Bouquet 14 Contourner la concurrence en utilisant la technique du pastel dans le domaine paysager

 

14  Contourner la concurrence en utilisant la technique du pastel dans le domaine paysager

 

If Michel Bouquet is a painter of consummate art in oil on canvas and in drawing, his mastery of pastel ranks him among the greatest masters all periods included. Unlike what was mainly done in the 18th century, where pastel is used to create portraits, he will use this powdery technique to leave us sublime landscapes.

Si Michel Bouquet est un peintre d’un art consommé en huile sur toile et en dessin, sa maîtrise du pastel le classe parmi les plus grands maîtres toutes périodes comprises. A contrario de ce qui se faisait majoritairement au XVIIIe siècle, où le pastel est utilisé pour créer des portraits, il va utiliser cette technique poudreuse pour nous laisser de sublimes paysages.

Et encore une fois il réussit à s’imposer cette technique de facilité d’exécution apparente et séduisante d’aspect, mais difficile à vendre car sa réputation de fragilité inquiète les acheteurs potentiels. Il émerge sur le marché des ventes aux enchères comme en 1859 où une de ses oeuvres est vendue dans le cadre d’une collection qui comprenait également Bonnington, Hubert Robert, Cicéri, Girodet, Chassériau, Descamps et Delacroix, signe de l’estime dans laquelle les collectionneurs le tiennent. Il ne va pas négliger le marché provincial pour écouler ses créations et participe à de nombreuses expositions, comme en 1843 au Havre où il décroche la médaille de Bronze pour ses aquarelles et ses pastels, en compagnie de Rosa Bonheur qui reçoit la même récompense pour le thème animalier.

 

1 L’un des premiers à réutiliser le pastel pour les paysages au XIXème siècle

Réutiliser, car le pastel était tombé en désuétude au début du XIXème siècle, une réaction contre un art jugé par trop aristocratique ? Réutiliser, car naturellement il y a eu des maîtres, au XVIIe et au XVIIIe siècle,s qui se sont intéressés à l’usage du pastel pour le traitement du paysage, même si la plupart du temps c’était un paysage prétexte à l’encadrement d’un portrait ou à la mise en place d’un mythe de l’Antiquité. Mais nous avons pu constater que la thématique du paysage exécuté au pastel a été traitée comme telle et ce dès le XVIIe siècle.

Paradoxalement, l’une des premières mentions de pastels paysagers exécutés par Michel Bouquet nous vient de l’Orient. C’est en effet après son séjour en Turquie, qu’il a produit deux oeuvres, une Vue de Bucharest et une Vue de Constantinople acquises par le sultan .

Ces deux œuvres de Michel Bouquet font partie du palais de Topkapi à Istanbul. C’est le célèbre romancier et critique d’art Théophile Gautier lui-même qui en parle dans La Presse du 23 septembre 1853, un journal de grande diffusion lancé par Emile Girardin et qui a longtemps joué le rôle politique et culturel d’un journal comme Le Monde à l’heure actuelle.

 

 

Théophile Gautier, Constantinople, Le Sérail, La Presse, 23 septembre 1853 © Source gallica.bnf.fr / BnF

 

 

« Lorsque le sultan habite un de ses palais d’été, il est loisible au moyen d’un firman, de visiter l’intérieur du sérail. Sur ce mot sérail n’allez pas rêver du paradis de Mahomet. Le sérail est un mot générique qui veut dire palais, il est parfaitement distinct du harem, habitation des femmes, asile mystérieux ou nul profane ne pénètre, même quand les houris sont absentes.

On se réunit ordinairement à une dizaine de personnes pour accomplir cette visite, qui nécessite de nombreux bakchichs. On doit avoir soin d’apporter sur soi des pantoufles. Le sérail occupe des bâtiments irréguliers dans un terrain triangulaire que lave d’un côté des flots de la mer de Marmara, et de l’autre ceux de la Corne d’or. On entre dans sérail par une porte d’architecture très simple, gardée par quelques soldats. La première salle qu’on nous ouvrit avec une forme circulaire. Elle est percée de nombreuses fenêtres à grilles.

La seconde salle est peinte de grisaille en détrempe à la manière italienne. La troisième a pour décoration des paysages, des glaces, des draperies bleues et une pendule au cadran radié. Sur les murs de la quatrième courent des sentences tracées de la main de Mahmoud, qui était un habile calligraphe, et comme tous les orientaux, a la vanité de ce talent, vanité concevable, car cette écriture compliquée par ses courbes, ses ligatures ses enlacements, se rapproche beaucoup du dessin. Après l’avoir traversée, on arrive à une chambre plus petite.

Deux cadres au pastel, de Michel Bouquet, sont les deux seuls objets d’art qui attirent l’œil dans ses pièces ou règne la sévère nudité de l’islam. L’un représente le Port de Bucarest, l’autre une Vue de Constantinople prise de la tour de la jeune fille, sans personnages, bien entendu. La même pièce, renferme une armoire dont les rideaux écartés laissent étinceler, avec des phosphorescences d’or et de pierreries, le véritable luxe de l’Orient. » Théophile Gautier, Feuilleton de la Presse , Constantinople, 28 septembre 1858.

 

Puis il retourne à ses amours premiers, dont la Bretagne

 

1843 Paysage, soleil couchant, Pastel, Salon de 1843, n° 1202 du livret du Salon, oeuvre non retrouvée

1843 Vue de l’île de Groix, côtes de Bretagne, Pastel, Salon de 1843, n° 1203 du livret du Salon, oeuvre non retrouvée

Et fidèle à son habitude de restitution des paysages, il utilise à son retour en France cette technique pour reproduire les paysages de ses voyages en Orient

1841 Les palmiers, Vue prise dans l’ Asie mineure, pastel, in Catalogue des objets offerts par les artistes français pour la loterie en faveur des inondés du midi, lot 495, in Annales de la Société libre des Beaux-Arts, Année 1841-1842, Tome XI, p.44, oeuvre non retrouvée

1844 Vue de la rade de Smyrne, Pastel, Salon de 1844, n° 1843 du livret du Salon, oeuvre non retrouvée

1844 Souvenir du cap Sunium, Pastel, Salon de 1844, n° 1844 du livret du Salon, oeuvre non retrouvée

1844 Soleil couchant sur les hauteurs du Bosphore, Pastel, Salon de 1844, n° 1845 du livret du Salon, oeuvre non retrouvée

 

 

2 Un premier pastel qui nous soit parvenu : un Paysage à l’étang

Quelques-uns de ces délicieux pastels nous sont parvenus. Le premier, un grand pastel de 61 par 92 centimètres. Michel Bouquet jamais ne recule devant les difficultés techniques.

 

Une profondeur des bleus des ciels et de l’horizon qui rappelle Patinir

Michel Bouquet, Paysage à l’étang, pastel, 61 x 92 cm, s.d. © vente Marambat-Malafosse,  2016

 

Une maîtrise admirable de cette technique pour le rendu des arbres

Michel Bouquet, Paysage à l’étang, pastel, 61 x 92 cm, s.d. © vente Marambat-Malafosse, 2016

 

Le maître de la perspective atmosphérique

Michel Bouquet, Paysage à l’étang, pastel, 61 x 92 cm © vente Marambat-Malafosse, 2016

 

 

3 Un second pastel qui nous soit parvenu : l’Etang de la Rouillie

 

De petits formats, mais un grand maître du pastel au sens du XVIIIe siècle

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Le ciel et la végétation se reflètent dans les eaux, tout ce qui est en haut est en bas

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Mélancolie puis sérénité des nuées

 

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

Le goût des espaces vaporeux

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

La profondeur atmosphérique rendue par le choix des couleurs et le passage de la netteté du premier plan vers le flou du lointain

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

La présence discrète de la main de l’homme dans l’espace naturel

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Une approche impressionniste de la surface liquide

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

L’humain est partie intégrante de la nature, un fondement intangible de sa philosophie

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Comme souvent chez son concurrent Corot, un arbre aux branches éclairées par le soleil

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Variations sur la lumière, précurseur de Monet

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Le premier canard pré-impressionniste

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Autres variations sur les jeux de lumière dans l’eau

Michel Bouquet, Etang de la Rouillie, pastel, 26 x 38 cm © vente Guillaume Le Floc’h, 8 octobre 2017

 

Ses encadrements sont toujours soignés

 

 

4 De nombreux pastels non retrouvés

 

1841 Les palmiers, Vue prise dans l’ Asie mineure, pastel, Oeuvre non retrouvée

1843 Paysage, soleil couchant, Pastel, Salon de 1843, n° 1202 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1843 Vue de l’île de Groix, côtes de Bretagne, Pastel, Salon de 1843, n° 1203 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1844 Vue de la rade de Smyrne, Pastel, Salon de 1844, n° 1843 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1844 Souvenir du cap Sunium, Pastel, Salon de 1844, n° 1844 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1844 Soleil couchant sur les hauteurs du Bosphore, Pastel, Salon de 1844, , n° 1845 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

 

1845 Paysage, souvenir du Limousin, Pastel, Salon de 1845, n° 1714 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1847 Vue prise aux environs de Palerme, Pastel, Salon de 1847, n°198 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1847 Bords du Danube en Hongrie, Pastel , Salon de 1847, n° 1692 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

« L’application du pastel au paysage a donné ces derniers temps les meilleurs résultats. Ceux de M. Michel Bouquet ont une couleur intense et forte. » Paul Mantz, Salon de 1847, Paris, 1847.

 

1848 Les dernières feuilles d’automne, Pastel, Salon de 1848, Oeuvre non retrouvée

1848 Souvenir de Normandie, Pastel, Salon de 1848, Oeuvre non retrouvée

 

1851 Un torrent dans le nord de l’Ecosse, Pastel, Salon de 1851, Oeuvre non retrouvée

1851 Côtes d’Ecosse entre Aberdeen et Piterhead, Pastel, Salon de 1851, Oeuvre non retrouvée

1851 Paysage près d’Edimbourg, Pastel, Salon de 1851, Oeuvre non retrouvée

1852 Une nuit sur le lac Katrine, Pastel, Salon de 1852, n° 155 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1852 Paysage, Pastel, Salon de 1852, n°156 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

 

1858 Effet de pluie, en Bretagne, Pastel, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, n° 53 du livret du Salon, vendue 90 francs, Oeuvre non retrouvée

1858 Clairière en Bretagne, Pastel, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, n° 54 du livret du Salon, vendue 90 francs, Oeuvre non retrouvée

1858 Au pont de Cesson, près Rennes, Pastel, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, n° 55 du livret du Salon, vendue 90 francs, Oeuvre non retrouvée

1858 Prairies près Rennes, Pastel, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, n° 56 du livret du Salon, vendue 90 francs, Oeuvre non retrouvée

 

1859 Solitude, Pastel, Salon de 1859, n° 372 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1859 Bords du Scorff près de Lorient, Morbihan, Pastel, Salon de 1859, n° 373 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

1859 Bords de l’Ellé, près de Quimperlé, Finistère, Pastel, Salon de 1859, n° 374 du livret du Salon, Oeuvre non retrouvée

Louis Auvray relève dans la relation qu’il fait de l’Exposition des Beaux-Arts de 1859 que  » Les Bords du Scorff près de Lorient et les Bords de l’Ellé, près de Quimperlé de Michel Bouquet sont deux bons paysages au pastel, le dessin est large, le premiers plans sont très vigoureux ».

1859 Bords du Scorff, près Quimper, le matin, Pastel, Salon des Amis des Arts de Bordeaux, n° 70 du livret du Salon, 1859, , Oeuvre non retrouvée

1861 Exposition de Rouen, Rappel de grande médaille pour un pastel, Société des amis des arts de Rouen, Oeuvre non retrouvée

 

 

5 Des pastels passés en vente aux enchères

 

Environs de Quimper, Pastel, s.d., Exposition du 8 mars au 10 mai 1857, à Bordeaux, Tableau de la répartition qui a eu lieu entre les membres de la Société des amis des arts, Ouvrages acquis par la société , répartis par la voie du sort le 13 mai 1857, attribuée à Nathan Johnston, Société des amis des arts de Bordeaux, Compte-rendu de la commission administrative, 1857, Oeuvre non retrouvée

Paysage avec animaux, Pastel, 36 x 49 cm, n° 132, Catalogue des tableaux et dessins qui composent la collection de M. Marmontel, Tableaux modernes et aquarelles, Bossaton, commissaire-priseur, Durand-Ruel, expert, Brame, expert, vente des 11,12,13, 14 mars 1868, Oeuvre non retrouvée

Paysage avec animaux, Pastel, 36 x 49 cm, s.d., n° 133, Catalogue des tableaux et dessins qui composent la collection de M. Marmontel, Tableaux modernes et aquarelles, Bossaton, commissaire-priseur, Durand-Ruel, expert, Brame, expert, vente des 11,12,13, 14 mars 1868, Oeuvre non retrouvée

Marine, Effet de clair de lune, pastel, s.d., lot n° 87, vente, Drouot, salle n° 1, Chevallier, Commissaire-priseur, Féral , expert, mercredi 24 octobre 1883, Oeuvre non retrouvée

Paysage avec un troupeau de vaches, Pastel, 39 x 62 cm, s.d., acquis en 1866, ayant appartenu à Henri d’Orléans, duc d’Aumale

Paysage, Soleil couchant, pastel, s.d., n° 279 ; vendus le même jour et faisant partie de la même collection Jean Breughel, Village flamand, Effet de neige ; Breughel Pierre, dit le vieux, Kermesse et procession dans l’intérieur d’un village ; Oudry le fils, Chien en arrêt devant un faisan ; Joseph Vernet, Le matin, paysage , Le soir, paysage, Catalogue d’objets d’art et de curiosité appartenant à M. Mannheim père, vente, Drouot, salle 3, Pillet, commissaire-priseur, Mannheim Charles, expert, Febvre, expert, les lundi 9, mardi 10 et mercredi 11 décembre 1867, p. 45, Oeuvre non retrouvée

Paysage accidenté, pastel, ovale, s.d., Vente de la Collection Harts, Objets d’art et d’ameublement, Paul Lemoine commissaire-priseur, Dasquin, expert, 8 mars 1897, Oeuvre non retrouvée

Effet d’hiver, s.d., n° 95 ; Tableaux anciens et modernes, aquarelles, dessins, pastel, Drouot, salle n° 6, Chevalier, commissaire-priseur, Féral, expert, 10 mai 1899, p. 8, Oeuvre non retrouvée

Rivière avec pont, Pastel , s.d., n° 96 ; Tableaux anciens et modernes, aquarelles, dessins, pastel, Drouot, salle n° 6, Chevalier, commissaire-priseur, Féral, expert,  10 mai 1899, p. 8, Oeuvre non retrouvée

Environs d’ Edimbourg, pastel, s.d., n° 94, Tableaux anciens et modernes, aquarelles, dessins, pastel, Drouot, salle n° 6, Chevalier, commissaire-priseur, Féral, expert, 10 mai 1899, p. 8, Oeuvre non retrouvée

Chasseur à Fontainebleau,  Pastel, 62x93cm, s.d., vente, lot 88, Barbizon, 01/06/1990

A barge on a river by a fortress, Pastel, 28x39cm, signé, s.d., vente Christie’s, 18/03/1992

Figures in a Punt on a River at Dusk , Figures au bord d’une rivière au crépuscule, Pastel, 22x34cm, s.d., signé, vente, lot 118, Royaume-Uni, 07/07/1994

Bord de mer, Pastel, 27 x 45 cm, s.d., lot 143, vente 11/12/1995

Bord de mer, Pastel, vente, 27 x 41 cm, s.d., lot 168, Grenoble, 12/05/1997

Paysage près de la mer, Pastel, 33 x 49 cm,s.d., vente, lot 26, 02/12/2001

Paysage à l’étang, Pastel, 61x92cm,s.d., vente, lot 47, Millon et Associés, Drouot, salle 13, Paris, 28/10/2005

Paysage au coucher de soleil, Pastel, 24 x 31 cm, s.d., lot 166, 07/06/2009

Paysage aux vaches s’abreuvant, Pastel, 21 x 35 cm, s.d., signé en bas à gauche, vente, lot 78, Blois, 2012

Paysage à l’étang, Pastel, 23 x 34 cm, s.d., signé en bas à gauche, s.d. vente, lot 215, Marambat Malafosse, Toulouse, 27/10/2016

 

 

6 Un troisième pastel qui nous soit parvenu : Chasseur à Fontainebleau

 

Un chasseur, les mains dans les poches…

Michel Bouquet, Chasseur à Fontainebleau, pastel, 62 x 93 cm, s.d., vente, lot 327, 18 mars 2009, Tokyo

 

 

 

7 Un quatrième pastel qui nous soit parvenu : Paysage méditerranéen

Paysage méditerranéen, Pastel, 53x32cm, s.d., vente, May & Duhamel, Roubaix, 20 novembre 2005

 

D’éclatants bleus méditerranéens, un sens aigu de la profondeur

Michel Bouquet, Paysage méditerranéen, pastel, 53 x 32 cm, s.d. © vente, May & Duhamel, Roubaix, 20 novembre 2005

 

Paysage près de la mer, Pastel, s.d., signé en bas à gauche, vente, lot 26, France, 02/12/2001

Paysage breton, Pastel sur papier, 60 x 48 cm, s.d., signé au centre, vente, Lorient, Oeuvre non retrouvée

 

 

8 Un cinquième pastel qui nous soit parvenu : Mare au crépuscule

 

Mare au crépuscule, Pastel, 31 x 47 cm, s.d., vente, lot 457, Reims, 08/10/2017

Un autre pastel nous est parvenu, extrêmement original, c’est un soleil qui est en voie de disparaître. Un pastel rare qui n’est fait que de déclinaisons de bruns, sauf sur un espace central zébré par sa couleur préférée, le vert.

 

Michel Bouquet, Mare au crépuscule, pastel, © vente Reims, 2017

 

 

 

9 Un sixième pastel qui nous soit parvenu : Paysage soleil couchant

 

Un pastel romantique, un paysage torturé, une très belle harmonie des couleurs sombres magnifiée par l’intensité des plages lumineuses du soleil sur le point de disparaître

 

Michel Bouquet, Paysage soleil couchant, pastel, 28 x 44 cm © vente Proantic, 2017

 

Michel Bouquet, Paysage soleil couchant, pastel, 28 x 44 cm © vente Proantic, 2017

 

 

 

10 Un septième pastel qui nous soit parvenu : Rivière et sous-bois

 

Sa passion, la majesté des arbres, les sous-bois, l’eau libre et joyeuse, le jeu de la lumière sur la matière, aérienne, rocheuse, liquide, végétale agile ou lignifiée

Michel Bouquet, Rivière et sous-bois, pastel, s.d. © Vente 2017

 

Michel Bouquet, Rivière et sous-bois, pastel, s.d. © Vente 2017

 

 

 

11 Un huitième pastel qui nous soit parvenu Paysage au soleil couchant

 

Un  autre pastel avec un traitement absolument remarquable de la lumière irrisant les nuages, rendant  littéralement vaporeuses les élancées végétales

Michel Bouquet, Paysage au soleil couchant, pastel, s.d. © vente 2018

 

Michel Bouquet, Paysage au soleil couchant, pastel, s.d. © vente 2018

 

 

12 Un neuvième pastel qui nous soit parvenu Paysage breton

 

Une des splendeurs des réserves de la Ville de Lorient 

Les courbes dynamiques internes de l’image sont travaillées en fonction de l’ovale de la mise en cadre

Michel Bouquet, Paysage breton, pastel sur papier, 60 x 48 cm, s.d. © Réserves, Musée municipal de la Ville de Lorient, inv. n°68

 

13 Un dixième pastel qui nous soit parvenu Paysannes à l’orée de la forêt

Paysannes à l’orée de la forêt

Michel Bouquet, Paysannes à l’orée de la forêt, Pastel, 38 x 58 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 53, Chevau-Leger Encheres, Versailles, 24 mars 2019

 

De grands arbres, un chemin pédestre et animalier qui serpente aux flancs de la colline

Deux femmes en conversation, l’une assise, l’autre appuyée sur un grand bâton. Très beau travail sur l’éventail des verts

Un point de fuite au-dessus des eaux calmes

Une échappée vers le ciel et l’horizon lointain

Michel Bouquet, Paysannes à l’orée de la forêt, Pastel, 38 x 58 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 53, Chevau-Leger Encheres, Versailles, 24 mars 2019

 

14 Onzième et douzième pastels qui nous soient parvenus : Bateaux de pêche au soleil levant, au crépuscule

 

Bateaux de pêche au soleil levant

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au soleil levant, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au soleil levant, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au soleil levant, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au soleil levant, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au soleil levant, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

 

Bateau de pêche au crépuscule

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au crépuscule, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au crépuscule, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au crépuscule, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

Michel Bouquet, Bateaux de pêche au crépuscule, Pastel, 29 x 47 cm, signé, s.d. © vente, lot n° 376, Mercier et Cie, Lille, 12 mai 2019

 

 

Michel Bouquet comme tout maître reconnu, a des élèves.

Le descendant du Maréchal Lannes – un frère d’armes de Napoléon – , Napoléon Camille Lannes de Montebello, né à Paris le 30 octobre 1835. Il a 28 ans de moins que Michel Bouquet et s’est passionné pour le pastel. Avec l’enseignement reçu, il exposera plusieurs fois au Salon : celui de 1868 avec Le naufrage du Henri IV à Eupatoria, en novembre 1854 ;  Vue prise à Pausilippe, Naples au salon de 1869 et Paysage d’automne en 1870.

Aglaé Lefebvre, née à Mondoubleau dans le Loir-et-Cher, 88 rue de Varenne, présente au Salon de 1846 un Paysage, deux Paysages en 1847, une Vue prise de l’étang des Sept Iles à Montfermeil en 1848, une Vue prise dans le parc du château de M. Nicolaï à Montfermeil, une Vue prise dans la forêt de Fontainebleau et une Etude en 1849, une Chaumière picarde en 1850, une Marine, vue prise à la pointe ouest du Finistère, côtes de Bretagne et en 1859 une Plage de l’Océan sur les côtes du Finistère, tous des pastels.

En 1852 paraît dans le journal L’Illustration l’information suivante

« Les gens du monde qui aiment la peinture, et qui se proposent de l’étudier, apprendront avec plaisir que M. Henry Scheffer, dont l’atelier est ouvert à l’enseignement, vient de s’adjoindre M. Michel Bouquet, l’un de nos artistes les plus distingués, lequel complètera l’ensemble de leurs études par un cours de paysage et de dessin au pastel.

Il faut ajouter que M. Bouquet, qui a fait à peu près le tour du monde son pinceau à la main, communiquera certainement à ses disciples les qualités charmantes de sa manière et du talent le plus délicat et varié »

Remarquons que ce texte ne s’adresse qu’à une catégorie précise de la population, celle qui est en mesure de payer des cours onéreux. Henry Scheffer est le frère d’Ary Scheffer, peintre chargé officiellement par le roi Louis-Philippe d’enseigner depuis 1830 la peinture à ses enfants, dont l’une, la princesse Marie d’Orléans, deviendra une sculptrice remarquable. Paradoxalement c’est Henry qui profitera le plus du statut de son frère, en étant submergé par les commandes du Tout-Paris.

 

Henry Scheffer, l’homme qui engagea Michel Bouquet pour enseigner le pastel à ses élèves

Pierre Lanith Petit, Portrait d’Henry Scheffer, Carte visite, Photographie sur papier albuminé, 9 x 5 cm, avant 1865 © Musée Carnavalet

 

Si Henry Scheffer s’engage à présenter Michel Bouquet comme adjoint dispensant un cours dans son atelier même, c’est qu’il sait qu’il ne sera pas déçu des talents picturaux et surtout relationnels de ce dernier, tout à fait apte à diriger les travaux de jeunes gens et jeunes filles qui n’ont pas dans la vie de contraintes particulières sur le plan de l’obéissance hiérarchique et sont pour la plupart définitivement à l’abri des besoins matériels

Pour Michel Bouquet, déjà connu par Louis-Philippe qui avait acheté une de ses toiles et faite exposer dans ses appartements au château de Saint-Cloud, c’est une porte ouverte vers de nouvelles relations mondaines et surtout la promesse de belles commandes

L’atelier de Henry Scheffer – l’actuel Musée de la vie romantique à Paris – étant situé à moins de 200 mètres de l’appartement de Michel Bouquet, le déplacement avec le matériel de pastel adéquat est rapidement fait.

En outre la fille de Henry Scheffer, Cornélie, qui habitait jusqu’alors dans cette même maison épouse quatre ans plus tard un compatriote breton de Michel Bouquet. Il s’agit d’Ernest Renan dont Henry a d’ailleurs fait un portrait.

 

Ernest Renan

Henry Scheffer, Portrait de son gendre Ernest Renan, Huile sur toile, 84 x 59 cm, 1860 © Musée de la Vie romantique, Paris

 

Le même Ernest Renan viendra assister à la cérémonie mortuaire de Michel Bouquet à Paris en 1890.

Michel Bouquet a pu rencontrer dans cet atelier – situé à droite en entrant dans la cour – le peintre Puvis de Chavannes qui était un des élèves de Henry Scheffer avant que de partager un atelier avec lui et d’autres place Pigalle.

 

De nos jours Michel Bouquet est très peu reconnu, voire tout simplement inconnu dans le domaine du pastel paysager. Il en est pourtant un des maîtres incontestables, précurseur par cette technique, de la nouvelle approche colorée des impressionnistes.

Les  61 paysages au pastel répertoriés de Michel Bouquet s’étendent de 1841 à 1861. A-t-il arrêté la production de ces créations, parce que jugées peu vendeuses ? Les amateurs préférant la peinture à l’huile dont les progrès chimiques dans le domaine des rendus de couleur allant s’accroissant ?

Cette période coïncide aussi pour lui avec un énorme investissement en temps de travail, dans les recherches théoriques et pratiques qu’il mène, pour maîtriser la technique très sophistiquée de la peinture sur émail cru stannifère avec cuisson de la faïence au grand feu.

A-t-il continué à vendre par la suite des pastels sur demandes de particuliers en dehors des circuits officiels ? C’est tout à fait possible. En tout cas, après 1861, il ne présente plus aucun pastel dans les expositions officielles.

Cette production de paysages au pastel de la part de Michel Bouquet a presque complètement disparu. Où sont-ils passés ? On peut espérer, connaissant le monde de l’art, qu’ils feront surface un jour ou l’autre lors d’une vente publique. Le silence s’est en tout cas  aujourd’hui abattu sur ces délicieux objets picturaux.

Mais en 1850, il est célèbre et reconnu par ses pairs, dont Thomas Couture, qui ne va pas hésiter à le représenter par trois fois dans le même tableau, celui des Romains de la Décadence, un tableau immense de 4,72 x 7,72 mètres , une toile célèbre à l’échelle mondiale que l’on peut voir actuellement au Musée d’Orsay.

 

Bouquet 14 Contourner la concurrence en utilisant la technique du pastel dans le domaine paysager