mais par les titres qu’il  adonnés à ses créations artistiques, Michel Bouquet a tenu à en faire un espace géographique différencié. Nous suivons donc son choix.

1847 Maison de sabotiers dans la vallée de Chevreuse, près l’abbaye des Vaux, Huile sur toile, Salon de 1847, n° 194 du livret du Salon,  Oeuvre non retrouvée

Comme à son habitude, il en fait des déclinaisons, en utilisant d’autres supports : Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11x17cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895, inv. 895.7.7, Musée Fabre, Montpellier. Toujours ce souci de représenter les plus humbles de la société.

 

Une hutte appelée aussi Loge dans une clairière, Le coupon, un espace exploité par le charbonnier, un pauvre qui travaille pour les pauvres

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Une hutte rectangulaire faite de 6 à 8 poteaux de bois liés par des liens en bouleau,  couverte de branchages, de genêts, de fougères ou de paille, une porte en bois déglinguée, la fumée d’un feu continu de copeaux de bois qui sèche les sabots et réchauffe les repas

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Deux charbonniers, des hommes indépendants, farouches, des fortes têtes et une femme en grande conversation.  Ce n’est pas une paysanne, car charbonniers et paysans ne se marient jamais entre eux.

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Une fumée qui annonce l’espace de travail

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Deux arbres dont les branches basses ont été élaguées pour faire place à la circulation des charbonniers

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Technique de peinture : un arrière-plan flou et vaporeux,  un avant-plan net et lisse

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Premier plan à touches nettes et arrière-plan de plus en plus diffus pour mieux donner l’illusion de la profondeur

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Une matière picturale chargée et un brossage à larges pans pour souligner la rusticité de la toiture. Un arrière-plan en opposition par brossage angulaire et vertical

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Contraste des matières par le choix de touches orientées de manière azimutale

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Utilisation des successions de parties claires et de parties ombrées pour renforcer la profondeur

Michel Bouquet, Hutte de Charbonnier, huile sur carton, 11 x 17 cm, Legs Bouisson-Bertrand en 1895 © Musée Fabre, Montpellier

 

Un travail technique dans la lignée de la pensée ingresque « L’écrivain ne peut violer la grammaire s’il veut s’élever au style. » Ingres in Théophile Silvestre, Histoire des artistes vivants français et étrangers, Paris, 1853

Il reviendra plusieurs fois sur cette particularité paysagère qu’est une vallée, notion qu’il affectionne par-dessus tout

1847 L’étang du Grand-Moulin dans la vallée de Chevreuse, soleil couchant, Huile sur toile, Salon de 1847, n°197 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée. Le peintre suit les conseils d’Henri de Valenciennes in Eléments de Perspective pratique à l’usage des artistes, suivis de Réflexions et Conseils à un élève sur la Peinture et particulièrement sur le genre du Paysage, Paris, Duprat, An VII, 1799, qui est d’étudier tous les effets de la nature, et donc de se lever tôt pour voir apparaître et étudier les nuances délicates de l’aurore et ici de rentrer tard pour saisir les subtiles modulations des teintes jaunes orangées, orange rosées, orangées brunâtres du crépuscule.

1848 Paysage dans la vallée de Chevreuse, près l’abbaye des Vaux, Huile sur toile, Salon de 1848, Oeuvre non retrouvée

1853 Souvenir de la vallée de Chevreuse, Huile sur toile, Salon de 1853, n° 158 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

 

4  Michel Bouquet, peintre de la forêt de Fontainebleau

 

Un paysage tel qu’il a pu le contempler en 1841

Joseph Philibert Girault de Prangey, Rochers sous la neige, Photographie positive directe sur cuivre argenté, Daguerrotype, 12’2 x 18 cm, 1841 © Source gallica.bnf.fr / BnF

 

Le sentiment de la protection de la nature est déjà très répandu chez les peintres du début du XIXème siècle. En témoignent les protestations contre l’abattage inconsidéré des arbres dans la forêt de Fontainebleau en 1839 : « les forêts sont déjà attaquées par les bûcherons à grande échelle et les artistes s’en plaignent : voici un arbre dont on ne sait plus l’âge, une merveille de végétation auquel ont travaillé tant de siècles. Ses bras noueux soutiennent dans tous les sens les plus curieux dômes de feuillage. Sa tête, quoique frappée par la foudre, semble, toute blanchie et desséchée qu’elle soit, braver avec orgueil des fureurs de la tempête. Les saisons ont versé sur son écorce la plus riche variété de couleurs. Il est couronné ; « cela ne peut plus faire de bois ! » disent les bûcherons. On le fait périr par la hache quand il eût pu voir mourir encore 10 générations de forestiers.

C’est ainsi qu’on arasait successivement dans les deux dernières années les curieux bouquets de chênes semés sur les roches de bois, fraîches et piquants décorations, charmantes avenues, qui rendaient plus imposant le contraste de ces grandes solitudes. Nous avions cru que là s’arrêteraient ces profanations qui n’étaient peut-être que le résultat d’un malentendu. Hélas ! au moment où nous écrivons, tous les arbres sont abattus sur les rochers et dans les ravins de la Salamandre. Pour peu qu’on suive ce système, il ne restera dans quelques années pour l’étude que des terrains dénudés ou des arbres en quinconce.

On ne respecte même pas les grandes futaies. Nous avons vu ces dernières années beaucoup d’arbres isolés abattus dans toute leur splendeur au milieu des grands bois qui entourent la mare qui avoisine la forêt. Mais pour quelle raison ? Ce ne peut être le profit immédiat car un bois tortueux et de mauvaise qualité n’a pas dû faire entrer beaucoup d’argent. Nous croyons attribuer ce vandalisme aux agents des forêts qui ont un système à faire prévaloir. En résumé nous supplions volontiers Monsieur de Montalivet dont le zèle éclairé pour les arts s’est manifesté en toute occasion, d’arrêter la tendance destructrice des agents placés sous ses ordres à Fontainebleau. Il s’agit de conserver à la France et même à l’Europe un monument naturel qui n’a pas d’égal. Si l’on continue dans la voie qu’on a frayée, Fontainebleau ne sera plus dans quelques lustres qu’un vulgaire marché de bois ». L’artiste, journal de la littérature et des beaux-arts, Paris, 1839, p. 291-292

Par manque de législation adaptée, de très beaux arbres millénaires sont aussi abattus par des particuliers dans d’autres régions de la France : « Il y a plus d’un mois que M. Bransoulié a fait couper dans la commune de Pompogne, dans le Lot-et-Garonne un chêne monstrueux. Depuis cette époque, une quinzaine d’ouvriers sont occupés au transport de ce vénérable doyen des végétaux afin de l’établir sous un kiosque où les amateurs pourront aller le visiter. M. Bransoulié, en homme de goût a voulu disputer au vandalisme de quelque esprit mercantile ce glorieux reste de la nature primitive, colossale excentricité qui mesure à sa base 17 m de circonférence. » L’histoire ne dit pas si ce chêne survécut longtemps à son exil forcé…

L’illustration, 1860 © Bibliothèque bretonne, Abbaye de Landévennec

 

1848 Paysage aux environs de Fontainebleau, Huile sur toile, Salon de 1848, Dictionnaire Louis Auvray 1882, Oeuvre non retrouvée

1847 Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41x58cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, vente Sotheby 03/05/1979, provenance Daniel Huntington, don de M. Wilson Corcoran, 1869, exposition Renwick Gallery, Washington

 

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

On est très proche du traitement pictural d’une oeuvre de Thomas Gainsborough

Thomas Gainsborough, Cornard wood near Sudbury, Suffolk , huile sur toile, 122 x 155 cm, 1748 © National Gallery, Londres

 

Dans le tableau de Michel Bouquet, il s’agit d’une chasse éminemment aristocratique, une chasse à courre. Mais cette oeuvre est très particulière par l’exécution de son sujet.

Première approche, nous ne sommes pas en pleine chasse triomphante avec l’hallali, mais à un moment où l’animal a déjoué les pièges des chasseurs et le flair des animaux à sa poursuite. L’animal a forlongé et la voie a été perdue par la tête des chiens.

 

Dépités les hommes se reposent et discutent des raisons de leur échec au milieu d’une clairière encombrée par les souches et les troncs des arbres morts. Les chiens, des français blancs et noirs, des fox-hounds, d’ordre ou limiers, ne crient plus, ils ont abandonné. Le valet de chiens inspecte l’un d’eux.

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Les veneurs sonnent le rappel à la trompe

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Un anglo-français revient à toute allure

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Le piqueur, valet à cheval, revient suivi d’un valet à pied

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Les chasseurs cherchent à comprendre comment ils ont perdu la trace de l’animal

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salo, 1847 © Norton Simon Museum

C’est la peinture d’une chasse faite par des hommes, mais dans laquelle l’intelligence de l’animal triomphe de l’intelligence humaine et de celle des chiens.

 

Seconde approche, c’est une peinture écologique avant la lettre.

 

Elle nous montre le travail lent de la nature qui enrichit de la décomposition des vieux arbres la croissance de la jeunesse arboricole toujours renouvelée.

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Le cycle de la mort / renaissance n’est ici jamais interrompu. Au travers de la mort nous serons, un jour, des arbres.

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

La vision d’une nature créée par des architectes urbains du paysage aux chemins et sous-bois nettoyés de tout branche tombée au sol ne s’est pas encore mise en place. Les troncs des arbres morts encombrent les voies de passage

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Michel Bouquet insiste sur le travail lent des arbres qui échappe à la temporalité humaine pour mieux assurer la régénération de leurs descendants. C’est en effet la lumière de la clairière dégagée par la chute des vieux et grands arbres qui permet aux plantes du sol d’y enfin accéder, lumière que  Michel Bouquet met bien en valeur sur le sol de sa toile

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

Des trouées lumineuses se sont faites dans les hautes branches des arbres augmentant les chances de survie des jeunes pousses

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41x58cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Mais il est trop tard pour ce vieil arbre à gauche dont les branches telles des mains implorantes se tendent désespérément vers la lumière

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Le bois dit mort s’associe à la décomposition en humus par le travail des champignons qui assure aux plantules une chance inespérée de s’élancer vers la lumière.

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58 cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Des plantes qui végétaient dans l’ombre à nouveau s’éveillent

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41 x 58  cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Michel Bouquet ne se contente pas de peindre un paysage, il nous laisse aussi des messages. La nature oeuvre toute seule, elle n’a nul besoin de l’homme pour se régénérer. La future géométrisation des espaces forestiers entourant Paris, notamment celui de la forêt de Fontainebleau, ainsi que le nettoyage hygiéniste des sous-bois au nom d’un nouveau paysagisme culturel sont pour lui un acte contre nature, ce que l’agroforesterie remise à l’honneur 150 ans plus tard ne fera que confirmer.

Mais il peut inviter le spectateur à s’engager plus profondément dans l’image. Le détail ci-dessous est aussi une méditation philosophique. L’arbre naît, joyeux et vivant,  croît tout de vertes efflorescences revêtu, puis il meurt, parcheminé, triste et décharné. Mais ce destin, tragique  pour tout être vivant, est désigné par la main de l’homme pour nous faire comprendre que l’arbre mort sert d’aide nourricielle à la cette plantule, arbre en devenir et que nous-mêmes serons amenés à faire partie de cette métamorphose chimique. Michel Bouquet nous montre ainsi que la mort n’est pas une fin, mais un éternel recommencement, et que, tout comme les conceptions gauloises, bouddhistes ou brahmaniques, la réincarnation est un des possibles d’une vie future.

 

Michel Bouquet, Halte de chasse dans la forêt de Fontainebleau, Huile sur toile, 41x58cm, Salon de 1847, n° 196 du livret du Salon, 1847 © Norton Simon Museum

 

Michel Bouquet comme à son habitude va exploiter cette veine picturale dans d’autres oeuvres.

1848 Paysage aux environs de Fontainebleau, Huile sur toile, Salon de 1848, Oeuvre non retrouvée, in Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Musée national du Louvre le 15 mars 1848, n° 532 du catalogue du salon, Dictionnaire Louis Auvray 1882, peut-être celui ci-dessous intitulé actuellement Paysage de Barbizon, une facture classique, un paysage qui semble utiliser des bruns bitumineux.

 

Paysage de Barbizon

Michel Bouquet, Paysage de Barbizon, huile sur toile, 35 x 55 cm, s.d. © Vente Sloans and Kenyon

 

1848 Paysage, clair de lune, Huile sur toile, Salon de 1848, n° 531 du catalogue du salon, Oeuvre non retrouvée,

s.d., Dans les bois, épisode de chasse, Huile sur toile, 16×34 cm, n° 187, Corcoran Muséum, The Corcoran Gallery of Art, in Catalogue, Washington, D.C., Janvier 1893.

Chasseur à Fontainebleau, aquarelle, pastel et gouache, 62x93cm, s.d. © vente, lot 88, Barbizon, 1er juin 1990

Une vente d’une oeuvre de Michel Bouquet sur ce thème a eu lieu au Japon en 2009. Il pourrait s’agir du même tableau que celui cité précédemment. Mais la description qu’en fait le vendeur est très succincte. Il mentionne qu’il s’agit d’une aquarelle alors que la photographie montre que d’autres techniques sont utilisées comme la gouache et le pastel.  Nous pensons que les deux oeuvres  vendues en 1990 et 2009 sont en fait une seule et même réalisation de l’artiste et qu’il s’agit d’un pastel.

Michel Bouquet, Le chasseur à Fontainebleau, pastel, 64 x 96 cm, Lot 327, s.d. © vente Mainichi Auction, Tokyo, 18 avril 2009

 

Le musée des Jacobins à Morlaix détient aussi des oeuvres sur le thème de la forêt de Fontainebleau.

Michel Bouquet, Sous-bois à Fontainebleau, encre de Chine, s.d., Catalogue des tableaux, dessins, gravures, statues, exposées au musée de la ville de Morlaix, Rennes, 1896 ©  Musée de Morlaix, photographie Isabelle Guegan

 

Forêt de Fontainebleau en hiver, sans neige . Une thématique rare chez les paysagistes

Michel Bouquet, La forêt de Fontainebleau en hiver, crayon, lavis, s.d. , Catalogue des tableaux, dessins, gravures, statues, exposées au musée de la ville de Morlaix, Rennes, 1896 © Musée de Morlaix, photographie Isabelle Guegan

 

5  Michel Bouquet, peintre en plein air des campagnes françaises : Limousin, Dauphiné, Normandie, Champagne, Ile-de-france, Savoie

1845 Paysage, souvenir du Limousin, Pastel, Salon de 1845, n° 1714 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

Dès 1843 on circule de Paris à Orléans en train, une ligne inaugurée par les fils de Louis-Philippe. Après pour rejoindre le Limousin, c’est une autre histoire, il faut encore utiliser les transports à chevaux…Michel Bouquet peint ce paysage trois ans après les paysages du Limousin de Théodore Rousseau, un an avant la Mare au Diable de George Sand  et deux ans avant que Corot ne découvre le Limousin.

1845 Intérieur de forêt, estampe, Dessin Michel Bouquet, gravure de Louis Marvy, 11 x 15 cm, Bnf, notice FRBNF 40276282. Le même graveur que Narcisse Diaz de la Pena, peintre de l’Ecole de Barbizon.

1865 Moulin à eau, en Dauphiné, Peinture sur émail cru stannifère, Oeuvre non retrouvée

1865 Bords de la Marne, Peinture sur émail cru stannifère, Oeuvre non retrouvée

Cette peinture renvoie à l’espace recherché par les classes moyennes supérieures ou par les élites, celui d’un espace de détente proche de Paris. 1865, c’est quatre ans avant La Grenouillère de Renoir qui est actuellement exposée au National Museum de Stockholm

1869 Falaise à Etretat, dessin, pierre noire et rehauts de blanc

 

Falaise à Etretat

Michel Bouquet, Falaise à Etretat, pierre noire rehaussée de blanc, 23 x 33 cm, 1859 © vente Galerie Molinas

 

Ce n’est pas un hasard si Michel Bouquet choisit cette thématique, il ne fait qu’accompagner le changement mental de sa clientèle fortunée qui veut voir dans ses salons l’espace de loisirs maritimes proche de Paris, les bains de mer dans lequel ils évoluent les fins de semaine ou en été. Il faut seulement cinq heures de train pour rejoindre Le Havre de Paris, puis prendre la route pour Etretat situé à une trentaine de kilomètres.

1869 Paysage en Savoie, Peinture sur émail cru stannifère, Salon de 1869, n° 2550 du livret du Salon, hors concours, Oeuvre non retrouvée

1879 La Seine à Carrière-Saint-Denis ( Seine-et-Oise ), Huile sur toile, Salon de 1879, Oeuvre non retrouvée. Le même espace que Claude Monet – alors très peu connu – a peint sept ans auparavant, l’année de la mort de sa femme Camille Monet.

Dans la même veine d’étude d’un paysage français, un Paysage de forêt non identifié

Michel Bouquet, Paysage de forêt, aquarelle sur papier brun, s.d. © Musée Joseph Denais, Beaufort

 

Michel Bouquet, Paysage de forêt, aquarelle sur papier brun, s.d. © Musée Joseph Denais, Beaufort

 

Musée Joseph Denais, Beaufort © Collection particulière

 

6  Paysage avec fleuve : une peinture où les vrais acteurs sont les canards

Tout l’espace posé comme un paysage classique à la charnière des XVIIIème et XIXème siècles – horizontales et verticales figées –  est agité par les rides obliques que font sur l’eau une famille de canards, à quoi répond au loin une colline sourcilleuse

 

Une originalité : le point de vue. Le peintre s’est installé sur une barque, au milieu du fleuve.

Michel Bouquet, Paysage fluvial,  Huile sur toile, 29 x 46 cm, s.d. © vente Galerie Kohler, Zürich, 17 septembre 2014

 

Les rides obliques des canards troublent ou rajoutent à l’harmonie des espaces aquatiques

Michel Bouquet, Paysage fluvial,  Huile sur toile, 29 x 46 cm, s.d. © vente Galerie Kohler, Zürich, 17 septembre 2014

 

Finalement, de près, des canards ou des poules d’eau ?

Michel Bouquet, Paysage fluvial,  Huile sur toile, 29 x 46 cm, s.d. © vente Galerie Kohler, Zürich, 17 septembre 2014

 

Michel Bouquet s’amuse, lui qui a appris le dessin et la peinture auprès d’oeuvres du XVIIIe siècle à mettre l’homme au second plan, et ici essentiellement des femmes reconnaissables à leurs coiffes, concentrées sur leurs tâches répétitives, rentrer les animaux, laver le linge, décharger un bateau à l’arrière-plan, tandis que la liberté des animaux les amène seulement à rejoindre leur nid du soir..

Nous avons vu que Michel Bouquet est un écologiste dans l’âme. Sa conception de la forêt et de la chasse en témoignent. Il n’aime la chasse que lorsque les chasseurs reviennent bredouilles. Il aime à peindre les paysages : « Le paysage est la manifestation la plus réelle de l’artiste. C’est là qu’il se révèle et qu’il dévoile son âme. » Laurent Matheron, Revue critique, Exposition de la Société des amis des arts de Bordeaux, 1853

Inconvénient de cette peinture de paysage en plein air, c’est que les concurrents sont de plus en plus nombreux.

Les peintres à Fontainebleau, caricature, L’Illustration, 1849 © Bibliothèque bretonne, Abbaye de Landévennec

 

Il lui faut donc penser à d’autres thématiques pour arriver à ce que son père lui a appris, vendre.

Michel Bouquet sait que les toiles à l’huile qui demandent du temps de travail, et  il le compte, sont bien trop chères pour le commun des mortels. Comment pénétrer le milieu des amateurs de la petite bourgeoisie à la bourse bien moins rebondie ? Il faut déjà se faire connaître d’eux et puis leur fournir un support artistique bien moins onéreux.

Il va donc favoriser la diffusion de ses dessins dans ces nouvelles couches sociales par l’emploi de la gravure sur bois dans les années 1830, puis sur acier dans les années 1850.  Pour cela il va endosser le rôle de reporter d’images dans la revue La France maritime.  Cibler les milieux portuaires qu’il connaît bien, et les amateurs du monde marin – exotique au yeux d’un public qui s’ouvre de plus en plus à l’altérité géographique – font qu’il va collaborer à cette revue de 1836 à 1852, ce qui va lui assurer une diffusion à plus grande échelle de ses oeuvres et le faire connaître tant dans les  provinces françaises à façade maritime qu’à l’étranger, surtout en Grande-Bretagne.

Bouquet 4 Sentir et accompagner le mouvement naissant de la peinture en plein air : la forêt de Compiègne, la vallée de Chevreuse, la forêt de Fontainebleau