11 L’atelier de l’historien François Jégou : l’établissement des faits jour par jour

 

11 L’atelier de l’historien François Jégou, l’établissement des faits jour par jour

Il préparait une suite à l’histoire de Lorient pour la période de 1720 à 1799. Malheureusement la plupart des fiches portant sur  la période révolutionnaire proprement dite ont soit disparu, soit les séries dont nous disposons montrent des béances géantes.  De nombreuses notes sont présentes jusqu’à 1789, mais après cette date, il ne reste que quelques documents ( voir chapitre 6). Nous ne désespérons pas de retrouver ces archives – dispersées ou tout simplement non rassemblées – , la mort l’ayant frappé avant qu’il n’ait pu terminer ses recherches préparatoires. On peut en retrouver certains en se servant de la Bio-Bibliographie bretonne de René de Kerviler.

Il était d’ailleurs conscient qu’il n’aurait pas le temps d’écrire cette partie de l’Histoire de Lorient. Il s’en ouvre dans une préface à l’un de ses ouvrages écrite le 20 octobre 1888 , soit un an et demi avant sa mort « J’ai donc considéré la confection de ces deux tables ( de classement )  comme prématurée ; j’y ai renoncé, mais avec l’espoir qu’un jour, quelque Lorientais dévoué, connaissant mon oeuvre d’historien et de collectionneur, achèvera l’histoire de l’arsenal et de la ville de Lorient. »

Entrons donc dans l’atelier de l’historien François Jégou. Pour la période 1720-1789, son travail était déjà bien avancé, comme l’indiquent ses lectures préalables et leur organisation chronologique bien entamée

recherche port 1720 1© Archives départementales du Morbihan 54 J art 2

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Nous disposons donc pour écrire l’histoire de Lorient de 1720 à 1789 de la liste de ses lectures préalables, d’évènements datés par jour de l’année, de fiches datées par années, de documents historiques issus des archives personnelles de François Jégou, soit des documents bruts , soit des documents recopiés à la main par François Jégou à la suite des autorisations que lui avait données le Ministre de la Marine pour dépouiller les archives déposées à Lorient ( voir chapitres 8 , 9 et 10 ), d’une partie de sa bibliothèque. Ces documents suffiront-ils à créer une histoire de Lorient de 1720 à 1789 ?

Les évènements concernant Lorient relevés par François Jégou : l’exemple des items datés du jour de l’année.

jeg1© Médiathèque de Lorient

jeg2© Médiathèque de Lorient

Cette approche au jour par jour paraît déconcertante. Elle ne semble avoir été construite que pour figurer dans un journal quotidien comme le Nouvelliste du Morbihan.

1er janvier

1696 De Mauclerc est promu Ordonnateur de la Marine au Portlouis, en remplacement de Cébéret, nommé Intendant de la Marine à Dunkerque. De Mauclerc était Commissaire Général à Rochefort.

1698 Le Cte de Pontchartrain à De Mauclerc ordonnateur: « Le Roy ayant accordé à quatre missionnaires que M. l’Archevêque d’Ancyre envoye à la Chine la permission de rembarquer sur les vaisseaux qui doivent partir du Port-Louis. L’intention de Sa Majesté est que vous les y fassiez recevoir et que vous leur fassiez fournir la subsistance de la manière que je vous l’ay cy-devant expliqué. »

Ordre du Roi de donner le nom de Hasardeux au vaisseau de 40 canons en construction à Lorient.

1705 Ordre du Roi donné au Sieur de Rodon, nommé à l’une des charges de l’Inspecteur des Vivres de la Marine en éxécution de l’Edit du mois d’avril 1704, d’en exercer les fonctions au Département de Lorient et du Portlouis.

1706 Ordre du Roi au Sieur Monnier, Capitaine de remplir les fonctions de Lieutenant de port à Lorient,et Portlouis, en l’absence du Sieur de la Vérune, titulaire à qui le Roi a permis de commander ses vaisseaux de la Compagnie des Indes Orientales.

1766 La Compagnie des Indes cesse à partir de ce jour d’entretenir son hôpital particulier pour le traitement de ses malades. Ceux-ci seront admis désormais à l’Hôtel Dieu de Lorient, en vertu d’un traité intervenu entre l’administration municipale et le Directeur de la Compagnie, de la Vigne Buisson

1775 Brevet d’enseigne de port à Lorient délivré au Sieur Bart. Cet officier fut admis comme lieutenant  de port à une retraite de 2000 livres le 4 avril 1789.

1776 Almanach Oriental de 1776. Baudoin Imprimeur éditeur, rue du port à Lorient. Ce premier almanach lorientais dont on sait encore que le manuscrit appartenant à M. Baudoin, petit fils de l’imprimeur de 1776, comprend outre le calendrier de l’année, une notice historique  à Lorient, et les noms det domiciles des principaux fonctionnaires :

MM. Guérinde Frémicourt, major de port ; Pallis, ingénieur en chef ; Roussel, Conseiller de l’extraordinaire des guerres ; Guret, Subdélégué, Place royale ; Esnoul Deschatelets, Maire, rue de Bourgogne ; Barbarin, Lieutenant de Marine, Boyer, Professeur d’hydrographie , Place Prémesnil ; Brossière, Recteur ; Kerlero de Rosbo, Sénéchal, audiences les mercredi et samedi de chaque semaine ; Carabi, Lieutenant, Morin Père, Procureur fiscal ; Morin, Avocat, Substitut ; Dodun , Directeur Général des Fermes du Roi ; Huerne, Directeur des Fermes de la Province ; Monistrol, Receveur des Postes ; De la Vigne-Buisson, Commandant du Port et Directeur de la Compagnie des Indes ; Preron de la Croix, Commissaire général de la Marine, Ordonnateur.

2 janvier

1729 Départ de Lorient pour la Chine du Vaisseau de la Compagnie des Indes l’Argonaute, commandé par le chevalier Duguay, enseigne de vaisseau de la marine royale.

3 janvier

1703, La Prohibition, prise anglaise faite par les vaisseaux corsaires Le Juste et l’Alcion, est achetée à Lorient pour le compte de la marine royale. Le Juste et l’Alcion sont prêtés au corsaire malouin de Beaubriant Levêque jusqu’au 15 mars suivant.

1720 Assemblée de paroisse des bourgeois et habitants de Lorient tenue dans la sacristie de l’Eglise Saint-Louis, en laquelle M. de Rigby, chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis et de Saint-Pierre de Rome, capitaine de vaisseau du roi, Directeur général à Lorient de la Nouvelle Compagnie des Indes, prévoit de donner les fonds nécessaires « pour faire incessamment parachever la construction de l’église jusqu’à la perfection d’icelle.. »

De leur côté les notables lorientais prennent la résolution de donner à M. de Rigby , au nom de toute la paroisse, « les marques d’une reconnaissance éternelle, non seulement pour se soumettre à ses ordres et obéissances, mais pour faire des voeux pour la continuation de la santé et de la personne de M. de Rigby, et aussi de la Compagnie des Indes et qu’une messe sera dite à cette intention tous les vendredis de chaque semaine. »

1737 Installation des premiers officiers municipaux de Lorient dans une assemblée générale des habitants, présidée par Charles Bréart de Boisanger, Sénéchal d’Hennebont, subdélégué de l’Intendance de Bretagne. Ces premiers officiers municipaux étaient Etienne Pérault, maire, commissionné le 12 septembre 1736 par le roi ; Laurent André de Monsigny, Procureur du Roi, commissionné à la même date ; Michel Droneau, secrétaire greffier, commissionné le 13 novembre 1736ette assemblée de notables se composait de Barbarin,  , de Beaulieu, Bigeaux, Blanchet, Brossière, Calmar, Collin, Cardé, ..Vincent Louis ce dernier remplissant  l’office de greffier de l’assemblée

1777 Avis du Conseil d’Etat du Roi qui autorise la ville de Lorient à vendre tout ou partie des terrains vases concédés par le Prince de Guéméné le 24 avril 1763. Il s’agit des terrains sur lesquels ont été construits les quais du port de commerce et la Nouvelle-Ville

4 janvier

1687 Siméon Dejonchères Directeur et Claude Piquer, caissier de la compagnie des Indes Orientales, demeurant à l’Orient passent un marché avec Jacques Pérennis, demeurant à Keroman en Ploemeur pour une fourniture de 13 cochons vifs, 18 dindons, 12 canards, 12 oies, 150 volailles à fournir au navire de la compagnie Le Président, pour le 15 février suivant, aux prix de 18 livres de porcs vifs, 70 sous le couple de dindons, 27 sous le couple de canards et oies, 20 sous le couple de volailles

1702 Ordre du ministre de la Marine à l’ordonnateur de Mauclerc, à Lorient, de fournir à la Compagnie du Sénégal huit cents boulets de calibre de 12, 8, 4 et 2. Le port de Lorient assistait outre les corsaires, toutes les Compagnies de commerce maritime françaises.

1717 L’ordonnateur Clairambault accuse réception au Conseil de marine d’une lettre du médecin Gausier de Nantes qui demande l’autorisation de faire à Lorient des expériences de dessalaison d’eau de mer pour la rendre potable. « D’abord que le Sieur Hausier ( sic ) médecin de Nantes sera icy , écrit Clairambault  pour luy faciliter autant qu’il le pourra les expériences qu’il veut faire pour rendre potable l’eau de mer. Toutes les nations ont essayé plusieurs fois pareille chose et ont parfaitement réussi à séparer le sel d’avec l’eau douce qui y est meslée. Mais quelque douce qu’ait paru cette eau, elle a passé pour malsaine. Aussi j’espère que le Conseil voudra bien me permettre que j’avertisse le Sieur Villartay médecin pour qu’il soit présent à ces expériences, afin qu’il fasse un rapport des observations qu’il aura faites sur cela. »

1740 Arrêté du Sénéchal de Lorient concernant la police des cafés, cabarets, lieux publics, celle des marchés, et des poids et mesures. Le sénéchal en outre le prix de la viande de boeuf à 4 sous 6 deniers la livre et à 4 sous la livre des autres viandes

5 janvier

1701 Arrivée des Indes du navire La Toison d’Or , capitaine Demour, appartenant à la compagnie des Indes orientales et de la frégate de guerre l’Hermione. Le ministre donne l’ordre de désarmer cette frégate.

1761 Delaye, négociant à Lorient, à Strugman frères, négociants à Nantes  : « La prise qui nous est venue ici depuis deux mois est un petit bâtiment de 25 à 30 tonneaux venant de Cork dont la capture a été faite par Le Vaillant..Je vous conseille de vous adresser à Morlaix et à Saint-Malo où il a été conduit beaucoup de prises.. »

1789 Départ de Lorient pour la Chine du vaisseau de la Compagnie des Indes Le Dauphin. L’état-major est ainsi composé : Duval, capitaine; Le Ray, premier lieutenant; Duplay, deuxième lieutenant: Deschamps premier enseigne; Morvan, premier enseigne et second poste; Forsan, deuxième enseigne et second poste; Hubert, chirurgien; Poitiers, aumônier; Cassagny, Villement, Clartair, Sagory, pilotins. Le Dauphin rentra de campagne à Lorient le 2 août 1790.

6 janvier

1698 Le port de Lorient est compris au budget des dépenses de la marine pour l’année 1698 pour la somme de 228 800 livres.

1706 Pontchartrain à Clairambault « Sa Majesté estimant nécessaire d’enfermer le bourg de Lorient de quelques ouvrages de terre pour empêcher qu’il ne puisse être pillé d’un coup de main comme je vous l’ai cy-devant écrit, il serait nécessaire de faire à cet égard ce qu’on a fait pour les batteries de Gâvres et de la Remore (sic); c’est à dire d’y employer des milices pour faire les remuements de terre. »

1709 Clairambault, Ordonnateur à Lorient, à Pontchartrain, ministre de la marine ( dépêche du 7 janvier 1709). « Le vent de nord-est que nous avons présentement souffler hier si bien, que tous les vaisseaux qui l’attendaient à la rade de Penmanek et à celle de Portlouis en sortirent pour leur destination, parmi lesquels le Mercure et l’Afriquain avec quatre autres aussi  de force ayant 36 à 44 canons et trois frégates de 22, 14 et ses canons la plupart desquels sont armés à Nantes et vont aux Isles de l’Amérique ». C’était le prélude d’un hiver très rigoureux. La neige tomba très abondamment; la terre resta gelée jusqu’au 21 janvier, jour où les vents tournèrent au sud-ouest. Mais le dégel fut de courte durée , des grands froids reprirent un mois après « où il commença à geler plus fort qu’au passé

1754 Le général de la paroisse approuve une dépense de 36 livres faite par le marguillier Estienne, pour les frais de voyage de Charles Guéguen, de Pleyben, le 5 novembre 1753, venu à Lorient pour construire l’horloge de Saint-Louis.

1772 Ferrand, maire de Lorient, à l’Intendant de Bretagne « Je réponds à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 3 de ce mois.  Il serait sans doute très utile d’éclairer la ville, particulièrement dans les endroits que j’ai indiqués à M. Ménard, mais avant d’en parler à la communauté, je dois vous prévenir des objections qui m’ont été faites et qui se renouvelleront sans doute à l’Assemblée. 1° La largeur des rues, la beauté du pavé, la hauteur des maisons ; les rues tirées au cordeau sont presque toutes de 36 pieds , il y en a de plus larges, le pavé quoique détérioré dans quelques endroits est encore le plus beau de la province ; les maisons n’ont qu’un étage sur el rez de chaussée, ainsi la nuit même les rues sont moins obscures que partout ailleurs.

2°Qu’il y a deux dépenses essentielles à faire avant tout autre objet : relever le pavé de la rue Moras et de la rue Faouëdic et procurer des eaux à la ville qui n’a d’autre ressource que d’aller en prendre dans le port ; cette grâce dépend du Commissaire-ordonnateur qui aurait peut-être de bonnes raisons pour ne pas en permettre indifféremment à tout le monde et en tout temps.

3° Je ne sais Monseigneur comment je puis hasarder une troisième objection, ce ne serait pourtant pas celle qui influence le moins sur l’indifférence que la ville témoignerait pour une rue éclairée : c’est que son commerce particulièrement celui de la marine ne se fait pas volontiers en grand jour. Je vais encore vous ajouter qu’une très grande partie des habitants vivent de ce commerce.

1781 Morin, lieutenant de frégate pour la Compagnie, à titre provisoire, est nommé au commandement de la goëlette Le Lévrier , armée à Lorient.

7 janvier

1709 Cherté des blés. Le seigle qui était à 23 sous le boisseau coûte présentement 62 sous ; et le froment est monté de 45 ou 50 sous à cinq livres. Clairambaut signale au ministre « Un grand transport de bleds qu’on enlève de ces quartiers sous prétexte de les envoyer à Bordeaux ». Il réclame une police de ce commerce, car il prétend qu’il y a bien des gens avares et mesme des prêtres qui gardent leurs blés de trois et quatre récoltes afin d’attendre la cherté pour les vendre. »

La rigueur de l’hiver occasionnant le chômage des travaux aggrava la misère encore accentuée par la pénurie du trésor de la marine qui ne payait pas les salaires des ouvriers ni les approvisionnements des officiers et des employés. L’ordonnateur cite pour exemple au ministre le cas de l’enseigne de vaisseau de Vassan, en quartier à Hennebont réduit, lui et sa famille à vivre des aumônes distribuées aux pauvres honteux

1709 Incendie à Lorient. 20 maisons couvertes en paille habitées par une quarantaine de familles sont en moins d’une heure la proie des flammes.

L’arsenal n’en fut pas atteint ; toutefois l’ordonnateur saisit cette occasion pour signaler au ministre de Pontchartrain le danger du voisinage de maisons couvertes en paille situées à quatre pas de l’atelier de la corderie, et lui réclamer une machine à éteindre les incendies : « Il y en a trois à Brest écrivit-il, et j’espère qu’il vous paraîtra juste que nous en ayons au moins une ; il vous a plu de me la faire espérer par votre lettre du 16 août 1705 ; et comme M. Gobert est à Paris, je vous supplie de luy ordonner de vous rendre compte quelle est la meilleure de ces machines; y en ayant de mieux inventées les unes que les autres. »

Clairambaut réclame aussi une police locale , indispensable écrit-il , en pareille occasion et d’abord que cette incendie a paru, j’y ai envoyé les archers pour tâcher d’y remédier en faisant abattre les maisons voisines du feu afin que la coupant, cela peut arrêter leur progrès. Mais les propriétaires de ces maisons n’ont pu consentir à cette proposition espérant toujours qu’ils en seraient quittes à un meilleur marché ; mais ils se sont trompés, le feu ne les ayant point épargnés, ni leurs voisins.

1754 Terrain, rue de Bréart, vendu par Jean Bouchant à Vincent Vassout pour 2700 livres, suivant acte de Savigny, notaire à Lorient.

8 janvier

1710 de Pont chartrain, ministre de la marine, informe l’ordonnateur de Clairambault que Lorient est compris au budget des dépenses de la marine pour l’année 1710, pour la somme de 90400 livres.

Et que les observations du pilote du vaisseau le Saint-Louis appartenant à la Compagnie des Indes orientales, sur les variations de l’aiguille aimantée, faites dans la campagne aux Indes à la mer Du Sud ont été transmises à l’abbé Bignon.

9 janvier

1697 Les conférences du maître constructeur Coulomb , à faire aux officiers de la marine, sont autorisées par le ministre de Pontchartrain sur la demande du lieutenant de vaisseau de la Magdelaine : l’ordonnateur de Mauclerc est invité à régler l’ordre de ces conférences sous le commandement de la marine du département du Portlouis, de la Caffinière

1697 Pontchartrain accuse à de Mauclerc réception d’un d’un dessin de Bingbale (sic) inventé par le lieutenant de vaisseau de M. de la Magdeleine, pour faire pomper en même temps deux pompes à la fois et il ordonne de faire examiner le système par le conseil de construction

1760 La municipalité demande  aux syndics de la Compagnie des Indes de la comprendre  dans la distribution de un pour mille imposée aux adjudications de ses marchandises , dans la vente qui doit avoir lieu à Paris le 15 janvier : elle craint que les syndics ne considèrent cette obligation d’aumône applicable seulement aux pauvres des localités où la vente s’effectue

On se trouvait en guerre avec l’Angleterre le commerce maritime était nul, les travaux du port à peu près suspendus : les indigents abondent à Lorient.

10 janvier

1749 La Compagnie des Indes demandant à étendre la superficie trop étroite des bâtiments qu’elle tenait à loyer  de M.M. Dondel du Faouëdic et de la Pierre de Métinville, bâtiments dans lesquels elle entreprennait un hôpital , de Métinville entreprend d’agrandir cet hôpital du côté des ruisseaux du Faouëdic, sur les vases qui étaient alors considérées  comme la propriété de la Compagnie. Et pour éviter dans l’avenir toute contestation avec les propriétaires de l’hôpital, la Compagnie chargea son ingénieur de Saint-Pierre de tracer le débornement de l’hôpital du côté des vases qui allaient lui être annexées.

De Saint-Pierre a fixé ces limites en ces termes, par acte de Guérel et Lafarque notaires à Lorient : « Le terrain et édifices de l’hôpital de longueur à prendre de l’angle sur la grande rue de Bretagne en suivant le long de la rue des Prophètes jusqu’à l’angle et extrêmité au bas de la dite rue donnant sur les vases, la quantité de 27 toises deux pieds, compris les épaisseurs des murs, sur huit toises deux pouces de largeur hors oeuvres , aussi dans la partie d’en bas; et que le nouveau terrain où la mer montait , que la Compagnie fait clore, à la suite cy-dessus en descendant la dite rue des Prophètes  en allant joindre la cale au chantier actuellement occupé par le Sieur Bonnet, a de longueur douze toises cinq pieds dix pouces sur six toises trois pieds neuf pouces de largeur.. »

La Compagnie avait affermé en 1740 un terrain contigu à celui de Dondel et de Saint-Pierre sur lequel est construite une annexe à son hôpital et appartenant aux Mlles Prado et se trouvait à l’alignement de la rue de Bretagne. L’hôpital de la Compagnie avait la façade rue de Bretagne; elle comprenait l’espace compris entre la rue Française et la Bôve, rue du port. La maison des Progrès rue du port n°59 occupe assez exactement le centre de cet établissement dont l’origine remonte à la Compagnie des Indes orientales.

1758 La communauté de Lorient prend des mesures pour préserver la ville de l’Orient de l’épidémie qui exerçait des ravages à Brest. Elle décide que les matelots et autres personnes qui se présenteraient en ville, arrivant du côté du port et que ceux qui pourraient être atteints de l’épidémie seront logés et soignés dans une maison appartenant à la veuve Argan, dite Provot , située   à la fontaine de Merville, louée pour cet usage.

Malgré ces précautions, Lorient n’échappa pas au ravage qui décima Brest. Près de 400 personnes moururent à Lorient dans les 6 premiers mois de 1758. La mortalité qui avait été de 41 en décembre 1757 s’éleva à 56 en janvier suivant, 63 en février, 69 en mars, 71 en avril, pour descendre à 63 en mai, 52 en juin et enfin 42 en juillet 1758. Les marins de l’équipage du vaisseau de guerre de Raisonnable furent particulièrement maltraités : une trentaine d’hommes de ce vaisseau dans le courant du mois d’avril, à l’hôpital de la Compagnie des Indes.

11 janvier

1675 David Grenier, Sieur de Cauville ( ou Coville ) directeur de la Compagnie des Indes orientales, passe avec Louis Trouillard maître architecte demeurant au Portlouis, un marché pour construire au lieu de Lorient , paroisse de Ploemeur, une chapelle qui aura 44 pieds de long, 20 de large à l’intérieur, 18 pieds de hauteur hors terre, une vitre de chaque côté et une petite sur la porte. La Compagnie fournira les matériaux et les travaux de maçonnerie devront être terminés le 1er mai suivant ; au prix de 9 livres la toise de 64 pieds, outre deux louis d’or valant 22 livres pour son chapeau ( Harmonie, notaire au Portlouis).

La chapelle de 1671 fut le premier édifice en pierres construit à Lorient par la Compagnie des Indes orientales  : tout avait été construit en bois jusque là. Le lieu de Lorient s’étendait de l’enclos de la Compagnie.

1708 Pontchartrain informe Clairambault que le Roi a résolu de faire travailler dès le commencement du mois de mars prochain à la closure de Lorient et qu’une somme de 15000 livres sera consacrée à cette dépense spéciale. A l’égard des emplacements de terrain qui devront être achetés, ils seront payés à mesure que les nouveaux emplacements seront vendus comme le propose l’ordonnateur.

« Pour ce qui est des milices qui seront employés à ce travail, ajoute le ministre, l’intention de Sa Majesté est qu’elles soient prises entièrement dans les milices garde-côtes; et si les 13 paroisses qui ont été proposées n’en envoient pas toutes, il faudrait en prendre d’autres à droite et à gauche  et ne point toucher à celles qui sont hors de l’intendant des capitaineries-garde-côtes, et elle fera garder les batteries de la coste par des détachements des compagnies franches, de la marine.

1740 Lettre de la communauté de Lorient à M. de Futvez, en réponse à la dépêche du 12 décembre précédant , dans laquelle elle lui expose les raisons qui l’empêchent d’appuyer l’intention de ce haut personnage d’exercer son industrie étant laissée à chaque ouvrier est bien plus préférable : « Nous l’avons vu ici au sujet des boulangers . M. le prince de Guéméné et ayant établi dix qui lui paient chacun 200 livres par an pour la seule faculté d’avoir chacun un four chez eux, et n’être point assujettis à aller au four banal, ils ont voulu empêcher les boulangeries des dehors d’apporter du pain, et sans la fermeté de M. Duvernay nous eussions vu la famine dans cette ville. D’où mon conseil, Monseigneur, qu’il serait plus avantageux de permettre l’établissement de toutes sortes d’autres métiers..Et que cette ville serait peuplée d’une certaine quantité de gens de tous arts et métiers, ils seraient les premiers alors à abonder la création de maîtrises.. ».

La communauté fait encore observer à M. de F relativement à son intention de faire à la Compagnie de céder à la ville deux pouces d’eaux de fontaine sur les trois qu’elle possède dans l’enclos, que lorsqu’elle en a parlé à M.M. les directeurs Lenoir, Cavallier, et Godeheu dans le séjour qu’ils ont fait à Lorient, il n’a pas été question d’acquérir la propriété de deux pouces d’eau , mais de profiter des eaux qui se perdent et qu’on laisse couler toutes les nuits quand le réservoir de l’enclos est plein, à la seule obligation pour les habitants de Lorient, d’entretenir à leurs frais les tuyaux passant dans la ville…

1764 Le duc d’Aiguillon de passage à Lorient, après avoir pris connaissance des besoins de la ville, laisse une note en neuf articles dans lesquels est fait à ce sujet ses recommandations : voici les principales  :

Article 1er Faire suivre près des officiers du prince de Rohan la demande de concession des vases

Article 3 Délibérer sur la requête à présenter au conseil pour la concession des vases de la part du roi.

Article 8 Continuer les travaux des pavés dans les parties les plus urgentes, et faire relever le pavé de la rue de Rohan

Article 9 Faire venir de Hollande des tilleuls

1772 La maréchaussée est pour la seconde fois retirée à Lorient et réintégrée à Hennebont malgré les observations de la ville de Lorient qui considérait cette force publique comme une protection indispensable contre les entreprises des mendiants et des vagabonds, dans un temps où la suppression de la Compagnie des Indes venait de tarir la source des grands travaux.

1783 Lettres patentes du Roi portant création d’offices de l’Amirauté de Lorient.

12 janvier

1697 Départ de Lorient de d’Amblimont avec les vaisseaux destinés pour les îles d’Amérique. « Départ des frégates le Saint-Paul d’Ostende et la Bonne, escortant des flottes marchandes vers Brest et Rochefort. Ces flottes avaient fait relâche en rade de Portlouis.

1776 Enregistrement au Parlement de Bretagne de lettres patentes du Roi du mois de juin 1769 portant réunion des juridictions seigneuriales de Pontscorff et de la Vaudraie à celle de Lorient

1782 Thévenard, l’un des cinquante plus anciens capitaines de vaisseaux aura le rang de brigadier des armées de terre lorsqu’il se trouvera en service commun avec eux ( Brevet du Roi ).

13 janvier

1690 Le marquis de Seignelay transmet des ordres à Cébéret pour préparer la garniture des vaisseaux l’Orgueilleux et l’Admirable en construction à Lorient ; et il l’invite à employer sous les ordres du maître charpentier Coulomb le sous-maître constructeur Challié du port de Brest.

1706 Pontchartrain demande à Clairambault une estimation des réparations à faire aux batteries de Gâvres et de Larmor gravement endommagées par l’ouragan de la nuit du 29 au 30 décembre précédent qui a fait de grands ravages le long du littoral sud de la Bretagne.

Il approuve l’usage des rouleaux de bois d’assemblage système Gobert, pour remettre à flot les navires échoués, et appliqué avec succès à la frégate le Paon du Flessingue projetée en plein champ par la force de la lame. Le ministre espère que la corvette Marie-Françoise et la flûte la Coulombe échouées de la même façon sur les rives de la Loire pourront être renflouées au moyen des mêmes rouleaux.

1712 Ordre de Versailles transmis à Clairambault de suspendre l’armement du navie l’Assomption destiné pour les mers du Sud fait par le malouin Le Brun et de la Franquerie. Il fallait pour cette navigation des mers du Sud, une autorisation particulière du Roi d’Espagne.

1760 Délibération du général de la paroisse Saint-Louis de Lorient : « En laquelle assemblée lecture faite de la lettre de Monseigneur l’Evêque de cet évêché de Vannes adressée à M. Bonnet, marguillier sortant de charge concernant ce qu’il pouvait y avoir d’argenterie dans cette église à envoyer à la monnaye , – a dit et délibéré que cette église n’ayant pas son nécessaire en argenterie , il n’y avait rien à envoyer à la monnaye, ladite argenterie ne consistant qu’en une moyenne lampe, un bénitier et son goupillon, deux encensoirs et leurs navettes, quelques petits arceaux avec un plat, deux tasses pour la quête et une clochette pour le transport du Saint-Sacrement..

On voit que les vases sacrés ne sont pas compris dans cette nomenclature.

1775 Ordre du roi au Sieur Chevreau, commissaire ordinaire de la marine de continuer ses services à Lorient

1777 Naissance à Lorient de François-René-Pierre-Edouard-le Beau, fils de Modeste Pierre le Beau et de Renée Léros , de Lorient. François le Beau, dit de Trésidy mourut à Lorient le 30 octobre 1846, dans sa demeure rue  Pontcarré, contiguë aux halles à la viande, sans laisser d’enfants de son mariage avec Henriette Augustine Marguerite Moulé de la Raitrie qu’il avait épousé à Paris et avec qui il ne vécut pas longtemps. Une Mlle Bonamy enfant naturel qui passait pour sa fille fut légataire universelle de Le Beau, qui devint ainsi propriétaire de la terre de Boisjoly en la commune de Caudan. Le château actuel de Boisjoly  a été occupé par Mlle Bonamy. Celle-ci, à sa mort, a légué sa part à son filleul , M. Guignard, procureur de la république qui à sa mort d’une chute de voiture sur la route de Boisjoly à Lorient le mois de septembre 1884. François le Beau de Trésidy avait été chef d’escadron au régiment de chasseurs de la garde impériale. Il avait fait partie de l’expédition d’Egypte et fut membre du célèbre Institut de France.

14 janvier

1690 Le marquis de Seignelay assigne à de Mauclerc le terme du 1er février pour l’armement des dix vaisseaux de l’escadre de d’Amfreville hivernés à Lorient :  » cela doit vous faire concevoir de quelles conséquences il est que le départ de ces vaisseaux ne soit pas retardé, » lui écrit le ministre « il faut que vous fassiez travailler avec toute la diligence possible au biscuit nécessaire pour les équipages  pour les équipages de vaisseaux et pour les troupes qu’ils doivent passer.. »

1699 Pontchartrain recommande à M. de Mauclerc les naufragés du vaisseau Le Nécessaire appartenant à la Compagnie de la mer Pacifique.
Le Nécessaire, capitaine Labat, fit naufrage sur la côte de Ploemeur le 5 janvier , plusieurs marins de son équipage y perdirent la vie.

1705 Pontchartrain approuve la conduite de l’ordonnateur Clairambault qui a fait emprisonner un cabaretier de Lorient coupable d’injures envers le lieutenant de vaisseau de Laval-Montmorency. « Vous pouvez, lui écrit-il dans des cas pareils faire mettre un habitant en prison pour quelques jours et lui faire demander pardon ; et quand cela ne suffit pas et que les parties ne veulent pas s’en contenter, vous n’avez qu’à les laisser poursuivre par voies ordinaires. »

Lorient ne possédait encore aucune police ; les juges habitaient Pontscorff; de là les procédés arbitraires de l’autorité maritime contre lesquels les magistrats  seigneuriaux protestèrent fréquemment , et que le ministre approuvait quelquefois.

1705 Pontchartrain accuse réception à Clairambault des nouvelles du lancement de la frégate corsaire le Griffon construite à Lorient pour le compte d’armateurs particuliers; Fondelin, officier de la marine royale doit en prendre le commandement.

1705 Ordre du ministre transmis à Clairambault de remettre le marquis de Lannion en possession de son château d’Arradon transformé en fabrique de biscuits de mer par el fournisseur de la marine qui y avait fait construire douze fours.

1751 Sur la proposition de Droneau fils, procureur de la communauté de ville de Lorient charge M. F. lieutenant de marine de se procurer le plus de plants de mûrier qu’il pourra , des semis de Rennes et Nantes et décide que l’on désignera les terrains propres à la plantation de ces arbres d’après l’avis de M. de Saint-Pierre.

1759 Dupuy, capitaine de vaisseau est nommé commandant de la marine au département du Portlouis. Il succède au chef d’escadre le Ravenel.

15 janvier

1762 Delaye, négociant à Lorient, à Zweighauser négociant ( à Nantes ? ) « Je crois bien qu’on s’est ressenti chez vous comme ici de la tempête qu’il y a eu dans la nuit du lundi au mardi. Je souhaite que vos côtes aient été plus épargnées que les nôtres. Suivant les rapports qui ont été faits, trois navires hollandais y ont subi le naufrage , et un bateau anglais étant vis-à-vis de Groix  y a échoué et le capitaine  et l’équipage s’est rendu prisonnier de guerre.

Les représentants des jeunes citoyens militaires de Lorient se nommaient Deschiens fils, Lemir fils et Esbliac aîné, tous frais capitaines de compagnies dans le corps des Volontaires Nationaux qui s’était spontanément formé en cette ville pour veiller à l’intérieur et à l’extérieur à la sécurité des habitants le 17 juillet 1789 au moment où les premières nouvelles de l’insurrection de Paris parvinrent en cette ville.

L’assemblée présidée par l’un de ses membres , le célèbre Moreau, prévôt de l’école de droit de Rennes, tint ses séances dans le couvent des Pères Récollets ; elle se sépara le 19 du même mois , après avoir solennellement  prêté le serment dans l’église paroissiale, à l’autel, de soutenir le pacte fédératif qui avait été souscrit. Les procès-verbaux de cette assemblée célèbres  à Lorient chez la veuve Baudoin ; ils forment une petite brochure de 46 pages in 8°. Le volume 10 du recueil sur la révolution que je possède contient un exemplaire de cette brochure.

16 janvier

1690 Le commissaire général de Mauclerc informe le marquis de Seignelay qu’il règne un mauvais temps tel qu’on n’en avait pas vu depuis dix ans, et qu’il a pensé périr l’avant-veille au retour de Portlouis à Lorient en embarcation avec M. le commandant d’escadre de Nesmond. Cette bourrasque retarde le carénage des neuf vaisseaux de guerre de cette escadre. C’est à Hennebont que l’on s’approvisionne d’eau douce nécessaire aux équipages des vaisseaux de Lorient.

1704 Le roi accorde à la Compagnie du Sénégal de disposer du matériel de la marine des magasins de Lorient pour remettre à la mer son vaisseau le Saint-François de Paule.

1737 Le maire, lieutenant de marine , etc. à M. de Fubvy à Paris « Monseigneur, puisque vous voulez bien nous permettre de vous faire part de nos réflexions sur l’état actuel de cette ville, nous avons l’honneur d’observer à votre grandeur qu’il n’est pas possible de la séparer par différents quartiers puisqu’elle n’est composée que de sept rues.

« L’état que nous vous avons adressé contient tout ce qu’il y a de plus notable dans ce lieu, si on en excepte M. les officiers et employés de la Compagnie et les employés des fermes. Le surplus sont des notaires et procureurs de M. le Prince, des artisans et gens de journée comme cabaretiers, boulangers, bouchers, barbiers, tailleurs, menuisiers, maçons, couvreurs, vitriers, selliers et autres de cette espèce. « MM. les officiers et employés ne peuvent par leurs emplois et occupations assister aux assemblées. Les notaires et procureurs nous paraissent en devoir être exclus, puisque dans ces sortes d’assemblées ce doit être la seule raison qui doit en dicter les délibérations et et que si on les y admettrait, ce serait donner lieu à quantité de discussions qui ne sont que trop ordinaires aux personnes de cet état. Nous avons l’exemple de cette exclusion à Saint-Malo.

a obtenu que les avocats n’auraient point entrée aux assemblées, à fortiori notaires et procureurs…Nous croyons qu’il serait à propos que Votre Grandeur fit rendre au Conseil un arrêt dans lequel Sa Majesté informée de l’état actuel de cette ville, en attendant qu’elle ait pourvu aux charges d’assesseurs et d’échevins, nommât douze habitants de ceux compris dans la liste que nous joignons ici, pour pendant deux ans dans le corps de la ville de Lorient..

Nous voyons avec plaisir que l’intention de Votre Grandeur est que nous communiquions à M. Desprémesnil comme à notre gouverneur, toutes les affaires de cette ville, nous l’avions prévenu et espérons qu’il voudra bien nous continuer ses bontés et nous aider de ses conseils.

1782 Arrivée à Lorient de la frégate l’Alliance, venant d’Amérique, donnant passage au marquis de la Fayette et au vicomte de Noailles.

17 janvier

1703 Pontchartrain donne le conseil à l’ordonnateur de Mauclerc de suivre l’exemple de Cébéret, ordonnateur à Dunkerque, en faisant avec les Récollets de Portlouis un traité pour se procurer les aumôniers nécessaires aux vaisseaux armés à Lorient : « Je suis persuadé, écrit le ministre que vous y trouverez les mêmes facilités qu’on y a trouvé à Dunkerque. »

1706 Pontchartrain à Clairambault : « M. Duguay-Trouin ayant demandé au roi la permission de faire construire un vaisseau de 60 à 70 canons pour la course, Sa Majesté la luy a accordé pour le faire au port de L’Orient aux mêmes conditions qu’il a fait construire le Jason et l’Auguste

1771 Le corps de ville sollicite près du duc de Penthièvre gouverneur de Bretagne la création à Lorient d’une chaire d’hydrographie en faveur de M. Boyer, professeur de mathématiques. Cette démarche eut un plein succès. Boyer fut nommé le 21 février  et le 12 mars des appointements furent fixés par la municipalité à 900 livres par an. Boyer était tenu de donner quatre leçons de trois heures chacune par semaine : le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi, de neuf heures à midi, gratuitement.

1789 La municipalité, après avoir entendu le rapport de Lenoir, son député aux Etats de Bretagne, sur les évènements à Rennes approuve sa conduite, le maintient dans son mandat pour continuer la session qui sera reprise le trois février suivant; déclare par acclamation qu’elle l’autorise à délibérer sur les demandes du roi et les affaires de la province, sauf à faire valoir les justes réclamations de l’ordre du Tiers-Etat contenues dans les cahiers et des délibérations prises en l’Hôtel de ville de Rennes les 22,24, 26 et 27 décembre 1788, et toutes autres que cet ordre jugera à propos de former pour le bonheur des sujets du roi, qu’il exprime et sauf à recourir vers le Roi en cas de refus des ordres du clergé et de la noblesse. Le corps de ville lorientais se montrait ouvertement révolutionnaire.

18 janvier

1690 Le marquis de Seignelay charge le commissaire général de Mauclerc de lui transmettre un mémoire sur ce qu’il y aurait à faire pour tirer à l’avenir un plus prompt secours du port de Lorient. Il y avait en ce moment à Lorient neuf ou dix vaisseaux quatre brûlots et plusieurs bâtiments de transport à caréner  et réarmer dans un délai très restreint, outre deux vaisseaux de second rang à construire en toute hâte. Et les moyens matériels d’exécution n’étaient pas à la hauteur des exigences du marquis de Seignelay : de là cette demande d’un rapport à de Mauclerc

1788 L’intendant de Bretagne approuve une dépense faite par la ville de Lorient, montant à 583 livres pour curage du chenal entre la cale de Rohan et le moulin du Faouëdic afin de permettre aux bâtiments l’accès des chantiers de constructions de navires des Sieurs Triché et Guinard.

1788 Les dépenses de Lorient pour se préserver de la peste dite d’Alger sont arrêtées à la somme de 1348 livres 6 sols 2 deniers.

19 janvier

1701 Pontchartrain transmet à de Mauclerc l’ordre du roi de faire mettre à la citadelle du Portlouis le lieutenant de frégate légère Demons, capitaine du navire de la Compagnie des Indes La Toison d’Or, tant pour avoir couché à terre à lîle Bourbon , que pour y avoir fait descendre  ses soldats pour y faire violence. Ordre également de le prévenir que s’il continue à s’enivrer comme il a fait jusqu’alors, le roi l’expulsera de la marine. Donnons, à sa sortie de la citadelle du Portlouis qui servait de lieu de détention des officiers, fut mis pour deux mois en interdiction de fonctions.

1727 Blanchet, marguillier, est nommé syndic pour deux ans « pour vaquer aux affaires du général de la paroisse et sous les ordres de M. de Richebourg gouverneur des villes et citadelles du Portlouis et Blavet, pour faire exécuter les polices qui seront ordonnées pour l’utilité du public et des habitants de Lorient ; pour représenter pour le général de la paroisse pour leur intérêt, proposer et défendre suivant leur manière ordinaire et jouir des exemptions, honneurs et privilèges à la manière accoutumée sur la province.. »

Blanchet fut nommé « attendu est-il dit au procès-verbal de cette élection, qu’il est d’usage général en toutes les paroisses que les fabriques font aussi la fonction de syndic, et l’une et l’autre, pour toutes les affaires des paroisses. »

On remarquera que le syndic relève de l’autorité militaire, celle du gouverneur du Portlouis, et non de l’autorité de l’intendant de la province de Bretagne ou de celle de son délégué d’Hennebont.

20 janvier

1690 Le commissaire général de Mauclerc informe le marquis de Seignelay de l’état des vaisseaux le Content, le Marquis, le Vermandois, le Diamant, le Modéré, l’Arc-en-ciel, le Neptune, le François, l’Emporté, en armement au port de Lorient pour une expédition en Irlande. L’escadre est prête à partir le premier février, avec un mois de vivres pour les troupes de passage.  Il a fait construire à Lorient six fours qui commencent à cuire le jour même sans discontinuer: « Le Maréchal d’Estrées passa la veille, ajoute de Mauclerc et y dîna et fut d’avis qu’il était préférable d’embarquer les troupes à Lorient plutôt qu’à Brest.. ».

De Mauclerc se plaint des pilotes de Groix et du Portlouis qui se cachent lorsqu’il s’agit d’entrer ou de sortir les vaisseaux du Roi, parce qu’on ne les paye pas de leurs salaires. Cette dépêche est datée de Lorient du Portlouis le 20e janvier 1690. Pendant bien des années encore, les papiers officiels emploieront le nom local du Portlouis à la place de celui de Lorient, pour des faits ou des affaires de ce dernier port.

1693 Ordre du roi de donner le nom de Triomphant au vaisseau de premier rang de 96 canons en construction à Lorient.

1706 L’autorisation d’une loterie demandée au roi pour procurer quelques ressources pour la construction de l’église de Lorient n’est pas accordée. La raison de ce refus est que dans le même moment plusieurs loteries autorisées se trouvaient en cours d’exécution.

1750 Le corps de ville est d’avis de modifier le plan officiel des rues de Lorient, en supprimant le prolongement de la rue de la Salle jusqu’à la rue Orry, prolongement qui devrait entraîner de grandes dépenses ; il propose de faire descendre la rue de la Salle de 24 pieds pour passer dans un terrain presque vide. Cette modification qui a donné naissance à la rue Guillou , aujourd’hui rue Littéraire fut approuvé par l’intendant de Bretagne.

1762 Le corps municipal délibère sur l’importante question d’établissement de fontaines publiques à Lorient.: « M. l’avocat du roi ( Ferrand ) a remontré que M. le duc d’Aiguillon voulant faire ressentir à la ville des effets des séjours dont il s’honore, a eu la bonté de s’informer de ce qui pourrait bien être proposé de plus avantageux. Et sur le compte qui lui en a été rendu, il a jugé que votre premier soin, Messieurs devait être de vous procurer des eaux et fontaines publiques..La nécessité d’avoir des fontaines dans l’intérieur de la ville se fait sentir tous les jours de plus en plus. Il n’est permis qu’à peu de personnes d’en aller prendre au port à des heures réglées.Les inconvénients d’y laisser entrer librement  les peuples n’ont pas permis aux directeurs cette permission indistinctement. Les fontaines de la ville sont éloignées et ne suffisent point en été ; la garnison portée jusqu’à trois bataillons et qui l’a été l’automne dernier jusqu’à quatre ne savait pas où prendre de l’eau. Ce n’était qu’au moyen de corvées qu’elle s’en procurait. »

« Les fontaines établies dans l’intérieur de la ville accentuent ces difficultés. La fermeture des ports n’oserait priver l’habitant de la seule ressource qu’il ait lorsqu’il ne s’est point approvisionné d’eau pendant le jour : cette eau distribuée dans la ville serait d’un secours assuré face aux incendies. M. le Duc en a fait rechercher les moyens et les possibilités pour le Sieur Magin, ingénieur de la province, lequel a donné le mémoire qui le remontrant remis sur le bureau et sur lequel il vous prie de délibérer. Il ne doit pas vous dissimuler que M. le Duc d’Aiguillon a laissé entrevoir son désir que vous renonciez aux anciens projets d’obtenir un partage des eaux qui passent sous la ville pour le rendre dans l’enceinte de la compagnie, vu les inconvénients qui s’y rencontrent, et que vous préfériez de faire une dépense un peu plus forte pour vous assurer des eaux privatives et dans la jouissance desquelles ne seriez ni troublé ou interrompu…

La Communauté , pénétrée des bontés  de M. le Duc d’Aiguillon ne pouvant marquer sa reconnaissance que par son empressement à saisir les vues utiles qu’il veut bien lui inspirer, a délibéré que le mémoire du Sieur Magin sera envoyé incessamment avec la présente à M.Vedier, subdélégué général en l’absence de M. l’intendant en le priant d’autoriser la communauté à commencer les ouvrages proposés dès l’été prochain, sur des plans et devis qui seront donnés pour le dit Sieur Magin, par économie ou autrement, ainsi que le même Sieur Védier prescrira ».

L’idée du gouverneur de Bretagne d’Aiguillon, étudiée sur les lieux par l’ingénieur Magin ne fut appliquée qu’un siècle plus tard. On sait en effet que le fonctionnement des fontaines publiques créées sur les plans et la direction de l’honorable M. Plassiard ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Lorient, daté seulement de l’année 1860

21 janvier

1769 La ville arrête un premier projet de concessions des terrains-vases rive gauche du port de commerce, et reçoit provisoirement des demandes de concessionnde lapart des Sieurs Foucaud, Deschiens, Borne, Bonnet, Desbleds, Ferrand, Cordé, Remazeilles

1781 La troupe de comédiens français et italiens de passage à Lorient donne dans la salle de spectacle de récente construction une représentation composée de L’Esprit follet ou la Dame invisible, comédie en cinq actes et en vers, d’Hauteroche; Armette et Lubin, opéra en un acte de Favart. L’affiche de spectacle indique la levée du rideau à cinq heures et demie précises. Elle fixe le prix des places : premières, 2 livres 8 jours ; secondes loges 1 livre et 10 sous. Au troisième et au parterre, une livre. Il est fait défense aux gens en livrée d’entrer, même en payant. La représentation du 21 janvier 1781 est une des premières données dans la salle du bas de la Bôve.

22 janvier

1742 Arrêt du Parlement de Bretagne qui attribue à la Communauté de ville de Lorient la connaissance de ce qui concerne la police municipale. A Lorient la police était à peu près nulle. Le mal provenait dit l’arrêt « de ce que les juges de la juridiction de Tréfaven dont relève Lorient n’y résident pas, qu’ils ne viennent de Pontscorff dont ils sont domiciliés que de huit jours en huit jours en été et de quinze jours en quinze jours, et souvent de mois en mois en hiver, pour y tenir avec précipitation une audience après laquelle ils s’en retournent le même jour sans s’embarrasser de faire la police, de recevoir les plaintes du public… »

Les boulangers, bouchers et autres marchands de comestibles abusaient de l’éloignement des officiers de police pour vendre à des prix arbitraires, ainsi qu’ils le font toujours, quand ils sont débarrassés de la surveillance de la police. D’autre part, il y avait les regrattiers qui accaparaient les denrées pour les revendre aux consommateurs à des prix exorbitants. L’absence de toute police autorise le Parlement à rendre l’arrêt du 22 janvier 1742 qui accordait au corps municipal le droit de réglementer et de taxer le commerce du pain et de la viande,  faculté qui lui fut enlevée lorsque les juges fixèrent leur domicile à Lorient, en 1749.

1749 Contrat de vente au rapport de Le Guével notaire à Lorient, d’une maison située rue Dauphine, , venesle du Sieur Toubert, par Julien Jaffré à Alain Guisquet pour 1700 livres

1789 Assemblée des habitants de la ville de L’Orient tenue en la chapelle de la congrégation, en laquelle la Commune décide, de l’invitation qui lui est faite par les bons citoyens, qu’il sera offert à sa Majesté de lui payer, dès ce moment, les impositions royales pour 1789. Elle nomme M. de la Ville le Roux pour son député aux Etats de Bretagne, en ordonne l’impression de son arrêté qui sera adressé aux ministres pour être présenté au Roi, ainsi qu’au commandant, à l’Intendant ( de Bretagne ) et aux villes, Bourgs et Chefs lieux de la province.

Cette délibération extraordinaire de la Commune de Lorient fut prise en réponse aux écrits du clergé et de la noblesse des Etats qui prétendaient que le Tiers-Etat, en refusant de délibérer sur les services publics, avaient nécessité la suspension des séances des Etats jusqu’au 3 février 1789 ( sur l’imprimé de 8 p. in 4° de l’imprimerie de Ve Baudoin, relatant 214 signatures y compris celles de quelques femmes : Ve Baudoin, Ve Boissière, Ve Forsin, Ve Collet, Ve Dubois.)

 1677 Marché passé entre David Grenier , Sieur de Cauville, directeur général de la Compagnie d’Orient, et Hervé Cormier demeurant à La Forest de la Vigne, paroisse de Languidic, pour la fourniture de cent  ? de 20 pieds de long pour faire une corderie au lieu d’Orient, pour la somme de 1200 livres ( Hamonic notaire au Portlouis ).

1697 Pontchartrain fait proposer à l’armateur malouin L’Epine-Danican de céder à La Compagnie du Sénégal le vaisseau Le Fingan capturé par les corsaires de cet armateur et arrivé au Portlouis.

1748 Les nommés Louis le Strat, bombardier de la Compagnie des Indes, et François Bremon, armurier, sont assassinés à coups de fusil à neuf heures du soir. Le premier à la porte de la caserne des Invalides, et le second à l’entrée de la rue des prophètes, à 50 ou 60 pas de cette caserne. Les poursuites exercées contre plusieurs bas-officiers invalides soupçonnés auteurs de ces deux assassinats, demeurèrent sans résultat.

1761 Delaye frères, négociants à Lorient, à Lamalesié, Latuilière et Cie à Bordeaux « on arme actuellement une frégate du roi nommée l’Améthiste dont la conception a été faite à de mes amis de Nantes M. Bertrand de la Closerie du dit lieu, lié avec M.M. Bruneau frères y est fort intéressé. Si vous vouliez participer dans cet armement qui de fait pour action,je suis à lieu de vous en procurer… » L’armateur était M. Bourgeois, un Sieur Exaudy était chargé de l’armement de l’ Améthiste. La même société armait au même moment à Lorient la goëlette la Bonite, capitaine Labadie, il s’agit d’armements pour la course.

1762 L’Assemblée municipale délibère sur la question d’acquisition des terres vases au sud de la ville pour y construire des quais et des cales. Le Prince de Guéméné et la Compagnie des Indes se disputaient depuis plus de vingt ans la propriété de ces terrains de sorte que la ville ne savait à qui s’adresser pour en obtenir la concession. Cependant il lui devenait d’autant plus nécessaire d’établir dans cette partie un port de commerce, que la Compagnie des Indes venait , par une disposition récente, d’interdire l’entrée de l’arsenal aux navires de commerce des particuliers, qui étaient obligés de charger et de décharger leurs navires en pleine rade.

1765 Lettre des syndics et Directeurs de la Compagnie des Indes à M. de la Vigne-Buisson, Directeur des armements et commandant pour la Compagnie des indes, à Lorient : « Paris, le 27 janvier 1765, Nous avons reçu, Monsieur, la lettre particulière que vous avez écrite le 18 de ce mois, avec le mémoire qu’il renfermait, contenant vos observations touchant de la Chaudière pour les pauvres, nous les consignerons à l’administration pour vous marquer le sentiment de la Compagnie à cet égard. Au surplus vous avez vu par la lettre de la Compagnie à M. de Saint-Pierre le 9 de ce mois, que nous vous avons adressé à cachet volant, qu’elle veut bien consigner de faire payer cinquante livres par semaine cy-devant accord sur l’un pour mille pour contribuer à l’entretien de la chaudière cy-dessus, comme aussi de rembourser M. de Saint-Pierre des 727 livres 14 sous dont il est fait l’avance pour le même objet. Vous voudrez bien vous conformer à cette disposition. Nous sommes, etc.. Les syndics et directeurs de la Cie des Indes , signé Laucé, Risteau, Derabec, Le Moyne ».  La Chaudière des pauvres était un établissement de bienfaisance fondé à Lorient par M. de Saint-Pierre, Mme Jeanne-Marie Blain, veuve du Sieur Vincent et Mme Conard de Luzon ? dans une maison appartenant à cette dernière, pour la nourriture des indigents qui étaient très nombreux à Lorient.

1787 Départ de Lorient pour la Chine du vaisseau de la Compagnie des Indes le Dauphin, Etat-major : M.M.  Conrand, capitaine, Vigoureux, 1er lieutenant, Le Mérisier, 2e Lieutenant, Coutirier , 1er enseigne, 1er poste, Gauthier, 1er enseigne, 2e poste, Deschamps, 2e enseigne, 2e poste, Le Balnc, chirurgien, Guillot, 2e chirurgien, Montalan, volontaire, Bertran et Dargent pilotins. Le Dauphin effectua son retour à Lorient le 12 juillet 1798.

24 janvier

1709 Jean le Vasseur de Merville, prévôt de la marine à Lorient est titulaire dans la capitainerie de Lorient de la charge d’aide-major des compagnie franches de milices gardes-côtes dont la finance était de 4000 livres. Cependant ce ne fut qu’en 1712 qu’il fut mis en possession de son emploi  qui fut supprimé en 1716 comme tous les offices de capitaineries générales gardes-côtes, créées en 17705, 1707, 1713.

1716 Vente par les directeurs de la Compagnie de Saint-Domingue à Joseph le Blanc , officier de marine, des terrains situés au lieu et terre noble du Faouëdic, en la paroisse de Ploemeur ( Gourdin notaire à Paris ) . La Compagnie de Saint-Domingue  avait fondé un établissment naval dans cette partie de la seigneurie du Faouëdic-Lisivy baignée par le Scorff, que Pierre Dondel, sénéchal de Vannes lui avait vendue en 1699. Joeph le Blanc, ancien écrivain de marine à Lorient, s’intitula le Blanc du Faouëdic, suivant l’usage du temps. Son nom est resté à cette partie du territoire de Lorient.

1756 Sur les remontrances de Droneau fils, Procureur du roi, qui rappelle à la communauté de ville qu’en différentes circonstances elle a pris la résolution d’acquérir des pompes à incendies, mais que cependant elle a toujours eu recours à celles de la Compagnie des Indes. La communauté décide que M. de la Freté, avocat du roi, fera venir de Rouen six pompes à feu 4 grandes et 2 pour chambres, avec 500 seaux de cuir ou d’osier goudronné.

1762 Delaye négociant à Lorient, à M. de la Closerie : « ..Nos vaisseaux pour l’Inde, malgré le vent favorable n’ont point mis en mer, rapport à plusieurs vaisseaux anglais qui sont aux environs de Groix. S’ils continuent à faire cette manoeuvre, je ne sais que penser de cette expédition. »

25 janvier

1690 Le directeur de la Compagnie des Indes orientales, Céberet, à Lorient, reçoit l’or du marquis de Seignelay de suspendre les travaux des deux vaisseaux de guerre l’Admirable et l’Orgueilleux et de diriger d’urgence sur le port de Brest les ouvriers charpentiers, pour y achever la construction du vaisseau Le Saint-Esprit

1707 Ordre du roi transmis à Clairambault, ordonnateur à Lorient, de donner le nom de Lagloire à la frégate corsaire de 36 canons construite par Dugauy-Trouin sur les plans et la direction du maître constructeur Hélie, du port de Brest.

Cette frégate devait être construite à Brest, l’intendant Robert de ce port avait même arrêté  avec Dugauy-Trouin les conditions de construction et d’armement ; mais l’encombrement du port de Brest obligea de recourir à l’arsenal de Lorient.

1717 Clairambualt au Conseil de  Marine : « ..Il y a environ 28 ans que le Sieur Coulomb, maître constructeur des vaisseaux du Roy sert dans ce port où il a toujours eu 1200 livres d’appointement sans aucune augmentation pendant que ses cadets des autres ports en ont au moins 1800. Il serait de l’équité du Conseil de luy accodré quelque augmentation d’appointements , étant homme très capable et d’une vie exemplaire. M. de Vauvré connaît sa capacité et c’est luy qui l’a envoyé icy de Toulon. »

1779 Dordelin, capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes est nommé Lieutenant de vaisseau et Lieutenant de port à Lorient. Il est le père du C.A. Cte Dordelin, né à Lorient, le 13 mars 1764.

26 janvier

1727 Ordonnance royale portant que les désordres des troupes de la Compagnie des Indes seront punis des mêmes peines que les déserteurs des troupes du roi. Elle permet d’admettre, à défaut d’officiers militaires dans les conseils de guerre appelés à juger des désertions, des officiers de plume et de vaisseau, même des employés de la Compagnie des Indes ; et règle le rang de ces différents officiers et employés appelés à juger.

Cette dernière disposition forme l’article 3 de cette ordonnance du 26 janvier 1727 ; en voici le texte : « Article 3. Pour prévenir les discussions qui pourraient arriver dans le rang entre les différents officiers et employés de la Compagnie des Indes, lorsqu’ils seront appelés pour tenir ledit conseil de guerre chez un officier de plume , l’intention de Sa Majesté est que l’officier chez lequel se tiendra le dit conseil y préside, sans difficulté ; que les employés qui seront Conseillers ès Conseils Supérieurs ou Provinciaux établis dans les colonies de ladite Compagnie prennent séance au-dessus des capitaines ; que les capitaines de terre et de mer prennent un rang entre eux suivant leur ancienneté au service de la Compagnie , qu’il en soit usé de même entre les lieutenants ; que les employés subalternes prennent ensuite leur séance , et que les Enseignes de Sa Majesté tiennent le dernier rang : trouve bon néanmoins Sa Majesté qu’au défaut des dits officiers et employés, les sergents puissent être admis dans le nombre des juges , auquel cas ils auront les dernières places. »

1751 Contrat de vente au rapport de Causer, notaire à Lorient, par lequel le Prince de Guéméné vend au Sieur Jean Villate Bas-officier Invalide « un terrain situé à Lorient ayant 30 pieds de face sur la rue de l’Eglise, à prendre sur le terrain qui est au derrière des vieux fours banaux, au joignant le mur du cimetière

27 janvier

1693 Ordonnance royale arrêtant la composition des vaisseaux Le Brave, Le Sans-Pareil et L’Indien en armement au port de Lorient. Le capitaine de vaisseau de la Caffinière fut nommé au commandement du vaisseau Le Brave ; le vaisseau Le Sans-Pareil eut pour commandant de Ferville, capitaine de vaisseau; et le capitaine de vaisseau de Chalais eut le vaisseau l’Indien

1700 Le ministre de Pontchartrain demande à l’Ordonnateur de Lorient, Antoine de Mauclerc un plan de l’endroit où on pourrait conserver dans l’eau les bois de construction

1743 Le général de la paroisse fait choix du Prince de Guéméné pour parrain et de Madame Duvelaër pour marraine de la nouvelle cloche de l’église de Lorient et décide que cette cloche portera les armes du prince

1762 Lettre de M. Rost ? Directeur de la Cie des Indes à Lorient, aux syndics directeurs de ces Cies à Paris : « M. le duc d’Aiguillon s’occupe depuis quelque temps ici, Messieurs, d’objets pour l’utilité et la décoration de la ville de Lorient. Il a fait venir pour cet effet un ingénieur entendu, et on a commencé par examiner les moyens de faire venir l’eau à la ville, qu’elle avait négligé de se procurer jusqu’à présent le service de celle du port et d’une fontaine au dehors des fortifications de la ville. On s’est fixé à une source après que celles d’où la Compagnie tire son eau : mais ce dernier ouvrage de longue haleine est dispendieux. L’autre objet qui paraît occuper instamment M. le Duc et la Communauté, c’est la construction des quays de la ville, mais comme le terrain destiné pour leur emplacement appartient à la Compagnie, cette Communauté désire s’en procurer la possession avant d’aller en avant. M. le Duc a fait dresser un plan pour l’établissement des dits quayys, lesquels sont tracés depuis l’extrêmité de la cale Ory jusqu’à celle des remparts, qui donnent sur les vases, à peu près de la même manière que la Compagnie les a fait tracer avant qu’on en eut construit les deux cales qui y ont été faites pour la commodité de la ville; M. le Duc propose dans son plan, de faire planter entre les maisons faites et les quays à faire, des allées d’arbres pour servir d’ornement et de promenade.
La Communauté de la ville est venue, en conséquence de ce projet, me remettre la délibération qu’elle a prise à ce sujet, et celles qu’elle avait cy-devant formé sur la même matière me priant de les adresser à la Compagnie et d’y employer mes bons offices pour l’engagement à céder des vases pour l’établissement de leurs quays. M. le duc d’Aiguillon qui m’en a parlé hier, m’en pria également. Comme  je n’étais pas instruit de ce qui s’était passé entre la Compagnie et la Communauté au sujet de cette matière, j’ai prié M. le de Saint-Pierre et Guittois de me donner par écrit leur pensée à cet égard; j’ai l’honneur de vous la remettre cy-joint. La Compagnie peut se rappeler qu’elle n’a pas fait de concession de terrain pour les quays et cales qui sont faits; elle a toléré seulement, et la Communauté se soit sans doute prévalu avec cela de l’arrêt du conseil qui permet à la ville l’édification de quays, lesquels doivent avoir douze toises de largeur. J’ai demandé à cette communauté avec quoi elle prétendait faire cette nouvelle dépense, puisqu’elle n’est pas pour le présent en état de rembourser la Compagnie ny en principal, ny en intérest, la somme qu’elle lui doit. J’ay fait de même objection à M. le Duc d’Aiguillon, à quoi il m’a répondu, ainsi que la dite Communauté qu’il allait leur procurer la permission de faire un emprunt d’environ cinquante mille écus, et qu’elle prenait des arrangements pour en payer les intérêts, ainsi que ceux qu’elle doit à la Compagnie.

« Lorsque la Compagnie aura fait ses réflexions sur le contenu de cette lettre , et les pièces qui y sont jointes, je la prie de me faire sa réponse de manière à la faire voir à M.le Duc d’Aiguillon qui me paraît avoir pour le présent l’exécution des objets fort à coeur. »

D’après une note jointe à cette lettre du 27 janvier 1762 l’intention de la Compagnie serait de céder aux officiers de la marine tenus de résider à Lorient les terrains qui seraient restés disponibles en dedans des quais de la ville ou bien d’y construire des magasins.

28 janvier

1705 Le ministre de la marine charge l’ordonnateur Clairambault d’examiner la proposition du Sieur Gobert de faire construire à Lorient d’après sa méthode un vaisseau de 60 à 70 canons avec des courbes en fer ; il veut que le maître charpentier Coulomb conduise le travail dans la direction de Gobert afin d’en apprendre la méthode

1709 Clairambault à Pontchartrain

« …Lorsque les glaces commencèrent à se former icy, Monseigneur, je donnais ordre au nommé Rodrigue, archer, de se charger du soin de faire venir des charrettes pour transporter ces glaces à la glacière. Et comme le provenu de cette glacière est donné aux pauvres de Lorient qui est la seule rente qu’ils possèdent je recommanday à cet archer d’être bien assidu à cela… »

Mais Rodrique remplit mal sa mission, il en fut puni par une retenue sur ses appointements, retenue qui fut versée à l’église de Lorient.

Je n’ai rien trouvé de l’origine de cette glacière; je ne saurais dire si c’était une création de la Compagnie des indes Orientales ou si l’on doit l’attribuer à la marine royale. Tout ce que je puis dire, c’est que le Duc de Chaulnes, Gouverneur de Bretagne donna des ordres à la Communauté de ville d’Hennebont en 1675 de créer une glacière; il est par suite permis de supposer que sous la même administration, la glacière de l’enclos de Lorient aura été créée.

1787 Sur les renseignements de M. Le Gallic de Kerizouër, procureur fiscal, l’assemblée du général de la paroisse décide que jusqu’à l’achèvement de l’église paroissiale, l’entrée des chapelles de la Congrégation et de l’hôpital sera interdite aux corps morts, sans distinction de qualité ou de profession, que tous les cadavres seront portés à l’avenir de suite au dépôt, sans pouvoir rester dans les chapelles, pour être transférées dans ledit jour au cimetière hors vielle.

Le Parlement de Bretagne homologua par arrêt du 17 juillet 1787 cette délibération prise à l’occasion d’une épidémie dite Peste d’Alger qui causait quelques ravages à Lorient. Le service paroissial se faisait en ce moment là dans les chapelles de la Congrégation et de l’hôpital, à cause des travaux de reconstruction de l’église Saint-Louis.

1787 Le Général de la paroisse de Lorient sans ressources suffisantes pour reconstruire l’église Saint-Louis dont le devis s’élève à plus de deux cent mille livres délibère qu’il aura recours à la générosité du roi, propriétaire du port qui forme au moins la moitié de la paroisse, et en outre seigneur suzerain et présentateur de la Cure de la paroisse.

29 janvier

1716 Déclaration du roi portant défense en renouvellement des anciens traités avec l’Espagne, de faire le commerce et de naviguer dans les mers du sud, sous peine de mort

1760 Le Duc d’Aiguillon, gouverneur de Bretagne écrit au directeur de la Cie des Indes, à Lorient Godeheu d’Igoville pour faire passer d’urgence à Belle-Isle des affuts et ustensiles d’artillerie qu’il ne peut se procurer que dans son arsenal. La Cie des Indes fit face à toutes les nécessités de la défense du littoral depuis Concarneau jusqu’à la Loire durant la guerre de sept ans. Les propres ressources de l’administration de la guerre n’y purent jamais suffire.

30 janvier

1690 De Mauclerc informe le marquis de Seignelay des ravages causés dans le port de Lorient aux deux vaisseaux Le Neptune et le Français par l’ouragan de la veille qui commença à souffler à l’ouest pour finir au sud-sud est « Il n’ y a que les vents de l’est jusqu’au sud-est à craindre dans ce port, écrit-il ; il en fait quelque fois de terribles coups; si le Roy estait dans le dessein d’y faire un établissement, il faudrait de nécessité faire un quay du côté de l’est qui ne se pourrait faire sans une grande dépense parque qu’il faudrait qu’il eust au moins trois cents toises de longueur.. »

Le Commissaire-général de Mauclerc ajoute : « Je vous envoye le plan et l’estimation des magasins et logements de ce lieu que j’ay eu peine à avoir, manque de dessinateurs .. » Cette dépêche est datée de Lorient du Portlouis

1706 Ordre du roi de donner le nom de Redoutable au vaisseau de 60 à 70 canons, et le Bourbon , au vaisseau de 50 canons, en construction au port de Lorient

1782 Lettres patentes du roi qui autorise la perception dans l’enceinte du port des droits d’octroi accordés à la ville de Lorient

1789 Assemblée des habitants de Lorient, composée de deux membres par corps d’Etat ou corporations, pour l’élection de deux députés aux Etats de Bretagne. C’est la première élection politique où l’élément populaire est appelé à prendre part : ce n’est pas encore le suffrage universel, ce sont des électeurs au second degré qui sont investis du droit de voter. Les suffrages des électeurs se portèrent sur les négociations de la Ville-Le-Roux et Blain aîné. Ces deux élus eurent l’ordre de se joindre à Lemir, député de la Communauté, et de concours avec lui pour le plus grand avantage du Tiers-Etat

31 janvier

1685 Siméon Dejonchères, Directeur , et Claude Picques, trésorier, faisant pour les directeurs généraux de la Compagnie des Indes orientales, demeurant à Lorient passent « un marché pour fournir incessamment au lieu d’Orient 5000 livres de boeuf pour les victuailles du navire La Royale, à huit livres 10 sols de cent pesant ; 18 000 livres de lard prêt à saler.., 24 cochons vifs dont trois truies et un verrat,prêts à embarquer pour le 20 mars prochain au prix de 7 livres le cent pesé vif; 24 bons moutons à raison de 4 livres 10 sols la pièce ; 350 volailles, tant poules que coqs bien forts, bien nourris, à 14 sols 6 deniers le couple, le tout pour être embarqué dans le navire La Royale ».

1707 Vincent Peroto et André le Comte, maîtres boulangers adjudicataires des foyers banaux du Prince de Guéméné à Lorient, tant du dehors que du dedans de l’Enclos, portent plainte au sénéchal de Pontscorff au sujet de la concurrence illicite que leur font les boulangers tant du dehors que du dedans de l’Enclos « et particulièrement Christophe Texier lequel ne se contente pas de cuire pour Messieurs de la Compagnie des Indes dans leurs magasins, mais encore boulange et cuit pour Messieurs de la  pour la plus grande partie dudit L’Orient, ainsi que Michel Minnot Mathurin Ruel et sa soeur , Pierre Cadoret, dit Le Carout, Sylvestre Lacroix, le nommé Guillemot et plusieurs autres… »
Perotto et Le Comte obtiennent du sénachal de Pontscorff Le Puisson, sur les conclusions conformes de Jacques Guyader, Procureur fiscal, l’ordonnance suivante  : « Nous…avons fait défense à tous les particuliers qui ont fait bâtir des fours tant dans le dedans que dans le dehors de l’Orient de cuire à autre four qu’à celuy estably par M. le Prince de Guéméné par contrat du 20 octobre 1706 à peine de cent livres d’amende applicable pour moitié aux suppliants, l’autre moitié à l’église de l’Oriant, et cependant avons excepté les fours du Roy et les fours de la Compagnie des Indes, parce qu’ils ne cuisront que pour el Roy et pour la Compagnie seulement et non aux autres habitants du dehors et du dedans dudit l’Orient..3 Fait et arrêté à Pntscorff ce 31e janvier 1707. Joseph Le Puisson, Sénéncha;

1763 Arrêt du Conseil d’Etat du Roi, du mois de janvier 1763 portant établissement d’un corps de Communauté au Portlouis, « régi et administré par un maire, trois échevins, huit délibérans, un procureur syndic et un greffier » et nommant pour Maire le Sieur Jacques Peron père ancien syndic et colonel de la milice bourgeoise ; pour échevins les sieurs Claude Huet, Jean-Joseph de Ronderay anciens syndics, et Jacques Péron fils; Jean Besson, syndic actuel, Procueur-syndic et Pierre Monleger, greffier. Tous lesquels huit délibérans choisis entre les marchands, négociants , commerçants et notables.

Toutes ces charges ne seront exercées que pendant trois ans; à chaque période de 3 ans, le corps de communauté se renouvelle en entier parmi les 8 délibérants, excepté le greffier qui peut être réélu. L’arrêt du mois de janvier fut lu et enregistré au Parlement de Bretagne le 20 avril 1763.

1er février

1706 Le Maréchal de Châteaurenault, dans une lettre datée de Vitré, écrit à l’Ordonnateur de Lorient, Charles de Clairambault, qu’il approuve le retranchement à faire pour couvrir le bourg de Lorient, mais qu’il doute que cet important travail puisse être exécuté par la population des environs sujette aux corvées, ni par les milices, comme les fortifications de Gâvres, « Le plus grand travail qui se soit fait dans les côtes de France, le mieux conduit et le mieux employé ». Il est d’avis , en tout cas, qu’il y a urgence à réparer les dommages causés aux batteries de Gâvres et de Larmor, par l’ouragan du 29 au 30 décembre 1705.

1722 Assemblée du général de la paroisse, dans laquelle le Sieur Tresseint est nommé receveur de la capitation de Lorient

1740 Arrêt du Conseil du roi portant que les habitants de Lorient paieront neuf pieds de pavés sur toute l’étendue de la façade de leurs propriétés sur la rue au prix fixé pour l’adjudication du pavage à l’entrepreneur Guillois, et suivant le toisé qui en sera fait par l’ingénieur de Saint-Pierre

1782 Edit portant création à Lorient d’une juridiction consulaire

, qui sera composée de trois juges Consuls à  nommer dans une assemblée composée du corps municipal et de douze des principaux négociants marchands de la ville

1757 De Machault, Secrétaire d’Etat de la Marine est remplacé par Peirenc de Moras, Contrôleur Général des finances

2 février

1701 Ordre du roi d’armer à Lorient les vaisseaux le Triton et le Hazardeux

1709 Pontchartrain informe Clairambault que la méthode du Sieur Gobert sera désormais suivie à Lorient, par ordre du roi, dans la construction et le radoub des vaisseaux de guerre

1734 Arrêt du Conseil du roi qui prescrit la démolition des couvertures en chaume des maisons construites malgré la défense du 7 novembre 1730, et leur reconstruction en ardoises

1750 L’ingénieur de Saint-Pierre fixe à 81,85 livres 16 sols 2 deniers l’indemnité due à divers particuliers par la ville, pour les maisons et cabanes abattues pour l’établissement du mur d’enceinte de la ville.

Il sera bon de rappeler cette circonstance qui , ajoutée au fait incontestable de l’existence d’un  mur en maçonnerie créé aux frais de la ville, avant le commencement des travaux de fortifications proprement dites, forment à défaut d’autres preuves une présomption que la ville de Lorient a fait les frais d’acquisition du terrain des fortifications et qu’il serait injuste de lui faire payer où l’abandon de la guerre fera décréter le déclassement de ces fortifications actuellement inutiles.

3 février

1734 Inhumation dans le cimetière de Lorient d’une fille morte chez les Dames de la miséricorde. Il s’agit d’une congrégation de personnes laïques qui se consacrait aux pauvres, et aux malades indigents de Lorient : oeuvre de bienfaisance qui est l’origine de l’hospice de Lorient fondé à Lorient et donné à la ville par Mlle Claire Droneau en 1741

1712 Le roi approuva le marché passé entre l’ordonnateur à Lorient, Charles de Clairambault et les Sieurs de Beauregard, Larrey et Sablonnière, pour l’armement des frégates l’Alcion et l’Impudent, au port de Lorient

4 février

1699 Les écoles d’hydrographie devant être prochainement rétablies sur le pied où elles étaient avant la guerre, Le Ministre de Ponchartrain demande à l’Ordonnateur de Lorient , Antoine de Mauclerc, un rapport sur la situation actuelle de ces écoles, de quelle manière elles se tiennent et ce qu’il croirait qu’il y aurait à faire pour les rendre utiles aux officiers de la marine royale

1729 Départ du vaisseau de la Compagnie des Indes l’Annibal, capitaine Charles de Kerguenel, du Portlouis, lieutenant Ignace Bart, de Dunkerque, et de la Vénus, navire appartenant à la même compagnie, capitaine Gautier de la Renaudaye, de Saint-Malo. Ces deux navires sont à destination du Sénégal.

1767 Le corps de ville adjuge au boucher Herviant le Couteau de Carême, c’est-à-dire le privilège de vendre de la viande de boucherie pendant le carême à un taux fixé par le cahier des charges.

Le Sénéchal de Lorient ayant dans le même temps taxé le prix de la viande au-dessous de celui de l’adjudication du Couteau de Carême, Herviant voulut renoncer à son marché et ferma boutique comme les autres bouchers pendant le carême. Mais le Sénéchal le contraignit à exécuter le marché et à garnir son étal. Cette mesure judiciaire donna lieu à un procès entre Herviant et la ville, à raison du préjudice qu’il éprouvait de la différence de taxe. Ce fut là un des nombreux effets du conflit d’attribution en quelque sorte permanent qui existait entre l’autorité judiciaire et le corps municipal.

1768 Installation de Barbarin lieutenant de marine de Lorient, et de Jean Gérard, échevin ; charges dont ils furent pourvus par lettres patentes du roi . Barbarin succédait à de La Freté Bernard, démissionnaire en 1762 et qui n’avait pas été remplacé

1768 M.M. Barbarin, Gérard, Desbled et Deschiens sont nommés Commissaires chargés par la municipalité de l’examen d’un nouveau projet de façade des maisons à construire sur les quais de Lorient, dressé par l’ingénieur de la province, Magin, auteur de différents autres projets intéressant Lorient, notamment celui d’établissement des fontaines publiques

1759 De Silhouette, maître des requêtes, est nommé Contrôleur général des finances, à la place de de Boulogne; et le 18 juillet suivant, il est créé ministre d’Etat. Le lieutenant de police de Paris, Bersin fut appelé à le remplacer le 21 octobre suivant. Lorient a donné les noms de Silhouette et de Bersin à deux de ses rues, connues actuellement sous les noms des rues Française, de la Corderie. Le 7 novembre 1762 le titre de Ministre des finances est donné au contrôleur général Bersin

5 février

1676 Louis XIV accorde l’amnistie aux Bretons compromis dans la révolte dite du tabac et du timbre qui éclata à Rennes le 13 avril précédent et s’étendit rapidement en Basse-Bretagne.Le pays d’Hennebont se souleva avec les paroisses du littoral. Le terrible duc de Chaulnes gouverneur de la province se transporta au Portlouis accompagné du grand prévôt et tandis que les rebelles pris les armes à la main étaient fusillés ou pendus sans forme de procès, une cour prévôtale formée à Hennebont prononçait des sentences de mort contre d’autres insurgés.

L’ordonnance d’amnistie du 5 février 1676 contient de nombreuses exceptions, parmi lesquelles on remarque un paroissien de Ploemeur, Lucas Denys. Si je ne fais erreur, Lucas Denys était un cordier. Or on sait que Ploemeur possédait deux ateliers de cordiers, l’un aux portes de Lorient, entre Kerentrech et Kerverot, à Poulorio, l’autre sur les confins de Guidel, au lieu dit Poulou où existait une chapelle de la Madelaine qui n’existe plus.

1698 Pontchartrain à de Mauclerc à Lorient : « Le Sieur de Rougemont Commissaire provincial de l’artillerye ayant demandé à faire l’espreuve du secret qu’il prétend avoir trouvé de tirer des bouts rouges orizontalement sur les vaisseaux, le Roy désire que vous luy fassiez fournir des magasins les choses dont il pourra avoir besoin pour cela et que vous assistiez à cette espreuve avec les officiers qui se trouveront dans ce port pour m’en faire scavoir le succez afin que je puisse rendre compte à Sa Majesté. »

1723 Inhumation dans le choeur de l’église de Lorient, du côté de l’évangile de Dame Marie Pépin, épouse d’écuyer Gilles le Brun de la Franquerie, Directeur général de la Compagnie des Indes, à Lorient

6 février

1699 Les vaisseaux de guerre le Prince de Frize et l’Européen arrivent à Lorient et sont mis en désarmement ; ils étaient sous le commandement du Comte d’Orogne. Les compagnies franches d’infanterie de marine arrivées sur ces vaisseaux reçoivent l’ordre de prendre leurs quartiers à Hennebont

1709 La Souctière-Lévesque, armateur de Saint-Malo affrète pour la course pendant un laps de neuf mois, la frégate de guerre La Gaillarde, du port de Lorient. Le commandement de ce corsaire fut donné au Malouin Le Ther, qui en fit l’armement à Lorient. Le trésor de la marine ne permettant plus l’armement des navires de guerre, on les prêtait aux Corsaires.

L’arsenal de Lorient se trouvait dans le dénuement le plus extrême. Les ancres, les canons manquaient et comme les corsaires ne savaient comment se procurer ces engins indispensables, ils se trouvaient dans l’impossibilité d’affréter les vaisseaux du roi. Cette misère en était au point, qu’à la date du 4 mars 1709, Clairambault écrivait au ministre de la marine : « Nous avons radoubé les voiles des frégates La Sphère d’Angleterre et la Marie-Françoise ; ce petit travail n’a pu s’achever que depuis peu à cause du froid excessif que nous avons eu, et il reste à leur donner quelques petits remplacements de chandelle, huile et autres munitions qui nous manquent dans les magasins, faute d’argent pour en acheter… »

A Lorient, la marine était sans argent et sans crédit.

7 février

1708  Arrêt du conseil d’Etat du roi en vertu duquel Charles Clairambault Commissaire Ordonnateur de la marine au port de Lorient est revêtu des pouvoirs nécessaires « pour, au nom de Sa Majesté, assigner par contrat passé avec un ou plusieurs députés des habitants du bourg de Lorient un fonds de six cents livres de rente à prendre sur les fonds destinés annuellement pour les dépenses de la marine audit port de Lorient, en attendant que Sa Majesté y ait pourvu par union de quelque bénéfice ou autrement pour faire la dotation de la cure de la nouvelle paroisse au cas que l’évesque en juge l’érection nécessaire , scavoir quatre cents livres pour tenir lieu de portion congrue au recteur, et deux cents livres pour la subsistance du curé ou vicaire, le tout par chacun un ; en considération de ce stypuler la réserve du patronage de ladite cure au profit de Sa Majesté… »

1755 Départ de Lorient du vaisseau de la Compagnie des Indes Le Duc d’Aquitaine, à destination des Indes orientales. Au nombre de passagers de ce vaisseau figure le célèbre voyageur Anquetil arrivé à Lorient le 16 novembre 1754 attendant le départ. Anquetil était parti de Paris le 7 novembre, avec une troupe de volontaires engagés pour le service militaire de la Compagnie : il s’était fait soldat pour voyager. Mais son engagement fur annulé, le roi lui accorda, pour l’aider à satisfaire son goût pour les voyages, une pension de 500 livres, et le passage dans l’Inde sur le vaisseau Le Duc d’Aquitaine.

1776 La ville décide la création d’une promenade plantée qui formera le prolongement de la place de Prémésnil à l’instigation de l’Intendant de Bretagne Caze du Bove à qui l’idée en était venue, lors d’un séjour qu’il avait fait à Lorient, l’année précédente, séjour qui avait coûté 386 livres 17 sous aux finances de Lorient.

Le 18 avril suivant, la municipalité approuve le plan de la nouvelle promenade et celui du réservoir d’eau à créer à son extrémité sur l’alignement de la façade des quais ou projet ; elle donne à cette promenade le nom du Cours de la Bôve, en l’honneur de l’intendant de la Province.

1770 La Compagnie des Indes, à la suite d’une assemblée générale des actionnaires, fait remettre au roi l’arsenal de Lorient, ses vaisseaux et toutes les propriétés dont la valeur fut fixée à trente millions

8 février

1690 Le marquis de Seignelay presse le départ de Lorient de l’escadre sous les ordres du marquis de Nesmond, chef d’escadre de l’armée royale de d’Amfreville, assemblée à Brest destinée pour une expédition d’Irlande. Il espère que le retard survenu dans le départ de Nesmond lui aurait permis de compléter les équipages de ses vaisseaux

1744 Contrat de vente au rapport de Pénicaud notaire à Lorient, d’une maison faisant face sur la rue de Fulvy et sur la rue des Prophètes, par Jean Bergeau à Jacques Senay, pour mille livres

Je ne connais pas l’origine du nom de la rue des Prophètes porté en 1749 par la rue Française actuelle. Je suppose qu’il s’agit de quelque enseigne de marchand ou de cabaret prise pour indiquer la rue

9 février

1707 Le ministre de la marine transmet en communication à l’ordonnateur de Lorient qui prétend avoir trouvé l’équilibre des vaisseaux « Envoyez chercher cet homme pour l’interroger, écrit Pontchartrain, et faites moy scavoir ensuite s’il est capable de faire une pareille découverte. Guillon refusa de s’expliquer sur la prétenue découverte du centre de gravité d’un vaisseau : « Il ne faut pas s’en mettre en peine, écrivit le ministre à Clairambault le 9 mars suivant, ce sera à lui à faire connaître sa science s’il veut qu’on luy donne quelque récompense.

1741 Ferme de six ans consentie pour Mathurin Ferer, tenancier de la ferme de Kerveleur en Caudan, appartenant aux mineurs Duplessis et Mauduit – à messire Pierre Duvelaër , Directeur de la Compagnie des Indes à Lorient, d’une portion de terre sous landes appelée « Lan Kerveleur située entre l’anse qui sert de dépôt pour les bois de ladite compagnie et les fossés des terres de la dépendance dudit village et méthairie de Kerveleur, pour le temps et espace de six ans, à compter du 1er mars 1740, avec faculté pour la compagnie de pouvoir mettre sur ledit terrain les bois de construction même d’y faire bâtir des écuries et hangars pour la commodité du tirage du bois, comme aussi, d’y faire tels chemins et cultes qu’il luy plaira… »

Il s’agit du terrain sur lequel ont été établis d’ importants chantiers de constructions navales de l’arsenal de Lorient, connus sous le nom de Caudan parce qu’ils dépendent de la paroisse ou commune de Caudan, au canton de Pontscorff.

1781 Le négociant armateur Delaye transmet à ses correspondants de Nantes et de Paris  l’avis que le commerce de Lorient consiste uniquement an armement pour la course, et que le corsaire de 24 canons, le Comte d’Estaing, capitaine Laporte, est sur rade du Portlouis, en partance pour Saint-Domingue

10 février

1690 De Mauclerc, Commissaire général de la marine, informe le Marquis de Seignelay de l’état des malades de Nesmond admis à l’hôpital de la marine du Portlouis « Il y a dit-il des maladies très malignes, et nous avons vu cinq ou dix hommes que l’on croyait être guéris et se promenant qui sont morts subitement. L’écrivain que j’avais estably à l’hôpital principal y est mort aussi bien que trois soldats de la garnison qui servaient d’infirmiers et rois garçons chirurgiens qui aydoient à les traiter… »

Ce service d’hôpital avait été organisé et installé par de Mauclerc pour des maisons particulières du Portlouis. Les malades de la compagnie des indes étaient portés à l’hospice des Récollets de Sainte-Catherine, bien que de Mauclerc avait signalé au ministre comme infecté par les maladies à la date du 30 décembre 1689.

1700 Le ministre de Pontchartrain demande à de Mauclerc un rapport sur l’ordre donné par les compagnies des indes orientales à Simon Bazin, Directeur à Lorient, de faire abattre les cabanes bâties par des journaliers dans l’enclos de Lorient : « Il y a dans quelques-unes de ces casernes d’après Bazin écrit le ministre, jusqu’à 10 ou 12 personnes, ce qui cause un mauvais air ; et la plupart de ces gens volent tout ce qu’ils peuvent attraper la nuit.. »

De Mauclerc confirma les renseignements, transmis par Bazin ; et comme il ne devait résulter de la mesure sollicitée par lui et ordonnée par la compagnie aucun préjudice pour les travaux de la marine royale, le comte de Pontchartrain ne fit aucune opposition à la démolition de cabanes bâties sans titre et qui étaient occupées par une population incommode.

1706 Pontchartrain accuse réception à l’ordonnateur Clairambault de la nouvelle transmise  par le ce dernier de la mise à l’eau du vaisseau de Jocanour Le Saint-Michel construit à Lorient par Gobert et Coulomb

1712 Pontchartrain informe Clairambault qu’il est défavorable à l’établissement à Lorient. Dans les correspondances présentes de l’impôt du Pied fourché ; et qu’il en fera des représentations au contrôleur général des finances Desmarets. L’impôt du Pied fourché, de création récente, était établi sur les animaux de races porcine, bovine, ovine et caprine dont le pied est fourchu. Ce ne faut qu’en 1714 que l’on parvint, après avoir pris bien des précautions, à l’exercer à Lorient.

1738 Les officiers municipaux de Lorient, à M. de Fubry à Paris : « Monseigneur, Votre grandeur nous a paru s’intéresser pour ce lieu, nous croirions manquer à notre devoir et à ce que nous devons au public, si nous ne nous informions des maladies qui y règnent. Elles sont au point que nous en appréhendons les suites, et qu’elles ne se tournent en maladies épidémiques. Nous ne pouvons en attribuer la cause qu’au défaut de pavé qui rend ce lieu impraticable…Nous supplions Votre Grandeur de nous accorder un arrêt à l’instar de celui du 22 avril 1721 rendu pour la ville de Nantes qui en nommant un ingénieur pour faire le point général de ce lieu et en régler le niveau, enjoigne aux habitants de paver au droit, soy conformément au toisé qui en sera fait… »

1762 Délibération du conseil supérieur de la Compagnie des Indes, portant établissement à Lorient d’un dépôt de tous les journaux, cartes et plans relatifs à la navigation des vaisseaux de la Compagnie et nomination du Sieur d’Après de Mannevillette aux fonctions de Directeur de ce dépôt, sous les ordres du Directeur de la Compagnie à Lorient. D’Après de Mannevillette était un ancien capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, auteur d’ouvrages de navigation très estimés de son temps , notamment du Neptune Oriental

1787 Départ de Lorient à destination du Bengale, du vaisseau de la Compagnie des Indes Le Noir : son état-major était composé de M.M. Condé, capitaine de vaisseau, commandant, Deschamps, 1er lieutenant, Dubois, 2e lieutenant, Baudot 1ère enseigne, 1er poste, Guérin, 1ère enseigne, 2e poste, Bernard, 2e enseigne, 2e poste, Gomain, enseigne surnuméraire, Toulmouche , chirurgien, Dufresne, 2e chirurgien, Hannoyer volontaire, Caro, pilotin, Nicolas Curo, pilotin, Ulliac et Perrin, pilotins. La vaisseau Le Noir effectua son retour à Lorient le 10 juillet 1788

11 février

1690 Le marquis de Seignelay se plaint vivement du retard apporté au départ des vaisseaux de l’escadre du marquis de Nesmond ; il pourra en résulter un préjudice considérable dans les résultats de la campagne d’Irlande qui est projetée. Le ministre reproche au commissaire général de Mauclerc de n’être pas parvenu à faire partir l’escadre le premier février, terme fixé. Il faut absolument ajoute Seignelay que ces vaisseaux soient munis de la quantité de vivres prescrite afin que l’escadre de Nesmond puisse faire l’expédition d’Irlande sans avoir besoin de rien prendre dans les magasins de Brest.

Les reproches adressés à de Mauclerc étaient injustes ; ce fonctionnaire n’avait rien épargné pour exécuter les ordres de Seignelay, mais à Lorient rien n’était alors disposé pour faire en deux mois, comme l’aurait voulu le ministre, le carénage, le radoub et l’armement de neuf vaisseaux et quatre brûlots dont se composait l’escadre de Nesmond.

1699 Le Comte de Pontchartrain annonce à de Mauclerc qu’il fera armer incessamment la frégate La Gaillarde à L’Orient ; et que quand l’ingénieur Traverse, arrivé récemment en ce port aura transmis  à Le Pelletier de Souzy les plans, relevés et estimations des ouvrages qu’il jugera à propos d’y faire, il les examinera avec lui et lui fera connaître le parti que prendra le roi à ce sujet. Il s’agissait alors de créer à Lorient, pour la marine royale, un établissement  distinct de celui de la Compagnie des Indes orientales, parce que les deux marines ne pouvaient se maintenir ensemble dans l’enclos et que ni l’une ni l’autre avait voulu quitter ce lieu pour aller s’établir, soit sur la Loire, soit à LocmariaKaër.

12 février

1727 Adjudication du Couteau de Carême , c’est-à-dire de la faculté de vendre de la viande de boucherie pendant le carême, aux bouchers Guillaume Guillas et Jacques Rebours, moyennant cent cinq livres et à charge de vendre la viande de boeuf , mouton et veau 4 sols la livre. Cette adjudication est faite par le marguillier de la paroisse au profit des pauvres.

1756 Par sentence de la juridiction de Lorient, le nommé André Rebours, dit Provençal, convaincu d’avoir homicidé Barthélémy Le Gall , la nuit du 12 février 1756, à coups de couteau, est condamné par contumace à avoir le poing droit coupé, ensuite d’avoir les bras, les jambes, cuisses et reins rompus vifs par l’exécuteur de la haute justice, sur un échafaud, la face tournée vers le ciel, jusqu’à expiration de vie… » Le procureur fiscal interjeta appel de cette sentence qui fut portée devant le Parlement de Rennes

13 février

1697 Pontchartrain à Mauclerc « Lorsque je vous ay escrit de préparer la flute L’Européen avec diligence, je n’ay pas prétendu que vous fissiez travailler les dimanches et les jours fériés. Vous trouverez bien le moyen en augmentant le nombre des ouvriers de faire dans cela la diligence que je vous ay ordonnée. »

1677 David Grenyer, écuyer, Sieur de Cauville, directeur général de la Compagnie des Indes orientales, passe un marché avec les maîtres maçons du Portlouis Estienne Touldret, Claude Tortollex, Gilbert Vallet, et René Le Roux pour la construction d’une maison à fours au lieu d’Orient, de quatre vingts pieds de longueur, vingt quatre pieds de hauteur, avec deux fours aux deux pignons et par dehors.
Jusqu’à ce moment les fournitures de pain et de biscuit nécessaires à la Compagnie à Lorient, et pour les armements avaient été livrées par des maîtres boulangers du Portlouis, Jean Teteau, Jean Salmon et autres. Le marché fur conclus pour le prix de 500 livres tournois et la somme de onze livres dix sols pour baise-mains, et vin du marché. La compagnie s’obligeait à fournir aux entrepreneurs la pierre de taille brute, huit barriques de chaux et le logement des ouvriers.

1777 Sur la proposition d’Esnoul Deschatelets, maire, l’assemblée municipale vote l’impression de l’arrêt du conseil du roi du 3 janvier 1777 qui prescrit l’exécution de l’acte du 22 août 1765, portant donation par le prince de Guéméné à la ville de Lorient des terrains baignés par la mer au sud de la ville; et elle nomma pour commissaires chargés d’assister aux adjudications de partir de ces terrains c’est-à-dire de ceux sur la rive gauche du Faouedic, les Sieurs Desbled, Gérard et Cordé.

14 février

1693 Ordre du roi portant défense à tous cabaretiers de Lorient, du Portlouis et de tous les lieux voisins, de recevoir aucun officier marinier ou matelot destiné pour les vaisseaux sans permission de Céberet, commissaire général de la Marine, du commissaire au bureau des classes de ce port, ou du capitaine du vaisseau où il servira, à peine de trois cents livres d’amende, et faute de pouvoir payer cette somme, d’être mis au carcan. Défense en outre  aux maires et capitaines des corsaires et autres bâtiments qui viennent au Portlouis d’en recevoir aucun dans leur bord à peine de 300 livres d’amende

1706 Ordre du roi d’armer à Lorient le vaisseau l’Hercule et la frégate Le Paon, accordés pour faire la course au lieutenant de vaisseau de Rhuis de la Chenardière et à Duguay-Trouin.

1750 Sévère Quimper, soldat déserteur de la Compagnie de Bessan est passé par les armes à Lorient. Les exécutions militaires étaient fréquentes à cette époque. J’en ai relevé 17 sur les registres des déçès de Lorient de 150 à 1762. Voici les noms, outre celui de Quimper : 9 août 1751 Pierre Latouche, 5 juin 1753 Henry le Cocq, 20 juillet 1753 François Cartet charpentier, et de 1753 à 1762 : Raymond, Marc-Michel Brizeux, Louis Thuillier, Guillaume David, Nicolas Gallet, Jean Phelipot, Barthelemy-Paul Paulus, Marin Cordier, Jean Felix, Nicolas Bayeux, J.B. Bonnet, Jean-Louis Doyen

15 février

1702 Ordre transmis de Versailles à l’ordonnateur de Mauclerc d’armer à Lorient les vaisseaux de guerre L’Agréable et Le Bon. Le ministre de Pontchartrain informé de la requête des habitants de Lorient à l’évêque de Vannes pour obtenir une paroisse, est bien aise de l’assurance que lui donne de Mauclerc qu’avec le secours promis au nom du roi , il se trouvera des ressources suffisantes pour la construction d’une église. Il approuve que l’on se serve du couvent des Récollets du Portlouis pour des soutes à biscuit, du consentement des religieux de ce monastère

1708 Pontchartrain transmet à l’ordonnateur Clairambault l’arrêt du conseil du roi qui l’autorise à traiter avec les habitants de Lorient pour la subvention annuelle accordée par le roi sur des fonds de la marine pour l’entretien d’un recteur et d’un vicaire de la paroisse à ériger à Lorient par l’évêque de Vannes

1709 Clairambault adresse au ministre de la marine des observations en faveur des familles des officiers mariniers et marins embarqués , qu’une décision royale vient de priver de la faveur dont elles avaient joui jusqu’alors d’être exemptées du logement des soldats : « Permettez s’il vous plaît Monseigneur que je vous représente que comme les pauvres officiers mariniers et matelots sont dans une très grande pauvreté depuis que le roy ne les paye pas, la douceur qu’ils avaient de cette exemption leur étant osté, cela mettra le comble à leur affliction, se voyant obligés en s’embarquant l’authorité de laisser leurs femmes et leurs filles à l’abandon du soldat qu’ils ne pourront empêcher de loger avec elles, puisqu’elles n’auront pas le moyen de se loger ailleurs…et cela produira infailliblement dans ces familles tous les désordres et les crimes que causent ordinairement l’impureté et le libertinage… »

Et le bon Clairambault indique comme remède à cette situation due aux réclamations du Sieur Durand, syndic du Portlouis, la construction « de quelques casernes pour loger ces soldats, et que les Etats de la province donnent quelque petit fonds pour en bâtir à Lorient de quoy loger ceux du Portlouis… »

L’Ordonnateur parlait d’or, mais la marine était sans argent ; et les Etats de Bretagne ne se trouvaient pas en situation de faire de nouvelles dépenses. Le ministre ne trouva par d’autres expédients « que de faire embarquer ces soldats et de les envoyer en quartier dans d’autres villes ( 27 février 1709 ). »

1775 Le quinze février 1775 a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps d’Ecuyer Laurent André de Montigny, Sieur du Timeur, avocat au Parlement et subdélégué  de M. l’Intendant, mort d’hier, âgé de 79 ans, après avoir reçu les sacrements. Ont assisté à l’enterrement M. Louis Joseph Le Guével et Jean-Marie Kerdero avocats au Parlement, signé Fornier, Kerlero Ducrano, Le Guével, avocat, Lavigne, Gautier prêtre ».

Laurent-André de Montigny était né à Vannes, paroisse de Saint-Patern, vis à vis de la promenade du port, le 5 juin 1696 du mariage d’Antoine de Montigny Sieur de Marcé, greffier en chef du bureau des finances de la chambre des domaines de Bretagne, et de Renée Fouillezen, fille si je ne fais erreur, de Laurent Fouillezen, notaire et marchand de drap de soie à Pontscorff : la terre de Timeur est située en Guilligomarch, Finistère, près de Pontscorff.

A l’organisation de la Communauté de ville de Lorient, de Montigny fut appelé à remplie des fonctions de procureur du roi de la Communauté en 1736 ; en 1745 il remplaça Monistrol comme lieutenant de Maire, fonctions qu’il résigna en 1749, lorsqu’il fut nommé Subdélégué de l’intendant de Bretagne à Lorient. De Montigny était donc Lieutenant de Maire, lorsqu’il accompagna le colonel des Dragons de l’hôpital, à neuf heures du soir en octobre 1746, se transportant à la batterie des anglais, près de Carnel, pour leur remettre les clés de la ville de Lorient, sans conditions !…..

Laurent-André de Montigny fut délégué plusieurs fois en remplacement du maire , pour représenter la ville de Lorient aux Etats de Bretagne : 1740, 1742, 1746, 1748 ; en 1766 il fut agrégé au lieutenant de maire Traboulet élu délégué aux Etats. Des lettres patentes du mois de novembre 1754 anoblissent Laurent-André de Montigny, en récompense de ses services . Ce fut au même titre que sa fille Jeanne-Louis-Lorient fut tenue sur les fonts de baptême par le maire Pérault, représentant la ville de Lorient, marraine; et par l’Intendant de Bretagne, parrain. Mlle de Lorient comme on la nommait, mourut le 17 décembre 1762, à l’âge de quinze ans.

Laurent-André de Montigny laissait un frère aîné, le Père Antoine de Montigny, de la Compagnie de Jésus qui vivait au Pou, paroisse de Guidel où il s’était retiré chez sa nièce, Mme Carré de Luzançay, à la suppression de l’ordre des jésuites. Au moment de cette suppression , le P. de Montigny était Procureur général de la Province de France. En différentes circonstances, le P. de Montigny fut à Paris le correspondant et le mandataire de la ville de Lorient, notamment à l’occasion des armoiries accordées à la ville. Il mourut âgé d’environ 89 ans, au Pou et fut inhumé le 25 juillet 1783, dans le cimetière de Guidel

16 février

1697 Ordre de Pontchartrain à de Mauclerc de remplacer les pertes éprouvées par la frégate L’Oiseau, commandée par le capitaine de vaisseau Dandennes, dans le combat livré à un corsaire de Flessingues, de 32 canons, qui a été pris et introduit à Lorient

1741 M. de Montigny, procureur du roi de la communauté de Lorient, communique à l’assemblée de communauté un édit du mois de décembre 1740 par lequel le Roi érige la maison de la miséricorde de la ville, en hôpital sous l’administration des officiers municipaux.

La congrégation, laïque, de Notre Dame de la Miséricorde fondée vers 1720 par les soins du curé Cohalan, se consacrait au soin des pauvres malades et des infirmes ; elle entretenait une maison de refuge et de secours  dans une propriété appartenant à Mlle Claire Droneau; cet établissement primitif , donné à la ville par cette Mlle charitable, est l’origine de l’hôpital de Lorient autorisé par des lettres patentes du mois de décembre 1740

1773 Contrat au rapport de Me Fourcant, notaire au Châtelet de Paris, par lequel les administrateurs de la liquidation de la Compagnie des Indes, autorisés par arrêt du Conseil d’Etat du Roi du 23 septembre 1772, vendant à M. Ferrand, l’officier de mairie de Lorient moyennant vingt quatre mille livres

Les offices municipaux de Lorient étaient la propriété de la Compagnie des Indes, en vertu des édits de 1733 et 1738 portant création d’un corps de communauté de ville. Les charges qui restaient à vende se composaient de celle de Lieutenant de maire taxée à 12 300 livres, deux échevins, 4920 livres, deux assesseurs 4200 livres, deux contrôleurs des greffes 3075 livres, avocat du roi, 2050 livres, procureur du roi 4200 livres. La communauté de Lorient fit des démarches pour acquérir ces offices « pour posséder la faculté de choisir ses membres et éviter le désagrément de voir ces places remplies par des étrangers. »

1707 Pontchartrain à Clairambault « J’ay rendu compte au Roy de ce que vous m’avez écrit au sujet des emplacements qui vont se trouver enfermés par la nouvelle enceinte du bourg de Lorient. Sa Majesté approuve que vous les acceptiez, au meilleur marché qu’il se pourra, et même un quart en sus de ce qu’ils ont coûté à ceux qui les possèdent actuellement, si vous ne pouvez mieux faire, et quand les alignements seront faits, il faudra que vous les vendiez le plus avantageusement que vous pourrez… »

17 février

1694 Ordre de police de Claude Céberet, écuyer, seigneur du Bouloi, Conseiller du Roi en ses Conseils, Commissaire général de la marine et Ordonnateur au Portlouis et à Lorient, qui enjoint à tous cabaretiers, aubergistes, et autres personnes de l’arsenal de Lorient et des environs de l’avenir de la présence des étrangers  qui arriveront et logeront chez eux, avec leurs noms et demeures, d’où ils viennent et pour quoi ils sont en ce port, à peine de 40 livres d’amende applicable moitié au dénonciateur, et l’autre moitié à l’hôpital des pauvres malades de la ville d’Hennebont.

1706 Gobert, constructeur du vaisseau Le Saint-Michel, remplace la barre de gouvernail par une roue de son invention , pour gouverner le vaisseau construit à Lorient.

1719 L’évêque de Vannes Jean-François Paul de Fevre de de Caumartin délivre à la requête du sénéchal de Lorient Julien Le Ruillon et du procureur fiscal de la même juridiction Jacques Guyarder de Loyan, un monitoire portant injonctions sous les peines des censures de l’église et même de celles de l’excommunication à tous particuliers, de faire connaître par révélations les malfaiteurs qui depuis l’année 1702 ont volé les matériaux déposés dans le cimetière de Lorient pour continuer la couverture de l’aglise; et ceux qui ont détourné les aumônes, sous et amendes destinés à cette église.

La suite de ce monitoire ne m’est pas connue. Cependant un certain nombre de lorientais se présentèrent au curé de Lorient, l’abbé Vincent et lui firent connaître qu’ils avaient des faits à révéler à la justice au sujet de ces vols et dilapidations, je citerai Laurent Moutet, patron du Carose d’eau; François Laventure, maître terasseur; Julien Uliac dit La Taille, maître maçon; Vincent Palamar, maître maçon; le Sieur abbé Saint-germain, le Sieur Thomas Megat, archer de la marine; le Sieur Laigneau dit La Touche, marchand; François Michel, demeurant en la maison du Sieur Merville en Ploemeur; le Sieur Mathurin Esnée, marchand, Jean le Honsec, et douze femmes, filles servantes…

1764 Le maire de Lorient à l’intendant de Bretagne : Monseigneur, j’ay l’honneur de vous remettre  l’état des personnes qui composent l’hôpital de Lorient pour que vous jugiez combien il est impossible qu’il subsiste sans secours : « Les petits octrois attribués à cette maison montent à 4000 livres environ. Les mois de nourrice des enfants et leur entretien emportent un tiers en sus de cette somme. Les charités, sur lesquelles on a toujours compté sont refroidies nécessairement par les malheurs des temps qui se font ressentir plus vivement à Lorient qu’ailleurs et, si cela continue, cette maison qui était et qui est encore de la plus grande ressource tombera promptement. M. le trésorier Souzy en me remettant son état des personnes qui composent l’hôpital m’a prié de solliciter auprès de Votre Grandeur le paiement de ce qui lui est dû par le Roi pour les six derniers mois de 1763; c’est un secours passager dont nous avons le plus grand besoin…signé Ferrand. »

Personnes de l’Hôtel-Dieu : soeurs de la sagesse 7; aumônier 1; chirurgien 2; hommes malades 17; femmes malades 14; enfants à la maison 86; enfants en nourrice 75; Total 202, non compris les soldats de la garnison

1787 Ordonnance de police de Maurice Toussaint Maujoüan du Gasset, sénéchal de Lorient, « faisant très expresses défenses à toutes personnes, de paroisse, dans les rues, bals et assemblées publiques ou particuliers de la ville, travesties en habits d’ecclésiastiques, de religieux ou religieuses, et à tous marchands frippiers, ou autres de louer ou vendre de pareils ajustements, sous peine de de cent livres d’amende, et d’être arrêtés sur le champ et conduites dans les prisons. »

1737 Contrat de vente au rapport de Caron, notaire à Lorient « d’un terrain sans édifices situé derrière la Grande – maison, à prendre du terrain acquis par les Sieurs François Borne, dit Bonnet et Jean Deschiens du Sieur Fechant, jusques à la rue Condé qui doit passer à travers du jardin du Sieur Deigou.. » pour le dit Féchant aux mêmes Sieurs Deschiens et Borne. La Grand – maison était un hôtel de voyageurs située rue de la cale Orry. La famille du Bouetiez de Kerorguen l’occupe actuellement. On voit qu’en 1737 la rue Condé, aujourd’hui rue de la Comédie n’était pas encore ouverte.

18 février

1709 Décret épiscopal de Monseigneur François d’Argouges portant création d’une paroisse à Lorient. Voici le passage principal de cet important document « …Nous, faisant droit sur les conclusions de notre vénérable promoteur, avons érigé et érigeons la dite église de Lorient en église paroissiale du dit lieu  pour avoir son étendue conforme au procès-verbal que nous en avons fait, et être ladite église gouvernée par un recteur et un curé ou vicaire, duquel recteur la nomination réservée au roi et à ses successeurs rois; pour, sur leurs nominations les recteurs présentés et par nous institués. Ordonnons que ladite église de Lorient, par nous érigée en paroisse, jouira de tous les droits, prérogatives, privilèges attribuées à toutes les autres églises paroisses de notre diocèse et pour aucunement dédommager le Sieur Morphy et les autres recteurs de la paroisse de Ploemeur après lui, et l’église paroisse de Ploemeur, nous avons assigné par chacun un audit Sieur Morphy et aux autres recteurs de la paroisse de Ploemeur après luy la somme de soixante livres , et à l’église de Ploemeur celle de trente livres , à prendre et estre payés chacun sur la fabrique de l’église paroissiale de Lorient, où commencer à courir le jour que ladite église aura été pourvue d’un recteur… »

1699 Pontchartrain prescrit à de Mauclerc de faire connaître au syndic d’Auray et aux capitaines d’infanterie de marine, que les soldats mariés n’ont aucun droit d’exiger un plus grand logement que ceux qui ne le sont pas, et qu’ils doivent être traités chez l’habitant comme s’ils n’étaient pas mariés

Le ministre de Pontchartrain transmet à Clairambault un mémoire présenté par Dalerme qui propose de construire une machine de son invention pour nétoyer le port de l’Orient et le mestre en état de contenir quinze vaisseaux de troisième rang

1690 Départ pour les mers de l’Inde d’une escadre armée à Lorient commandée parle capitaine de vaisseau Duquesne-Guitton. Cette escadre se compose de six vaisseaux de la Compagnie des Indes, équipés moitié en guerre, moitié en marchandises : Le Gaillard, commandé par Duquesne-Guitton, neveu du grand Duquesne, 450 hommes, 48 canons ; L’Oiseau, commandé par le chevalier d’Aire, capitaine de frégate, 450 hommes, 48 canons ; Le Florissant, commandé par Le Joyeux, capitaine de frégate, 350 hommes, 38 canons ; L’Ecueil, commandant Murtain, lieutenant de vaisseau, 350 hommes, 38 canons ; Le Dragon, commandant de Quissillic, capitaine de frégate, 50 hommes, 24 canons ; Le Lion, commandant de Chamoreau, capitaine de frégate, 50 hommes, 24 canons, soit un totale de 1700 hommes et 220 canons.

19 février

1747 Droneau communique à l’assemblée de communauté les prétentions du marquis de Roshelin, gouverneur de Portlouis « qui exige que la ville de Lorient lui fournisse, à lui, à sa femme et à leur suite, un hôtel avec écuries et remises, dix-neuf lits dont douze de maîtres, et les meubles à l’avenant pendant tout le temps qu’il résidera à Lorient pour donner les ordres nécessaires aux travaux pour le temps qu’il résidera à Lorient pour donner les ordres nécessaires aux travaux de fortification de la ville.

Le procureur du roi Droneau conclut au rejet de cette demande excessive pour s’en tenir aux fournitures d’usage. Il ajoute que, dans tous les cas, il n’était pas possible de se procurer en ville un hôtel qui répondit à la demande de M. de Rothelin : « Que la maison de la Dame veuve Beaulieu, quoque très décente, n’est pas assez spacieuse ni commode pour une si grande suite, qu’elle n’a ni remise, ni écurie, qu’il n’y en a même pas dans la ville. »

Les municipaux fort embarrassés recoururent à l’Intendant de Bretagne et au Contrôleur Général des Finances. Ils reçurent l’ordre de se conformer à l’usage suivi jeusqu’alors à Lorient, c’est-à-dire de fournir au marquis de Rothelin ce qui avait été accordé récemment à M.M. de Volvire et de Coëtlogon

1770 Arrêt du Parlement de Bretagne à la requête du durecteur de l’Hôtel-Dieu de Lorient, qui déclare applicable à la ville de Lorient et aux paroisses de Ploemeur, Guidel , Caudan et Riantec l’arrêt rendu le 4 août 1725, en faveur de l’Hôtel-Dieu de Nantes.

Cet arrêt accordait aux Directeurs de l’Hôtel-Dieu de Lorient certains droits de surveillance que les filles et les femmes grosses étrangères à la ville, pour éviter les expositions d’enfants dont l’entretien était devenu rapidement pour cet établissement une très lourde charge. « Et à cet égard, dit l’arrêt des filles grosses et femmes grosses étrangères qui viendront dans ladite ville de Lorient pour cacher leur grossesse, y accoucher, faire recevoir leurs enfants par surprise audit Hôtel-Dieu,  ou de les exposer; pour éviter de pareils désordres et la ruine dudit Hôtel-Dieu, fait défense ( la Cour ) et très expresses inhibitions à toutes filles grosses et femmes étrangères de venir en ladite ville de Lorientpour y accoucher, sur peine du fouetaprès qu’elles eurent accouché; et à tous les habitants chirurgiens et matrones de les  recevoir chez eux ou en magasins sous peine de répondre personnellement et par corps, de la nourriture et entretien des dits enfants… »

1787 Le vaisseau de la Compagnie des Indes, Le Duc de  la Vauguyon part de Lorient pour le Bengale. Son étét-major est composé de : M.M Caro, capitaine de vaisseau, commandant ; Dufay, premier lieutenant; Villemadrin, 2e lieutenant; Duplessis, 1ère enseigne, 1er poste; La Grezillonays, 1er enseigne, 2e poste ; Balin, 2e enseigne, 2e poste; Le Sénéchal, Enseigne surnuméraire; Clausy, idem; Giraudet, chirurgien; Paraire, 2e chirurgien; Boulais, Marchand, Caro, Dutrouy, Maurice, pilotins. Le retour de ce vaisseau eut lieu le quatre novembre 1788.

20 février

1699 Départ de Lorient pour l’Inde des vaisseaux Le Maurepas et  la Toison d’Or, appartenant à la Compagnie des Indes orientales

1709 Ordonnance royale qui prescrit l’acquisition des terrains nécessaires  pour établir le retranchement qui doit clore Lorient, ainsi que des terrains vagues qui se trouveront renfermés dans le dit retranchement « veut en outre Sa Majesté qu’après que le terrain nécessaire pour toutes les parties de ce retranchement aura été marqué par les tracés et alignements qui seront faits pour ce sujet, celuy qui restera au dedans du dit retranchement soit vendu au profit de Sa Majesté… »

1786L’adjudication du Couteau de Carême demeure sans résultat. Cet insuccès provient du tarif du cahier des charges qui n’avait pas tenu compte de la cherté des animaux de boucherie. L’année précédente, le Couteau de Carême avait été adjugé au prix de 2500 Livres, dont profita l’hôpital de Lorient.

21 février

1703 Pontchartrain à de Mauclerc : « J’ay reçu la lettre que Monseigneur l’ Evesque de Vannes vous a escrite au sujet des aumosniers qui sont nécessaires pour servir sur les vaisseaux de Sa Majesté. Je lui escris qu’il conviendrait qu’il y eut un couvent d’où on pust tirer ces aumosniers comme d’une espèce de séminaire, afin de ne pas prendre le prelier venu, et n’estre pas exposé d’en manquer aussy souvent qu’on fait … »

1707 Mémoire dressé par l’Ecrivain du roi Verel, du port de Lorient, en réponse à l’accusation passée contre lui par Latouche-Laignel, au sujet de la perception de six deniers, par lettre, outre la taxe légale, faite par Vérel sur les lettres à distribuer à Lorient. Il résulte de ce document que la Compagnie des Indes Orientales créa un service particulier de messagerie, entre Hennebont et Lorient. Outre 24 livres par mois que la compagnie payait pour des gages au messager, celui-ci était autorisé à percevoir six deniers par lettre distribuée dans l’enclos.

Lorient étant devenu port de guerre, le directeur d’Hennebont obtint, dans l’intérêt du service, la création d’un bureau de poste particulier à Lorient. Ce bureau fut organisé par un nommé Riquel qui installa chez lui une boîte aux lettres et fut autorisé à percevoir pour tous appointements six deniers par lettre reçue par les particuliers autres que les officiers et entretenus de la marine : c’était la continuation du régime des messages de la Compagnie des Indes. Cet état de choses fut continué pendant trois années en faveur de Coüé, successeur de Riquel; et enfin, Coüé se trouvant en arrière de compte envers les Directeurs d’Hennebont et du Portlouis, ils firent choix de l’Ecrivain du roi Vérel qui fit remplir les fonctions de receveur des postes à Lorient par un de ses enfantsaux mêmems conditionsde salaire que ceux de Riquel et de Coüé, c’est-à-dire de six deniers par lettre, outre la taxe légale. Ainsi instruit de l’état de choses créé par l’administration, le ministre ne donna aucune suite à la dénonciation de Latouche-Laignel

1762 Délibération du général de la paroisse qui accorde au recteur de Lorient M. L’Olivier de Tronjoly, une indemnité annuelle de 800 livres pour lui tenir lieu de presbytère

22 février

1763 L’assemblée municipale de Lorient arrête qu’il sera placé dans toutes les rues des écriteaux pour en indiquer les noms. L’Intendant de Bretagne approuve cette délibération le 13 mars suivant.

1787 Départ de Lorient du vaisseau de la Compagnie des Indes La reine Elisabeth, à destination de la Chine. Etat-major : … Le 16 novembre 1788 , La Reine Elisabeth fit sa rentrée de campagne à Lorient

23 février

1722 Les juges de la juridiction de Lorient, statuant à la requête du Sieur Roussart, syndic, fixent ainsi qu’il suit les prix des denrées alimentaires et du bois de chauffage : Boeuf, veau et mouton, 3 sous 6 deniers la livre ; lard à mettre au pot, 6 sous la livre; pain blanc, 2 sous la livre; le pot de vin rouge de Bordeaux, 26 sous; le pot de vin blanc, 18 sous; le pot de vin de Nantes, 14 sous; la corde de gros bois, 4 livres; le cent de fagots , 6 sous 10 deniers.

« Le dérangement de la ville est devenu si grand, expose le Procureur fiscal, par les différentes nations qui s’y sont jetées, qu’il est à propos d’y remédier par un règlement général de police pour toutes les denrées qui s’y vendent beaucoup au-delà de leur valeur; que les poids et mesures sont fausses dans la plupart des boutiques; que le pain n’est ni bon, ni bien conditionné, ni du poids dont il devrait être …. » A la suite du même tarif, les magistrats prescrivirent diverses mesures pour en assurer l’exécution, et pour la propreté et la police de la ville, notamment celles-ci : « Ordonnons à chaque particulier qui n’ont pas de pavé devant chez eux, d’en faire faire ; faute de quoi avons permis audit Roussart de les faire à leurs frais; et à ceux qui en ont, de faire nettoyer devant chez eux tous les matins avant huit heures, sous peine de trois livres quatre sols d’amende, comme aussi de faire ramoner leurs cheminées tous les trois mois sous les mêmes peines… »

1747 L’Evêque de Vannes, Monseigneur Bertin, approuve le voue de la communauté de veille de Lorient en action de grâce de la levée du siège de cette place par les anglais au mois d’octobre 1746, au pied de la requête qui lui est proposée au nom du Maire et des échevins. Ce prélat ordonne que l’onction de grâces sera chantée à perpétuité de sept octobre de chaque année, en l’église Saint-Louis, à l’attention de la vierge, et qu’il sera fait une procession autour et dans l’intérieur de la ville, à laquelle procession sera promenée la statue de la vierge, au retour de laquelle sera donnée la bénediction du Saint-Sacrement.

1756 La communauté de Lorient à M. Traboulet son député à Paris pour les affaires de la ville : elle insiste pour obtenir les Soeurs grises dont ils recommandent l’utilité pour tenir l’hôpital : « Si vous ne pouvez pas réussir à en obtenir, disent les officiers municipaux, il faudra nécessairement se jeter du côté des filles de Saint Thomas. »

1760 L’Ordonnateur au Portlouis, de Clairambault communique au directeur de la Compagnie des Indes à Lorient, Godeheu d’Igoville, une lettre du commandant du génie, de Reveu qui le pousse d’envoyer des affuts et ustensiles d’urgence pour la Maréchal de Belle-Île impatient de voir commencer les ouvrages de défense de cet îlot

1761 Delaye frères, négociants à Lorient, à Struykman à Nantes : »Il est décidé que la frégate L’Améthyste n’ira pas à Saint-Domingue, à moins que dans la croisière sur la côte de Guinée il n’ fut contraint. Cette spéculation est aujourd’hui bien remplie par la petite goëlette La Bonite qui est commandée par M. Labady. Le Vaissaut, vaisseau du Roy ne tardera pas à être prêt, on y travaille dimanche et fêtes pour sa prompte expédition. C’est M. Bouvet qui le commande. Le Bertin le précédera, qui a pour capitaine M. de Rosbo… »

24 février

Pontchartrain approuve l’intention de l’ordonnateur Clairambault de mettre en chantier le vaisseau Le Bourbon « A lesgard du Redoutable, écrit ce ministre, vous n’avez qu’à vous entendre avec Dugauy-Trouin pour sa construction. »

1712 Pontchartrain, informé de l’arrivée à Lorient de quatre vaisseaux malouins et de la prise Le Nouveau-Georges, écrit à Clairambault qu’il désire, dans l’intérêt des habitants de Lorient, que les armateurs de ces quatre navires y fassent la vente de leurs marchandises, « mais, ajoute-t-il, je ne puis donner aucun ordre pour les obliger. »

1769 Justin Louis de Monistrol, fils d’André en son vivant Lieutenant de Maire; Mme Veuve Toujan; M.Laposaire, secrétaire greffier de la communauté; M. Porthelin, officier de vaisseau de la Compagnie des Indes; M. Henry de la Blanchetais, font à la ville des demandes de concessions de terrains sur les vases

1782 Les marguilliers en charge Schmaltz et Bonnet du Rohu obtiennent du général de la paroisse la décision suivante :Le nouveau cimetière sera placé dans le bas d’une pièce de terre située dans le bord du grand chemin qui conduit de Lorient au Portlouis, vulgairement appelé Perétr er Verne, qui veut dire en français pièce de la grève à cause de sa situation sur le bord de la mer, distante d’environ 700 toises de l’église paroissiale.. »

Les fortifications de la ville expliquent l’éloignement de cet emplacement choisi pour établir le 3e cimetière de Lorient. On eut voulu d’un terrain plus rapproché, mais sur les observations de l’ingénieur général en chef des fortifications, M. Palissot, il fallut éloigner le cimetière à une distance de 250 toises ( 500 mètres ) des ouvrages de Kerlin qui ne furent jamais achevés et dont les vestiges ont disparu depuis quinze ans ( vers 1873 )par la rue du Pont Tournant.

1791 Gillard, commis juré au greffe de la Sénéchaussée d’Hennebont, reçoit et enregistre la déclaration du Sieur Guillevic recteur de la paroisse, faite en exécution du décret de l’Assemblée Nationale du 13 novembre 1790 relative aux biens ecclésiastiques . M. Guillevic déclare que le revenu fixe et certain ainsi que les charges des bénéfices qu’il possède en la paroisse de Ploemeur consistant en ce qui suit : la dîme lui produit annuellement  1245 livres, une rente de 60 livres sur la fabrique de Lorient, soit 1305 livres de revenus fixes, dont il y a à déduire les charges portées à 549 livres 14 sous; partant, revenu net 795 livres 6 sous.

La chapellenie des Tersilles lui produit annuellement, toutes charges déduites, 7 livres, 8 sous, 8 deniers; et la chapellenie des Dezels, aussi toutes charges déduites, huit livres ( Torsilles et Dezels me paraissent des noms propres des fondateurs de chapellenies). Les revenus casuels ne figurent pas en cette déclaration. Ces revenus certains sont faibles ; la paroisse de Quéven, dont le territoire ne forme pas le quart de celle de Ploemeur fournissait à son recteur un revenu plus considérable. La dîme à la 33e gerbe produisit au recteur en 1789, 361 minots de seigle, 49 minots de froment, 40 minots d’avoine, le tout évalué d’après l’apprécis d’Hennebont 2055 livres, 7 sols, 3 deniers. Les charges s’élevaiient à 491 livres; savoir, 250 livres au vicaire, 166 livres pour décimes ( à l’Evêque peut-être ) , et 75 livres pour l’entretien du presbytère. Il restait donc au recteur de Quéven un revenu net de 1564 livres, supérieur à celui de beaucoup de prieurés. Les revenus curiaux de cette paroisse n’étaient pas comme ceux de Ploemeur absorbés en majeure partie par le chapitre de Vannes, l’abbaye de Quimperlé, celle de Saint-Maurice, et les prieurés de Sainte Ninnoc ( Lannenec ) et de Saint-Michel des Montagnes

25 février

1696 Pontchartrain accuse réception de Mauclerc de sa dépêche du 18 février dans laquelle il informe le ministre de son arrivée à Lorient où il a pris le service d’ordonnateur comme successeur de Cébéret. Pontchartrain lui fait connaître que le roi est satisfait des services par lui rendus à Rochefort dans les mêmes fonctions d’ordonnateur. Antoine de Mauclerc Sieur du Péré, avait déjà servi à Lorient temporairement comme ordonnateur de l’escadre du marquis de Nesmond en 1690

1705 Le ministre de la marine exprime le désir de voir le maître constructeur de vaisseaux Coulomb se charger de la construction d’un vaisseau de 70 canons, en collaboration avec un des contremaîtres du port de Brest qui ont construit le vaisseau Le Magnanime d’après la méthode de l’ingénieur constructeur Gobert. A cette époque, l’arsenal de Lorient et la citadelle du Portlouisétaient pourvus de glacières. Les produits de la glacière de Lorient étaient affermé à un particulier qui les vendait au public.

1709 Clairambault à Pontchartrain : « J’ay Monseigneur examiné la copie de la lettre de M. Ferrand qu’il vous a plu de m’envoyer au sujet du passage par mer de Lorient au Portlouis demandé pour l’église à Lorient pour aider à luy faire un presbitaire pour loger le recteur et les prestres qui la desserviront…Sur les ordres qu’il vous a plu de donner à M. Ferrand au sujet de cette affaire, il l’a remise entre les mains du sénéchald’Hennebont, son subdélégué, grand amy du recteur de Ploemeur qui s’est toujours opposé qu’il y ait icy ni presbitaire, ni paroisse. Et ce sénéchal étant bien aise de favoriser ce recteur de Ploemeur autant qu’il le pouvait. Il a déguisé aussi autant qu’il a pu à M. Ferrand de la nécessité de cet établissement…Mais j’espère de votre piété, Monseigneur, que vous voudrez bien avoir égard à mes répliques et ensuite accorder ce don à cette église pour que le provenu en soit employé à bâtir ce presbitère, afin que les prestres qui desserviront cette église y puissent vivre saintement en communauté, conformément à ceux d’une paroisse que j’ay vue à Brest du côté de Recouvrance, et à ceux de plusieurs paroisses de Paris. Cette manière de vivre dans une espèce de retraite paraist si nécessaire à leur état, que je vois que ceux qui n’y vivent pas sont continuellement l’opprobre du public qui les accuse souvent d’intempérance et d’incontinence… » Suivant les réponses de Clairambault aux objections de l’Intendant Ferrand, le ministre pria l’ordonnateur de Lorient de s’entendre avec l’Intendant. Mais ce dernier ne s’étant pas laissé ébranler, l’affaire du privilège du service de passage en bateaux de Lorient au Portlouis en faveur de l’église Saint Louis de Lorient n’eut pas de suite et Lorient pas de presbytère.

1710 Le vaisseau de guerre L’Heureux, armé en course à Lorient par Rouxier, armateur de Saint-Malo et commandé par le garde de marine de La Varenne est pris à douze lieues du cap Clear par deux vaisseaux anglais de 54 canons après huit heures de combat dans lequel L’Heureux fur démâté et perdit 140 hommes.

1711 Pontchartrain transmet à Clairambault ordonnateur les inscriptions latine et française rédigées par l’Académie des Sciences pour le moment commémoratif du vol de l’église de Lorient commis par le matelot génois Grapallo, une inscription en idiome breton adressée de Vannes rappela que le même sacrilège , fut comme les précédentes gravée sur une plaque de cuivre, et les trois plaques incrustées dans les trois côtés du soubassement du monument de pierre qui existe encore sur le chemin de Kergroise à la Perrière.

26 février

1713 L’assemblée du général de la paroisse donne mission au marguillier Michel Droneau d’examiner les rôles de répartition de l’impôt des fouages de la paroisse de Ploemeur à partir de l’année 1700.

Les marguilliers de Ploemeur montrèrent le mauvais vouloir le plus absolu pour empêcher le lorientais Droneau de remplir son mandat. Ayant enfin obtenu communication des papiers de la recette des fouages, Droneau put constater que les Lorientais supportaient depuis longtemps une charge d’impôts en disproportion avec celle des habitants ruraux de Ploemeur : de là procès entre les deux paroisses, on plaida devant la juridiction royale d’Hennebont durant plusieurs années; de guerre lasse, les plaideurs finirent par transiger.

Le rôle particulier des fouages pour Lorient ne fut tenu que plusieurs années après son détachement de la paroisse de Ploemeur, faute pour les Etats de Bretagne de faire la répartition entre les deux paroisses du taux de l’impôt attribué à l’ancien Ploemeur.

1726 Arrêt du Conseil du roi qui prescrit l’exécution des règlements concernant le commerce maritime et la Compagnie des Indes, avec défense à tous sujets du Roi d’envoyer leurs vaisseaux dans les pays de la concession, à peine de confiscation des vaisseaux et marchandises, dont les deux tiers au profit de la Compagnie, l’autre tiers au profit des dénonciateurs, et en outre de 3000 livres d’amende applicables à l’Hôpital de Lorient. Il s’agit évidemment de l’hôpital de la Compagnie des Indes. A cette date de 1726, Lorient n’avait encore aucun hôpital particulier

27 février

1671 Baptême en l’église de Ploemeur de Denys Le Venedy, fils de Jacques et de Jeanne Le Bihan, parrain messire Denys de Liot, faisant pour messieurs de la Compagnie des Indes à L’Orient, marraine Damoiselle Marie Thoby, femme du Directeur des charpentiers au dit Orient ( Registre de la paroisse de Ploemeur ). Le nom de cet agent de la Compagnie des Indes Orientales ,messire Denys Le Liot, est porté par une maison de campagne des environs de Lorient, Poul-Liot, en Ploemeur.

1690 Le Commissaire général de Mauclerc informe le Ministre de la marine marquis de Seignelay du départ de Lorient de l’escadre du marquis de Nesmond à la date du 16 février et jours suivants, pour Brest, où cette escadre rallie l’armée navale du marquis d’Amfreville. Cette escadre était  composée des vaisseaux Le Marquis, Le Diamant, Le Neptune, L’Arc-en-ciel, Le Vermandois, Le Modéré, Le Français, L’Emporté.

1709 « La porposition que vous faites, écrit Pontchartrain à Clairambault, de faire bastir à Lorient des casernes pour y loger les soldats qu’on est obligé de mettre en quartier au Portlouis serait très bonne si le roy estait en estat d’en faire la despense. Il n’y a pas lieu d’espérer qu’elle puisse estre faite par les Estats de la Province de Bretagne. » Toujours la même réponse, ce que vous proposez est parfait,mais…pas d’argent !

1769 Les Etats de Bretagne assemblés à Saint-Brieuc comprennent la ville de Lorient dans la répartition de la somme accordée pour entretenir les cours de dessin que les Sieurs Cauzier, Volaire, Roust et Deduit de proposer Monseigneur d’enseigner dans les principales villes de la province : Rennes, Nantes, Saint-Malo et L’ Orient.

28 février

1670 Arrêt du Conseil d’Etat du roi portant abolition « de la coutume introduite dans toutes les terres de son obéissance des Indes Occidentales, et qui y tient lieu de loi, que toute personne qui a été passée au dit pays aux frais et dépens d’autrui est sujet à l’engagement de trois ans pour le service de son passage, et ordonne que le dit engagement ne sera plus que de dix-huit mois. »

1688 Le marquis de Seignelay informe les Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales des plaintes portées à Versailles par le père Bernardin, député du Français de l’Ile de Bourbon, qui se prétendent abandonnés de la Compagnie des Indes qui les y a transportés comme colons. « Outre l’obligation dans laquelle est votre compagnie, dit le ministre, de pourvoir à la sûreté et à la subsistance des habitants de la dite isle, elle paraît estre d’une grande conséquence pour les rafraîchissements que vos vaisseaux y peuvent prendre en revenant des Indes… »La compagnie qui s’était déjà débarassée du fardeau de Madagascar dont elle avait fait la réunion au Roi, paraissait disposée à se décharger de l’Isle Bourbon, lorsque le marquis de Seignelay intervint.

1715 Sur la proposition de la Compagnie Dumont, le ministre de la marine agrée le Sieur Archin en remplacement du Sieur Gaspard, trésorier des invalides de la marine de l’Amirauté de Vannes, à Lorient.

1770 Délibération de la Compagnie des Indes aux termes de laquelle elle commet de la Vigne Buisson, commandant du port de Lorient pour faire la remise aux représentants du roi du parc de Lorient, vaisseaux, magasins et autres propriétés cédés au roi par la Compagnie des Indes le 7 février précédent.

1722 Création de 5 charges d’intendant des finances, dont l’une fut accordée à Charles-Gaspard Dodun, marquis d’Herbault, fils d’un Conseiller au Parlement de Paris. Le 9 mars suivant, Dodun fut nommé Contrôleur général des finances, fonctions qu’il conserva jusqu’au 16 juin 1726, où il fut remplacé par Le Pelletier-Desforts.

1789 Départ de Marseille , dans le courant du mois de février 1789, du navire de la Comapagnie des Indes Le Necker

1er mars

1702 Pontchartrain informe de Mauclerc que l’érection d’une paroisse à Lorient ne peut avoir lieu dans le moment. Il reconnaît qu’il faudrait en ce lieu au moins une succursale, pour cela il demande à l’ordonnateur lorientais le devis de la dépense à faire, tant pour la construction de l’église que pour l’achat des armements et l’acquisition des fonds de terre

1709 Lettres patentes du mois de mars portant vérification du contrat de dotation d’une rente annuelle de 600 livres faite au nom du roi à la cure de Lorient le 20 mars 1708 et du décret d’érection de l’ église de Lorient en siège de paroisse le 18 février 1709, rendu par l’évêque de Vannes

1717 L’ordonnateur de Lorient, Clairambault signale au conseil de marine le défaut de surveillance des navires arrivant d’Amérique pour préserver les ports de la maladie contagieuse dite de Siam : les officiers municipaux du Portlouis, à qui cette surveillance incombe, ne font pas leur devoir : « Je crois que cela mérite quelque attention du conseil, écrit Clairambault, car il est arrivé il y a 4 jours au Portlouis le vaisseau nommé La Marie-Angélique du Pouliguen, venant de la Martinique et de Saint-Domingue, lequel ne fut pas plutôt mouillé que plusieurs particuliers du dit lieu affluèrent à bord pour tâcher d’y faire quelque commerce sans s’embarrasser de la maladie contagieuse et sans que personne s’y soit opposé…des 23 hommes dont se composait l’équipage de ce navire , il en est mort sept pendant le voyage, de cette maladie contagieuse ; le capitaine est un des sept. Et m’étant informé pourquoy les officiers municipaux dudit lieu du Portlouis nommés Perron et Loustau syndics n’avaient pas fait leur devoir en cette occasion, ils ont répondu que personne ne leur avait donné aucun ordre pour cela.. »

1721 Le Conseil de marine à Renault, commissaire ordonnateur au Portlouis : « Son Altesse royale souhaite être informée au juste, Monsieur, de la quantité de familles allemandes qui restent à L’Orient….la religion et la profession dont elles sont; vous vous concerterez sur cela avec M. de la Franquerie auquel vous ferez voir cette dépêche. »

Un Sieur Lessard, commis du célèbre banquier Law, était chargé à Lorient de ce familles allemandes, destinées pour coloniser la Louisiane. La justice fut saisie de plaintes de ces émigrants contre Lessard

1721 Marias, Commissaire des classes à Vannes, nommé ordonnateur au Portlouis en remplacement de feu Le Mager. Marias mourut le 4 juillet 1742 et fut remplacé par Clairambault le 1er septembre suivant

1753 M. Le Berre, prêtre, est adjoint à Mlle Claire Droneau, Directrice de l’Hôtel-Dieu pour l’administration de cet établissement. A ces fonctions d’administrateur, M. Le Berre joignait celle d’aumônier et d’économe, aux appointements de deux cents francs , outre le logement, éclairage, chauffage et et nourriture dans l’Hôtel-Dieu.

L’harmonie ne fut pas de longue durée entre la directrice et son adjoint : l’administration de l’Hôtel-Dieu eut à souffrir de leur mésintelligence ; et bientôt les officiers municipaux se virent contraints de solliciter l’introduction dans cet établissement de religieuses dites Soeurs grises, et à leur défaut, des filles de Saint-Thomas.

1767 Ordonnance du roi concernant la Compagnie d’infanterie entretenue à Lorient par la Compagnie des Indes. D’un effectif de cent hommes, cette compagnie fut créée par ordonnance royale du 1er octobre 1721, tant pour la garde du port de Lorient que pour servir au recensement des troupes des établissements de la Compagnie dans l’Inde. L’effectif fut élevé à 300 hommes le 20 octobre 1740.

L’ordonnance de 1767 eut pour objet de rapprocher l’effectif et la composition de cette troupe spéciale de celle de toute l’infanterie française. Elle se trouva composée d’un capitaine commandant, deux capitaines en second, deux lieutenants, deux sous lieutenants, un aide-major, un passe-drapeau, deux fourriers, huit sergents, 24 caporaux, 24 appointés, 6 tambours et 168 fusiliers, total 240 hommes.
Cette compagnie de 240 hommes formait deux demi compagnies, composées chacune d’un capitaine en second, d’un lieutenant, un sous-lieutenant, un fourrier, quatre sergents, douze caporaux, douze appointés, trois tambours et quatre vingt quatre fusiliers.

1772 Déclaration du roi portant tarif des droits à percevoir sur les papiers en carton. Lorient et Hennebont sont compris au nombre des localités où cet impôt sera perçu. L’article 7 fixe un délai de six mois pour l’entrepôt de ces matières destinées à l’exportation.

1780 Mort de D’Après de Mannevillette, ancien capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, auteur d’ouvrages de navigation et notamment du Neptune Oriental, directeur du dépôt des journaux, cartes et plans de navigation, créé à Lorient en 1762 par la Compagnie des Indes, qui devint ensuite établissement royal et fut transféré à Paris.

2 mars

1697 Ordre du ministre à de Mauclerc de désarmer à Lorient les vaisseaux de guerre Le Faucon et La Zélande arrivant de campagne. Le Faucon commandant de Grosbois escortait un galion espagnol sortant de la Vera Cruz, nommé N.D. de L’Estoile, richement chargée. Les matières d’or et d’argent de cette prise furent dirigées vers l’hôtel des monnaies de Rennes. Les autres marchandises transportées à Nantes y furent vendues

1729 L’adjudicataire du Conseil de Carême est tenu de livrer la viande au prix de 4 sous 8 deniers la livre aux particuliers de Lorient, et au prix de trois sous aux troupes de la garnison.

1769 Les estats de Bretagne assemblés à Saint-Brieuc donnent mission à leur Procureur-Général-Syndic de solliciter l’exemption des droits d’entrée dans le port de L’Orient d’une quantité annuelle de deux mille cinq cents barriques de charbon de terre d’Angleterre nécessaires à la manufacture de verre blanc établie à Kernevel près Lorient, par le Sieur Droneau afin de donner aux produits de cet établissement la supériorité dont ils sont susceptibles.

1780 « Le deux mars 1780 a été déposé dans le caveau de cette paroisse de messire Jean-Baptiste Nicolas Denis D’Après de Mannevillette, écuyer, chevalier de l’ordre du roi, ancien capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, correspondant de l’Académie des sciences et associé à celle de la marine, Inspecteur et garde du dépôt des plans, cartes et journaux de la marine au port de Lorient, époux de Dame Marie Madeleine de Benard, mort hier âgé de 73 ans, après avoir reçu les sacrements. Ont assisté à l’enterrement Messieurs les soussignés avec nous : le dit messire D’Après originaire de la paroisse de Saint-François du Hâvre, signé A. Thevenard, Grognard du Justin, P. Laporte . D’Après De Mannevillette forma à Lorient l’important dépôt des cartes, plans et journaux de la marine qui depuis a été transporté à Paris.

3 mars

1670 Claude Guerson, Conseiller du roi et trésorier de France à Caen, demeurant ordinairement à Paris, rude de Torigny; et Barthelemy Blot, demeurant à Lyon, Directeurs généraux de la Compagnie des Indes orientales, achètent pour la dite compagnie un terrain situé à Portlouis, en l’endroit de la Pointe, donnant de l’Ouest et du nord sur la mer, du levant sur le chemin conduisant conduisant de l’église à la Pointe, par lequel emplacement passe un chemin conduisant d ela Pointe chez le Sieur de Boisanger Bréart, appartenant à Mlle Renée Demourier Dame Douville, demeurant en sa maison de Kerprezec, paroisse de Plouhinec, au prix de douze livres la corde ( Hamonic, notaire à Portlouis ). Dans le même temps demeurait rue de la Pointe René de la Garde,  « hoste tenant l’enseigne du Petit Louvre, qui tenait aussi billard ».

1700 Le ministre de la marine informe l’ordonnateur de Mauclerc que la juridiction des Maréchaux de France, saisie du conflit intervenu à Balassor, sur la côte du Bengale, entre le Chevalier de Modène, capitaine de vaisseau, commandant le vaisseau La Zélande, et le Lieutenant de vaisseau Du Quesnel qui a été victime de ses violences, a condamné  de Modène à deux ans de prison et à faire ensuite à De Quesnel réparation. De Pontchartrain donne ordre à de Mauclerc de faire incarcérer De Modène dans la citadelle du Portlouis dès qu’il sera de retour de campagne.

4 mars

1709 Clairambault à Pontchartrain « Monseigneur l’Evesque de Vannes m’ayant marqué, Monseigneur, par sa lettre du 22 du passé le dessein qu’il avait de vous proposer le Sieur Le Livec d’Auray, directeur de la congrégation de Vannes pour estre recteur de la nouvelle paroisse de Lorient, je me suis informé des vie et moeurs dudit Sieur Le Livec, et j’ay appris qu’il est de bonne famille, âgé d’environ 30 ans, qu’il jouit d’environ mille livres de rente de son patrimoine, laquelle rente il donne toute aux pauvres, qu’il sait la langue bretonne, est savant théologien et bon prédicateur, d’une vie irréprochable  et qu’on croit aller jusqu’à la sainteté. Ce qu’ayant appris, j’ai mandé à Monseigneur l’Evesque de Vannes de se donner l’honneur de vous en faire la proposition, et s’il l’a faite, je crois, Monseigneur, que le dit Sieur Le Livec mérite que vous le préfériez à tout autre et que vous lui accordiez le soin de ladite paroisse qui a grand besoin d’estre conduite par un homme si parfait et si charitable. Je crois qu’il imitera sans peine le Sieur Ladec, recteur de Recouvrance à Brest, qui vit en communauté avec les prestres comme s’ils étaient des frères, et à la fin de l’année, ils partageaient également l’argent que leur a produit la paroisse, et ne prend seulement qu’un manteau de plus que les autres prestres. » Messire Jacques Le Livec dont il est ici question, fut le premier curé de la paroisse Saint-Louis de Lorient.

1747 Nouvel arrêté de police du Sénéchal de Lorient concernant la boucherie et la boulangerie ; Ordre est donnée aux prévôts des bouchers et des boulangers de déposer au greffe la liste nominative de tous les bouchers et boulangers de la ville…. »et autres bouchers qui tueront ou feront tuer chez eux des bestiaux, de les bien tuer et saigner, savoir des soufflets pour gonfler leur viande, à peine de dix livres d’amende; et défense leur est faite de la souffler avec la bouche, ni d’assommer les veaux.. ». On peut juger par là de quelle manière se pratiquait à Lorient le métier de boucher

1788 Départ de Lorient pour Pondichéry du navire de la Compagnie des Indes Le Prince de Condé. Etat-major…; Le Prince de Condé rentra de campagne le 19 mai 1791 à Lorient. Ce fut une campagne de 38 mois et demi

5 mars

1678 Baptême en l’église de Ploemeur de Louise Pichon, fille d’Yves et de François Le Thyec. Parrain et marraine Jacques Le Thiec et Louis Daniel, tous des fortbourgs de Lorient. C’est-à-dire, que les Pichon, Thyec et Daniel habitaient hors l’établissement ou Enclos, de la Compagnie des Indes Orientales; car, pendant longtemps, le nom de Lorient a désigné exclusivement l’établissement créé en 1666 par la Compagnie vulgairement connue sous le nom de Compagnie d’Orient ou de L’Orient.

1698 Le ministre de Pontchartrain transmet à l’ordonnateur de Mauclerc l’ordre du roi donné au Provincial des Cordeliers de la province de Normandie de recevoir un religieux de cet ordre qui avait servi en qualité de soldat sur le vaisseau de guerre LA Zélande et qui demandait à rentrer à son couvent, Sa Majesté ordonne de traiter ce religieux humainement.

1710 De Pontchartrain communique à l’Ordonnateur Clairambault un mémoire du Prince de Guéméné demandant des Lettres patentes pour faire tenir el samedi de chaque semaine une audience de la juridiction seigneuriale à Lorient, afin d’épargner aux habitants de ce lieu la peine d’aller demander Justice à Pontscorff. Ce mémoire sera accompagné d’une supplique des habitants de la ville et port de Lorient au Prince de Guéméné, tendant au même but : »Votre Altesse, y est-il exprimé, n’introduira rien de nouveau dans son fief, puisqu’il était certain que les seigneurs de La Rochemoisan, Tréfaven et Querrien avant Votre Altesse, faisaient exercer votre juridiction dans le village et bourg de Kernetrech, dépendant de votre château de Tréfaven et tout proche d’iceluy, et y avaient fourche patibulaire, collier et carcan. » C’est-à-dire les droits de haute justice et du droit de mort exercé au nom du seigneur qui portait en ce cas la qualité de Seigneur Haut Justicier.

1710 D’Arminy, l’un des Directeurs de la Compagnie de Saint-Domingue est député par la Compagnie pour l’arrivée à Lorient du vaisseau l’Alcion, affrété par elle, et examiner les plaintes portées contre les officiers qui servaient sur ce vaisseau. La Compagnie de l’ île et côtes de Saint-Domingue a créé en amont du Scorff, rive droite, au lieu dit actuellement Le Blanc, un établissement naval en 1700

1779 Départ de Lorient du vaisseau corsaire Le Comte d’Artois, commandé par manque, 174 hommes d’équipage , outre une Compagnie de volontaires commandée par un Sieur de Pelvé. Ces volontaires, au nombre de 31, étaient arrivés à Lorient en 1778 ; ils avaient donné bien du fil à retordre aux autorités du Portlouis et de Lorient en attendant le départ du Comte d’Artois. Une dizaine environ prétendaient au grade d’officier de marine et en portaient l’uniforme. L’équipage comprenait 26 irlandais pris sur divers navires anglais, et trente paysans n’ayant jamais vu la mer. Ce corsaire était une prise anglaise du nom de Saint-Peter, achetée par le comte d’Artois représenté par le comte de Clouard et armé à Lorient par le négociant Delaye.

1785 Assemblée des habitants de Lorient appelés à délibérer sur la question de la franchise du port et de la ville de Lorient, c’est-à-dire sur la question de franc-fief entre Lorient et le Prince de Guéméné

Chaque corps d’état ou corporation fur représenté à l’assemblée par deux membres élus dans son sein : système d’élection qui servit de modèle peu d’années après à l’occasion des assemblées politiques

1790 Départ de Lorient pour le Bengale du navire La Bretagne appartenant à la Compagnie des Indes, capitaine Trochu. La Bretagne rentra de campagne à Lorient le premier juillet 1791

6 mars

1700 Le ministre de la marine donne l’ordre à de Mauclerc, ordonnateur à Lorient, d’opérer des réductions dans le personnel des employés du port de Lorient jusqu’à concurrence d’une somme de 3600 livres d’appointements « Si cette réforme ne peut se faire sur les écrivains sans préjudice pour ce dernier, écrit Pontchartrain, Sa Majesté permet de s’étendre sur les autres officiers entretenus dans le port. »

1756 Sentence du sénéchal de Lorient qui accorde à Mathurin Pillier, tuteur de son fils mineur, l’autorisation de vendre au Sieur Etienne Perault maire de la ville et communauté de Lorient, faisant pour la dite communauté, un terrain consistant dans 24 pieds de face sur la rue de Luzançay et 112 pieds de profondeur allant au couchant, pour être employé à l’augmentation de l’hôtel de ville, pour 3665 livres

1777 Le corps municipal approuve les conditions arrêtées par les commissaires Cordé et Desbled le 27 février précédent pour l’adjudication des terrains provenant de la donation faite à la ville le 24 août 1765 par le prince de Guéméné. Des modifications furent apportées à ce cahier de charges. Ainsi, il fut décidé le 17 avril suivant , que les acquéreurs des parcelles comprises entre la place Prémesnil ( La Bôve) et les remparts, ne seraient tenus de payer le montant de leur prix que quinze jours après la construction des quais dans cette partie que la mer recouvrait à chaque marée.

7 mars

1721 Première adjudication à Lorient du Couteau de Carême, c’est-à-dire du droit de vendre de la viande de boucherie aux malades et aux troupes pendant le Carême. Le boucher Janno demeura adjudicataire au prix de 25 livres.

L’abbé Cohalan récemment nommé curé de Lorient introduisit dans sa paroisse cette coutume qui s’y maintint jusqu’en 1790. Le produit de l’enchère était employé au soulagement des malades indigents, puis à l’entretien de l’hospice dont il formait un important revenu; puisqu’en certaines années ce prix d’adjudication du Couteau de Carême dépassa 2500 livres

1760 Venerosi Pesciolini, Commandant de l’île de Groix informe Godeheu d’Igoville, Directeur de la Compagnie des Indes à Lorient, de la présence de vaisseaux de guerre anglais dans les eaux de Groix depuis le retour du beau temps ; il lui signale une frégate de 20 canons qui, depuis quatre ou cinq jours observe ce qui se passe au Portlouis et qui a capturé deux chaloupes; « Le capitaine de cette frégate, ajoute Pesciolini, m’a écrit une belle lettre pour que je luy envoye des provisions dont il m’envoye la liste…Vous jugez très bien , Monseigneur, combien nous avons eu égard à sa missive. Cependant ce vilain goinfre nous tient ici fort alertés, parce qu’un des gens qu’il a pris a eu la bêtise de lui dire qu’il n’y avait ici que cinquante hommes et des pauvres pêcheurs : ce qui pourrait bien lui donner fantaisie de venir chercher quelques-uns de nos moutons, voyant que nous sommes assez impolis pour ne luy en pas envoyer.. »

1774 Le maire de Lorient, Ferrand, meurt à Paris, chez son ami, le Sieur Meunier, chef de bureau du contentieux de la Compagnie des Indes. Ferrand était à Paris pour les affaires de la ville de Lorient depuis plusieurs mois.

Réplique du maire de Lorient à un mémoire des Directeurs du commerce de la province de Guienne sur la liberté absolue du commerce de l’Inde, et à l’avis des députés du Commerce sur un mémoire de la Communauté de ville de Lorient contre cette liberté ; signé Deschatelets Esnoul. » De l’Imprimerie J.B.P. Durand, Imprimeur du Roi, Ordinaire de la Marine, Ville et Police,..à Lorient

Dans ce mémoire , le maire persiste dans l’opinion déjà présentée par la Communauté de Lorient pour combattre la liberté du commerce de l’Inde, fondé principalement sur la raison que le commerce de l’Inde ne peut se pratiquer comme les autres commerces, qu’il exige une unité de vues et d’action , il affirme que les armateurs qui voudront faire des essais contre ces principes se ruineront en entraînant pour les autres commerçants et pour l’Etat de graves conséquences ; Esnoult Deschatelets combat les commerçants de Bordeaux qui, non contents de l’arrêt du 13 août 1769 qui a suspendu l’exercice du privilège de la Compagnie des Indes et permis à tous les français  d’étendre leur commerce dans cette partie du monde, voudraient qu’il fut permis de vendre dans tous les ports du royaume les marchandises de retour de l’Inde au lieu d’être contraint en éxécution de l’arrêt de 1769 de les débarquer et les vendre à Lorient, comme réunissant sans contredit des avantages que n’offre aucun autre port. La sûreté, la solidité, la publicité avec laquelle les ventes se font à L’Orient, écrit le maire, la certitude de vendre que donne la grande affluence des acheteurs  qui y sont attirés comme à une foire, l’apparence qu’on vendra avec tout l’avantage possible, vu cette grandes concurrence d’acheteurs, est bien plus propre à donner du crédit ou à le soutenir, que des ventes incertaines et ignorées.. »

C’était la lutte entre Lorient et Bordeaux; Lorient fut vaincu, mais quel fruit bordeaux retira-t-il de sa victoire ?

8 mars

1709 Clairambault à Pontchartrain « Quelques affaires de famille, Monseigneur, étant survenues au Sieur Guiton, prestre, aumosnier de la marine entretenu en ce port qui ne luy permettent pas d’y pouvoir continuer ses services, il vous supplie de luy permettre de s’y retirer. Si vous avez agréable de luy accorder son congé, je vous supplie très humblement de vouloir bien accorder ce poste d’aumosnier au Sieur Coalan, prestre du Portlouis, homme très vertueux et dont la tenue, la bonne conduite et le zèle sont fort connus et très applaudis par le public. Et comme ledit Sieur de Coalan aidait à desservir l’église du Portlouis connaissant parfaitement les fonctions curiales , il sera icy quelquefois d’un grand secours au nouveau recteur qu’il vous plaira de nous donner pour l’église de Lorient,   particulièrement lors des festes traditionnelles qui attirent ordinairement un plus grand concours de peuple et auquel il faut plus de prestres qu’à l’ordinaire pour leur administrer les sacrements. Il pourra aussi aider pour que le service divin se fasse dans cette église de la manière la plus édifiante qu’il se pourra, et ce secours est d’autant plus nécessaire qu’il y a à présent peu de prestres à Lorient et qu’il n’y a qu’une église très pauvre ainsi que presque tous les habitants. »

Messire François Cohalan, né à Taupont près de Ploërmel le 1er avril 1677 fut nommé aumônier de la marine en 1720 et il devint curé de Lorient

1756 Le maire de Lorient, Etienne Perault, écrit à Traboulet, lieutenant de maire en ce moment à Paris pour l’informer que M. d’Entrechaux, commandant militaire au Portlouis, médita de faire passer à Lorient deux bataillons d’infanterie en garnison en la première de ces villes. Il lui signale l’incompatibilité habituelle d’humeur entre les troupes du roi et les ouvriers du port, et le prie d’agir près des Directeurs de la Compagnie pour éloigner ces troupes « Vous savez, ajoute le maire, que de tout temps on a voulu éviter de mettre des troupes ici en garnison, et la circonstance est plus défavorable que jamais pour commencer à surcharger ainsi d’habitants. Nous avons actuellement plus de quatre mille ouvriers logés en ville : ceci demande toute votre attention .. »

L’obligation , faite de casernes, de loger la troupe chez l’habitant explique cette répugnance de Lorient à recevoir une garnison.

9 mars

1705 Ordre du roi de donner le nom de Saint-Michel au vaisseau en construction à Lorient

1755 Enregistrement sur le registre de la paroisse Saint-Louis de Lorient, des arrêts du conseil du roi des dix-neuf septembre 1707, dix-neuf décembre 1750, et vingt trois juillet 1751, concernant les honneurs dus dans l’église de Lorient aux Dondel du Faouëdic en qualité de seigneurs fondateurs

1782 Le corps de ville décide la création d’une bourse de commerce, et l’installation de l’auditoire et du greffe de la juridiction consulaire de Lorient dans le local de la salle de spectacle occupé par le cafetier Loré tenant un café des quatre nations.

Loré consentit à résilier son bail moyennant 1650 livres d’indemnité. Mais l’Intendant de Bretagne n’ayant pas approuvé cette combinaison, le cafetier fut maintenu et la juridiction consulaire tint ses séances dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, qui servit aussi à l’Amirauté créée à Lorient à la même époque, pour tenir des audiences et des ventes publiques.

Et comme ces deux institutions se servaient de la chambre des délibérations municipales pour leur chambre du conseil, la gêne qui résultait pour ce triple service de ces contacts divers nécessita l’agrandissement de l’Hôtel de ville. Guillois, ingénieur de la ville dressa pour cet objet un plan dont le devis s’éleva à 6215 livres 10 sols.

10 mars

1673 Ferme des grands et petits devoirs des Etats de Bretagne établis sur tous les vins et autres breuvages débités à Portlouis, Papegay et village de Locmalo, appartenant au Duc de Mazarin, la Meilleraie et Mayenne, Gouverneur du Portlouis, etc..consentie à Jan Bréart, Sieur de Boisanger et Louise Dondel, sa femme, marchand à Portlouis, pour trois ans, moyennant seize mille livres (Hamonic, notaire au Portlouis)

Louis Dondel, femme de Bréart de Boisanger, était la soeur de Thomas Dondel, Seigneur de Brangolo, négociant à Hennebont, acquéreur de la Seigneurie du Faouëdic, en 1667, avec de la Pierre, son autre beau-frère et son associé. On sait que le port et la ville de Lorient ont été bâties sur des terres de ma Seigneurie du Faouëdec-Lisivy.

1690 Le marquis de Seignelay informe de Beau regard, commandant des villes et citadelle du Portlouis, Hennebont et Quimperlé, que le roi a été surpris d’apprendre qu’il s’opposait à la sortie des calfats que le commissaire général de la marine de Mauclerc avait eu ordre d’expédier de Lorient à Rochefort : il n’a pas à prendre connaissance de ce qui regarde le service de la marine ; il a seulement à donner protection à ceux qui en sont chargés, quand elle lui est demandée.

Le commandant de Beauregard admettrait difficilement qu’il put y avoir une autre autorité que la sienne dans le lieu de sa résidence où il était habitué à être obéi depuis plus de 25 ans.

1710 Clairambault appuie près du ministre de la marine un mémoire du Prince de Guéméné demandant des Lettres patentes du roi qui lui permettent d’établir à Lorient un juge de Pontscorff qui y tiendra audience le samedi de chaque semaine « Il me paroist, écrit cet ordonnateurs , que cet établissement est bien nécessaire en ce lieu; car comme c’est un amas de toutes sortes de gens, la plupart assez mal réglés, et que la misère la dérange beaucoup, la présence du juge de Pontscorff contribuera à les tenir dans leur devoir et y établira un commandement de police qui sera très utile au public. »

Il y avait longtemps que  Clairambault réclamait l’institution d’une police à Lorient, et qu’il faisait ressortir l’insuffisance des juges de Pontscorff, pour remplir ce devoir qui était dans leurs attributions.

1788 Départ de Lorient pour Pondichéry du vaisseau de la Compagnie des Indes, Le Maréchal de Ségur. Il reviendra de campagne à Lorient le 18 septembre 1789.

1788 Départ de Lorient pour le Bengale du vaisseau de la Compagnie des Indes Le Miromesnil. Il fit son retour d’expédition à Lorient la 18 mai 1789.

11 mars

1705 Le ministre d ela marine demande à l’ordonnateur de Lorient la composition de l’équipage de la frégate La Diane, armée en course, qui veanit de se perdre sur les rochers de l’île de Sein, à sa première sortie de Lorient, son port de construction et d’aremement. Les habitants de l’île de Sein avaient suivant leur usage barbare, pillé les débris de La Diane.

1731 Le général de la paroisse de Lorient, appelé à délibérer au sujet  d’une requête du Prince de Guéméné présentée au conseil du roi à fin d’être autorisé à établir sur les habitants de Lorient une double rente seigneuriale moyennant laquelle il se chargeait de paver le milieu des rues  de Lorient et de l’entretien de ce pavé, l’Assemblée décide qu’il y a lieu de s’opposer à la demande du Prince de Guéméné, attendu « 1. qu’une pareille imposition surchargerait infiniment leurs maisons, chaque habitant ayant d’ailleurs pavé au devant de la demeure, dans les rues principales, la largeur de six, huit et douze pieds, de sorte que l’on peut passer facilement.

2. Que les deniers d’octroi ne seraient pas moins onéreux attendu qu’ils attireraient beaucoup de charges dans une paroisse où on ne vit que de la journée de chaque père de famille, et si la Compagnie ne s’était pas établie en ce port, et que l’on eût le malheur de la perdre, il faudrait tout abandonner, et le port du royaume le plus beau deviendrait un désert comme il l’a été ci-devant.  » Ils ajoutèrent : « que le roi serait supplié de favoriser le commerce de Lorient qui deviendrait ainsi une ville florissante, surtout si la Compagnie y faisait des ventes. »

Le 26 mars suivant, nouvelle délibération sur le même sujet. Les délibérants offrent de se charger eux-mêmes de l’acheminement des pavés et de leur entretien, plutôt que de permettre de créer une nouvelle rente seigneuriale au profit du Prince de Guéméné, Seigneur de fief, qui retirait déjà le principal profit de l’accroissement de Lorient  par l’augmentation des droits de lods et ventes, greffier, charges, vacances et autres droits de fiefs.

Et pour ôter tout prétexte au prince de Guéméné, le général de la paroisse décida par une troisième délibération du 8 avril 1731, que les pavés seraient continus vis-à-vis des propriétés non bâties, aux endroits des rues où il y avait des lacunes, à la charge de leurs propriétaires. Cette résolution constituait une importante amélioration de la voirie; mais mais il restait toujours à paver le milieu des rues.

1759 La Compagnie des Indes achète de M. de Maupeou cinq journaux de 80 cordes, chaque corde de 24 pieds carrés, d’un terrain sans lande situé à Saint-Cédrelin en la paroisse de Kervignac, pour 1500 llivres.

Le 23 du même mois, elle fait au même lieu une autre acquisition de 103 cordes de 24 pieds carrés d’un terrain également sans lande appartenant à M. de Gouvette. Ces terrains étaient destinés à l’extraction de terres à briques nécessaires à la Compagnie. C’est là l’origine de la briqueterie de Saint Sterlin, en Kervignac, sur les bords du Blavet.

1778 Commision d’exempt de la connétablie et maréchaussée de France, pour servir à la suite et sous les ordres du duc de Duras, maréchal de France, donnée par le roi à Charles Villemain, bourgeois de Lorient, né sur la paroisse de Portieux, diocèse de Saint-Diez, juridiction de Chatel-sur-Moselle en Lorraine, le 30 décembre 1741.

12 mars

8 Le ministre de la marine invite l’ordonnateur de Mauclerc à lui transmettre les dessins de la sculpture des vaisseaux bâtis à Lorient depuis douze ou treize ans. »Comme l’intention de Sa Majesté, écrit de Pontchartrain, est de faire un recueil de tous ces dessins, il est nécessaire que vous les fassiez rechercher et que vous me les envoyiez. Je vous prie d’avoir soin qu’il n’en manque aucun. »

Il n’est pas question de vaisseaux construits au Portlouis, parce que, malgré les affirmations contraires, jamais Louis XIV ne fit construire de vaisseau de guerre au Portlouis.

1768 Le duc de Choiseul donne l’ordre de faire raser la jetée qui venait d’être établie sur les vases du Faouëdic pour faciliter les travaux du quai. La ville avait été autorisée à faire cette jetée par le duc d’Aiguillon, gouverneur de Bretagne; elle s’empressa de lui communiquer l’ordre du duc de Choiseul , et l’affaire n’eut pas de suites.

1781 Delaye, négociant à Lorient, au comte de Clonard à Paris : »Le ministre de la marine arriva hier au soir à onze heures à Lorient, et il est parti pour Brest aujourd’hui à deux heures d’après dîner… »

13 mars

1729 Marché passé avec Julien Moret, maître fondeur demeurant à Varmes, pour la fourniture de deux cloches à l’église Saint-Louis de Lorient, l’une d’un poids de 400 livres, l’autre de 300 livres, au prix de neuf sols la livre, à charge par la paroisse de fournir métal, matériaux et journaliers nécessaires. Le même jour, Julien Pennen  devient adjudicataire de la façon de la porte principale de l’église pour le prix de 60 livres

1764 Naissance d’Alain-Joseph Dordelin. Commandant le vaisseau Le Tyrannicide de l’armée navale du vice-amiral De Villaret-Joyeuse au combat des 10 et 13 prairial an II où il se couvrit de gloire. Dordelin fut nommé contre-amiral en l’an VII. Retraité en 1815, le C.A. Dordelin se retira à Lorient où il mourut le 22 novembre 1836.

1782 Lancement du vaisseau de guerre Le Puissant, de 74 canons.

1782 Ordonnance de police du sénéchal de Lorient, qui interdit l’entrée d ela ville aux chiens des paysans

1779 Le Sieur Thevenoud, capitaine de vaisseau, est nommé commandant de la marine à Lorient, sous les ordres du commandant de la marine à Brest

14 mars

1669 Délibération de l’assemblée des actionnaires de la Compagnie des Indes Orientales qui décide la construction de magasins au Faouëdic pour une somme qui n’excédera pas trente mille livre : les dits magasins jugés utiles pour serrer les agrès, victuailles, loger les commis et quelques ouvriers, par les Directeurs Chemlatte et Gueston envoyés sur les lieux.

Le nom de Lorient donné dans le pays à l’établissement créé sur les rives du Scorff, bordés par la lande du Faouëdic en 1666, n’était pas encore utilisé par la Compagnie qui l’avait fondé.

1717 Clairambault au conseil de marine : «  »Le Sieur Gauthier médecin de Nantes qui dit avoir trouvé le secret de rendre potable l’eau de mer, est arrivé icy depuis trois jours; il a été à bord du Triton destiné pour y faire des expériences….On est convenu qu’on establira cette distillation dans le fond de cale sur l’avant du grand panneau, au milieu tirant vers la fosse aux caletes et qu’on luy donnera un espace de 9 pieds de long, 6 pieds de large et 10 pieds de haut…et on travaille actuellement à luy clore cet espacequi sera lambryssé de plomb et sable par dedans, contre lequel s’attachera la vapeur de cette eau qui sera excitée par le feu qui sera enfermé dans le tambour de cuivre de l’invention dudit Gautier qui, par le moyen d’une manivelle que tournera un matelot, ce tambour tournera continuellement sur cette eau et la mettra en mouvement , parce qu’il trempera dedans environ deux ou trois pouces et que les particules ignées de ce feu renfermé dans ce cuivre contenant cette vapeur.

Je lui ay demandé de quelle manière il voulait puiser cette eau dans la mer, et il m’a dit que le matelot pourrait puiser à l’ordinaire avec un Seillan(?). Mais, luy ayant objecté que les poissons, à ce qu’on prétend se purgent tous les mois et rendent une espèce de bile ou huile qui flotte sur la surface de l’eau, et que cette huile étant regardée comme un venin si elle se meslait avec cette vapeur, un tel breuvage serait fort contrariant à la santé des équipages, car un vaisseau peut quelquefois se trouver dans les parages où il y aurait beaucoup de cette huile, puisqu’il y a des poissons plus grands que le bateau qui en doivent jeter beaucoup lorsqu’ils se purgent. Sur quoy il est convenu qu’il valait mieux se servir d’une petite pompe de cinq ou six pieds de long qu’on attacherait aux cotez du vaisseau, par le moyen de laquelle on aura de l’eau nette.

Plusieurs nations ayant fait de semblables essays, on a remarqué que ceux qui buvaient de cette eau de mer distillée étaient plus altérés avant d’en avoir bu; cela a fait présumer qu’on ne s’attacherait alors qu’à séparer le sel fixe de cette distillation et qu’on laisserait mesler le sel volatil dans la vapeur. Il m’a dit que cela estait véritable et qu’il l’avait reconnu par les expériences qu’il avait faites, et que pour empescher que ce sel volatil ne s’élevant, il a diminué son feu et a trouvé le moyen de le graduer et ne luy donner que la force convenable… »

1733 M. Joseph Le Blanc, ancien Consul de France à Salonique et Marguerite Le Masson son épouse, vendent pour le prix de 15 500 livres à écuyer Jacques Duval, seigneur d’Espremesnil, chevalier de Saint-Michel, Directeur général de la Compagnie des Indes au port de Lorient, la terre noble du Faouëdic et ses dépendances près Lorient, devant Lafargue notaire à Lorient, signé Le Blanc de Faouëdic

1786 M. Guérin de Frémicourt, commandant de la place de Lorient demande à la ville de faire numéroter les maisons et de faire paver la rue qui conduit de la place royale àla porte de Ploemeur. La communauté charge l’échevin Lapotaire de faire numéroter les maisons, et remet à un autre temps le pavage de la rue.

15 mars

1729 Départ de Lorient pour les Indes du vaisseau le Duc de Chartres, commandé par Jacques de Marquayssac

1752 Contrat de vente au rapport de Le Coz et son collègue, notaires à Lorient, d’une maison située en la rue du Moulin, près de la Congrégation

16 mars

1709  Premières lettres de présentation à la cure de la paroisse Saint-Louis de Lorient délivrés par le roi Louis XIV en faveur de messire Jacques le Livec , prêtre du diocèse de Vannes, natif d’Auray. L’Evêque de Vannes, François d’Argouges  délivra à Jacques Le Livec l’institution canonique le 5 avril 1709; et le 17 du même mois, ce premier curé prit officiellement possession de son siège, en présence de Charles de Clairambault , commissaire de la marine, ordonnateur à Lorient.

1729 Départ de Lorient pour l’Inde du vaisseau de la Comapgnie des Indes La Durance, capitaine Louis Laurent Duplessy-Aubin, du Hâvre.

1748 Don fait à l’Hôtel-Dieu par le Sieur Antoine Deigou, d’une maison située à Kerverot ( Savigny, notaire à Lorient)

1756 Délibération du Conseil de curatelle du prince de Guéméné qui oblige les procureurs des juridictions de Pontscorff et Lorient à résider aux chefs lieux de ces juridictions. Elle fixe au nombre de huit les procureurs des juridictions de Pontscorff et la Saudraye qui s’exerçaient à Pontscorff. Le nombre des procureurs de la juridiction de Lorient est également fixé à huit. Défense est faite aux procureurs de Pont-Scorff de postuler devant la juridiction de Lorient.

1787 Départ de Lorient pour Pondichéry et Moka, du navire de la Compagnie des Indes La Louise-Julie, Colomb capitaine. Ce navire rentra de campagne le 10 mai 1789

17 mars

1680 Départ pour l’Inde du navire de la Compagnie des Ondes L’Heureuse, commandé par Bmondeau des Ardilliers, chargé d’argent en barres et réaux, plomb, fer, ancres, canons d’Angleterre, boulets de canons et autres marchandises. La Compagnie fit les plus grands sacrifices pour cet armement

1696 Le ministre de Pontchartrain presse la sortie de Lorient le brigantin commandé par Dessonville, pour chasser de la côte les petits corsaires biscayens , qui y font des ravages sur les caboteurs. Il presse également le départ de la flute La Charente, destinée pour le Canada et que la frégate La Salamandre doit escorter

1700 Apprenant le départ de Lorient pour le Bengale de deux vaisseaux appartenant à la Compagnie des Indes Orientales, de Pontchartrain demande à de Mauclerc, ordonnateur à quel moment partiront ceux que cette compagnie fait équiper à Lorient pour Surate

18 mars

1705 L’Académie royale des Sciences faisant des études sur les variations de l’aiguille aimantée dans l’intérêt de la navigation au long cours, ordre est donné par le ministre de la marine aux pilotes du département de la marine du Portlouis de tenir des journaux de leur navigation, pour être transmis à leur retour à cette académie: « Il serait à désirer, écrit de Pontchartrain à Clairambault, que les pilotes pussent marquer ces variations jour par jour, sur une carte ponctuée. »

1709 Clairambault à Pontchartrain « Il se trouve des usuriers qui se prévalent de la misère des pauvres gens, qui prennent leurs billets à un tiers de perte et quelquefois à moitié; en sorte qu’une pauvre femme qui aura un billet de dix escus, on ne luy en donne quelquefois que quinze livres et quelquefois moins. Je crois, Monseigneur, que vous aurez de la peine à remédier à cela, parce que quand l’usurier verra qu’il ne luy est pas permis de tirer un profit aussi grand qu’il le souhaite, il ne secourera plus le pauvre, lequel se verra contraint de mourir de faim, son billet luy étant inutile. Quand la paix se fera, vous ferez, Monseigneur, une bonne oeuvre de faire faire quelque recherche de ces trafiqueurs de billets, et de faire condamner à l’amende pour l’église de Lorient ceux qui auront fait des profits illégitimes. »

Faute de fonds disponibles, la marine délivrant en paiement de salaires aux ouvriers et de parts de prises aux marins, des bons payables sur les caisses de la marine : on voit par cette lettre le peu de crédit qui leur était accordé.

1740 Charles Bréart de Boisanger, sénéchal d’Hennebont et subdélégué de l’Intendant de Bretagne fixe le débornement des propriétés des particuliers de la ville de Lorient donnant sur le rivage de la mer, c’est-à-dire le côté du ruisseau du Faouëdic, au couchant et au midi, et du côté de la rivière du Scorff au levant et au nord.

Cette mesure fut provoquée par la Compagnie des Indes qui se prétendait propriétaire de tout le rivage au circuit de la presqu’île du Faouëdic en vertu de l’ordonnance du mois de juin 1666 concédant le rivage de la mer de la rivière du Scorff et de ses affluents à la Compagnie des Indes Orientales

Le Prince de Guéméné émit des prétentions contraires qui prévalurent et lui permirent de consentir à la ville de Lorient d’importantes donations du 24 avril 1765, qui lui permit de construire des quais et des cales , d’étendre et d’embellir la cité

19 mars

1705 messire Bienvenu prêtre, vicaire de la paroisse de Ploemeur, célèbre la messe dans l’église Saint-Louis de Lorient, qui fut, à partir de ce moment, quoique inachevée, administrée comme église succursale de celle de Ploemeur, avec des registres de baptêmes, mariages et sépultures particuliers

1765 Emeute dans la rue Maras, provoquée par une saisie pratiquée par les commis aux Devoirs chez le nommé Louis le Gal, charpentier rue du Faouëdic, sur une barrique de vin de Nantes, vendue en livrée sans déclaration par le marchand Bardon. Un attroupement séditieux se porta sur Maras au bureau des déclarations des Devoirs : les portes et fenêtres furent brisées à coups de pierres et les malheureux employés maltraités

1790 Départ de Lorient pour la Chine du vaisseau de la Compagnie des Indes La Constitution commandée par le capitaine La Villegris. Il effectua son retour à Lorient le 1er juillet 1791

20 mars

1697 Ordre du roi à l’ordonnateur de Lorient de faire arrêter dans le couvent d’Hennebont ou ailleurs le Père Hyacinthe de Quimper, capucin, accusé d’être le principal auteur de la sédition qui entraîna  l’emprisonnement et la mort de M. de Vauboulon, gouverneur de l’Île Bourbon

1708 Procès-verbal d’érection du territoire de Lorient en paroisse distincte de celle de Ploemeur, par Monseigneur François d’Argouges, évêque de Vannes. L’évêque prit pour limites au nord le tracé de la ligne des fortifications de la ville arrêté le 30 novembre 1706 , y compris une zone extérieure de 25 toises de largeur pour les glacis des remparts. On s’aperçut plus tard que ces limites auraient pour conséquences de laisser dans la paroisse de Ploemeur les futurs faubourgs de Lorient ; on le fit remarquer à l’évêque de Vannes ; mais ce prélat ne voulut pas revenir sur l’opération du 20 mars

1708 « Ecuyer Charles de Clairambault commissaire ordonnateur de la marine au port de Lorient, agissant au nom du roi, fait don d’une rente annuelle de 600 livres à prendre à perpétuité sur les dépenses de la marine à M. Bernard Marchand, garde magasin de la marine au port de Lorient, Henry Boulay, écrivain de la marine audit port, Nicolas Léger et Vincent Pérodeau, marchand et habitants dudit port de Lorient, fondés de pouvoir spécial des habitants de Lorient; Mathurin Esnée et Antoine Deigou, marguilliers de la nouvelle église de Lorient ; pour être, des 600 livres employées aussi par chacun an à payer 400 livres pour la portion congrue d’un recteur, et 200 livres pour le curé ou vicaire en la dite paroisse » (Robin notaire royal et Joynié syndic des notaires royaux). Cet acte fut ratifié par lettre patentes du roi, de mars 1709

21 mars

1747 Pontcarré de Viarmes, Intendant de Bretagne, adresse à la Communauté de Lorient les observations au sujet des prétentions du marquis de Rothelin, gouverneur du Portlouis qui se propose d’habiter Lorient avec sa famille et une suite nombreuse pendant les travaux de fortification de la ville

« A Rennes le 21 mars 1747. M. le Contrôleur Général m’a fait part, Messieurs, des représentations que vous lui avez faites sur les demandes que M. de Rothelin vous a fait faire pour logement et fournitures de meubles et ustensiles pendant le temps qu’il compte passer à Lorient. Comme ces dépenses lui ont paru excessives, tant par rapport à ce qui s’est toujours passé à cet égard que par rapport aux facultés de votre ville qui n’est pas à beaucoup près en état de supporter la moindre dépense extraordinaire, surtout de cette espèce, il me charge de vous ordonner de vous conformer à l’usage qui a été servi jusqu’à présent et de vous défendre très expressément de les excéder.. Ainsi M. de Rothelin ne peut prétendre à d’autres logements ni fournitures que ceux qui ont été donnés à M.M. de Valvire et de Coëtlogon; et s’il en veut davantage, c’est pour son compte particulier. Au surplus vous ne marquerez que ce que vous avez fait en conformité  de ma lettre, afin que je puisse me rendre compte à M. le Contrôleur général. Je suis Messieurs votre très humble et très obéissant serviteur, signé Pontcarré de Viarmes.

1791 Délibération du Conseil de fabrique de l’église Saint-Louis de Lorient qui charge le marguillier Lapotaire de rédiger un mémoire à l’Assemblée Nationale pour lui exposer la fâcheuse situation des finances de la paroisse qui la met dans l’impossibilité, non seulement de poursuivre la reconstruction de l’église, mais encore de payer ses dettes qui étaient considérables

1726 Contrat d’afféagement de l’île Saint-Michel, située sur Blavet et entrée du Portlouis, dans toute son étendue et contour, ensemble le droit de passage féodal sur la rivière de Blavet, nommé le passage de Kergroise, at autrement le passage de Sainte-Catherine, s’exerçant de la pointe Kergroës, coste de Ploemeur, à la pointe de Sainte-Catherine, coste de Riantec, apprtenant en toute droiture , propriété et seigneurie à sa maison et congrégation de l’Oratoire e Nantes, à cause de leur prieuré du titre Saint-Michel des Montagnes uni à ladite maison de l’Oratoire de Nantes par Bulle du pape et lettres patentes du roi; au profit de la Compagnie des Indes représentée par écuyer Gille le Brun, Sieur de la Franquerie, Directeur de la Compagnie des Indes; moyennant une rente annuelle féagère réelle de 290 livres payable le 1er janvier de chaque année; Traboulet et Le Guilloux, notaires à Hennebont.

Dès le 1er juin 1720, un projet d’acte fut passé entre Edouard de Rigby et le Sieur Audouyn, mandataire des terres de l’Oratoire, portant concession de 435 livres toises de terrain dans la partie du couchant de l’île Saint-Michel, pour y établir une poudrière. De Rigby, sans attendre la rectification du projet de contrat, prit possession du terrain, commença les constructions d’une maison  et d’une poudrière , s’empara de tous les matériaux qui durent trouvés sur Saint-Michel, lorsqu’il mourut. Les choses étaient ainsi en suspens , lorsque la Compagnie comprenant l’importance pour elle de la possession entière de cette île, passèrent l’acte d’afféage de cette île. Les oratoriens se réservèrent le droit de seigneurie, le droit de desservir la chapelle Saint-Michel qui existait sur l’île, mais à la Compagnie à entretenir cette chapelle en bo état de réparations; et le droit de havage et étalage sur les denrées mises en vente le jour de la fête Saint-Michel.

22 mars

le retranchement que Sa Majesté a projeté pour clore el bourg de Lorient…J’ay communiqué au Sieur de Langlade, Ingénieur résidant icy les ordres et instructions que le Conseil m’a fait l’honneur de m’envoyer au sujet de ces héritages que doit occuper el retranchement projeté pour fermer le bourg de Lorient; cet ingénieur s’est employé aussitôt à travailler à ce que désire le Conseil; et afin que els dits héritages soient plus visibles, il fait un plan d’une étendue plus grande que n’avait celuy qui a été autrefois envoyé à M. de Pontchartrain. Comme c’est cet ingénieur qui a travaillé à tout ce qui a été ordonné pour ce retranchement, qu’il l’a tracé sur le terrain et mesuré les maisons et héritages jusqu’au temps qu’il luy fut envoyé ordre de surseoir, je luy fait continuer ce travail…Lorsque ce plan sera activé ainsi que le procès-verbal d’estimation de ces héritages, j’auray l’honneur d’envoyer le tout au Conseil, ainsy qu’il luy a plu de me l’ordonner . »

1737 Contrat de vente au rapport de Moizeau notaire à Lorient, d’un terrain situé rue de Kerverrot, vis-à-vis des Invalides, par Melle Renne Michel de Fonvallon, aux époux Louis Guittas, bouchers.

La rue de Kerverrot porte de puis longtemps le nom de rue des Fontaines parce que les tuyaux d’eau douce de la marine y passent. Les Invalides était le nom d’une caserne où logeaient une troupe de militaires ainsi nommée. La caserne est actuellement occupée par le magasin d’effets confectionnés à l’enseigne le Jean-Bart, maison où est né en 1807 le peintre en renom Michel Bouquet.

1771 Ferrand, maire de Lorient, informe l’intendant de Bretagnede la misère de la classe ouvrière et des crimes nombreux qu’elle entraîne « Je vous ai parlé, lui écrit-il, de la maison de M. Chaigneau, rue Pérault, dont les grilles de fer des caves ont été enlevées et retrouvées ensuite au passage Saint-Christophe; de pareilles effractions ont été faites la veille de mon départ dans la rue Vernay chez madame veuve Mamel et chez madame Dordelin. Depuis mon retour les voleurs ont attaqué et démoli l’encavage du Sieur de la Pierre, et cette nuit ils ont attaqué celle du Sieur Querguelin qui ne s’est garanti qu’en criant au feu. Les voleurs se sont évadés. Ils ont cru le Sieur Queguelin à bord du vaisseau sur lequel il part aujourd’hui… »

Le maire demande à l’intendant un second bataillon de troupes de garnison et du travail pour le peuple. La Compagnie des Indes n’existait plus ; et le port, qui appartenait au roi, n’occupait qu’un petit nombre d’ouvriers de là cette grande misère qui engendrait les crimes

Départ de Lorient pour la Chine du vaisseau de la Compagnie des Indes, La Bretagne, capitaine M. Feillet. La Bretagne rentra à Lorient le 10 juillet 1789.

23 mars

1717 Mise à l’eau du vaisseau de guerre Le Content, construit sur les cales de Lorient. La menuiserie de ce vaisseau fut adjugée au prix de 296 livre 10 sous, le 1er avril suivant ‘Je crois que le prix de cet ouvrage parîtra très modique, écrivit l’ordonnateur au conseil de marine, le 5 avril suivant, mais il n’ été mis aussi bas qu’à cause de l’extrême misère que souffrent les ouvriers de ce port et du grand besoin qu’ils ont de travailler.. »

Inutile de faire remarquer qu’il ne s’agissait du réglement que la main d’oeuvre et que la marine fournirait le bois à mettre en oeuvre par l’adjudication

1773 Le corps de la ville, délibérant sur l’invitation qui lui est adressée par l’intendant de Bretagne de s’occuper des moyens d’éclairer la ville, décide , en attendant que l’on puisse pourvoir à cette dépense, de placer un réverbère à trois becs sur la principale port de l’hôtel de ville

1774 La municipalité recommande Foucaud au duc de Fitz-James, commandant en chef en Bretagne, comme successeur de Ferran, maire de Lorient décédé. Tous deux approuvèrent le voeu de la communauté formé en faveur d’un de ses membres: Foucaud, né à Lorient, était avocat du roi en la communauté de cette ville depuis 1762. Une autre influence devait prévaloir dans cette nomination celle des liquidateurs de la Compagnie des Indes, qui firent nommer Esnoul Deschatelets

1753 Le Bret, avocat général du Parlement de Paris, est nommé Intendant de Bretagne, en remplacement de Pontcarré de Viarmes, Conseiller d’Etat. Ce dernier avait succédé à de la Tour, le 30 septembre 1734, dans les fonctions d’intendant de Bretagne

24 mars

1778 La municipalité accueille les propositions d’un groupe d’actionnaires qui offrent de construire une salle de spectacle. Elle considère que le local actuel est impraticable comme scène lyrique et dramatique, et qu’une ville comme Lorient doit posséder une salle de spectacle convenable et permanente.

La délibération du 24 mars  fut approuvée en conseil du roi le 8 mai 1778; et le 25 juin suivant la communauté chargea trois de ses membres : Cordé, Gérard et Barbarin de passer avec les actionnaires un traité en vertu duquel ces derniers construiraient une salle de spectacle sur un terrain concédé par la ville, sous la réserve de faire placer dans cet édifice une horloge quand la ville le jugerait convenable. Les trois commissaires signèrent ce traité le 26 juillet, en l’étude de Ollivier, notaire à Lorient

1756 Le capitaine de vaisseau du Clieu est nommé au commandant de la marine au département du Portlouis. Promu chef d’escadre, du Clieu fut remplacé par le capitaine de vaisseau de Guidy le 3 décembre suivant

25 mars

1699 Le ministre de la marine de Pontchartrain informe l’ordonnateur de Mauclerc qu’il attend les plans et mémoires de l’ingénieur du roi Traverse relatifs à un projet de création d’établissement naval spécial à la marine militaire et distinct de celui de la Compagnnie des Indes Orientales à Lorient. Il lui marque qu’il proposera au roi d’acheter les terrains de Lorient indiqués par cet ingénieur pour el revendre ensuite par parcelles aux particuliers qui désireraient bâtir.

1787 La nef de l’église Saint-Louis menaçant ruine, l’assemblée du général de la paroisse décide la démolition immédiate d ela charpente, y compris celle du transept, et la construction d’une cloison à l’entrée du choeur

26 mars

1671 Visite et déclaration d’innavigabilité de la flûte La Fortune, capitaine Michel Bourdon, du Havre du Grâce, appartenant à la Compagnie des Indes Orientales, en relâche au Portlouis pour avaries par messire François Valleton, l’un des Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales de la Chambre de Bretagne établie à Nantes, Arnaud Roulland, faisant pour ladite Compagnie, Jean-Louis Hubac, maître charpentier engagé à la dite Compagnie, Guillaume Rival, et Arthur Séguin, charpentier de ce dit lieu travaillant à l’atelier de la dite Compagnie au lieu d’Orient.

1704 Pontchartrain informe de Luzançay du prochain passage à Lorient de l’Amira de France ; il espère que le comte de Toulouse trouvera les vaisseaux en armement prêts à exécuter ses ordres

Ces vaisseaux placés sous le commandement provisoire du capitaine de vaisseau de Terville sont : La Zélande, 350 hommes d’équipage ; Le Saint-Michel, même nombre d’hommes ; le Gaillard 330 hommes ; Le Rubis, même nombre ; L’Hercule , 150 hommes. Le passage de l’Amiral n’eut lieu que le 21 avril suivant.

1709 Clairambault à Pontchartrain « A Lorient le 27 mars 1709, J’ay l’honneur de vous donner avis que M. Chabert, commadnant le vaisseau l’Aimable arriva hier à Groix, avec 7 autres vaisseaux richement chargés, dont six de Saint-Malo et un de Nantes, venant de la mer du Sud. Ils ont mouillé aujourd’huy au Portlouis et à Penmaneck; et comme ces vaisseaux ont 500 malades du scorbut, nous les avons mis à l’hôpital du Portlouis où ils auront tous les soins qu’on pourra leur donner. J’ay envoyé à bord de ces vaisseaux un commis des contrôles pour demander au capitaine leur déclaration des matières d’argent (il ne paraît pas y avoir d’or) qu’ils ont apporté dans leurs vaisseaux, et leur soumission de les porter aux hotels de monoyes, conformément à ce qu’il vous a plu de l’ordonner par vos ordres du 26 mars 1707.

A quoy ils ont satisfait excepté le capitaine du Saint-Jean Baptiste de Saint-Malo qui s’étant débarqué fort malade n’a pu me donner la sienne que je prendrai aussitôt qu’il sera possible pour vous être envoyée, et je vous envoye le bordereau des dites espèces dont le total se monte à 2.948.966 piastres, dans laquelle somme est comprise les 300 mille piastres de l’Aimable que M. de Chabert dit appartenir au Roy d’Espagne pour je vous supplie de destiner le frêt pour les besoins de ce port les plus pressants… »

« Je me suis informé pourquoy l’oriflamme n’était pas venu avec l’Amiral, on m’a dit que l’équipage de ce premier vaisseau s’étant trouvé très faible par les maladies, cela vait obligé celui qui le commande à relâcher dans la rivière de la Plata… » Les capitaines de ces navires ne firent pas des déclarations si sincères. Clairambault en prévint le ministre le 1er avril suivant : « Je ne crois pas, lui écrit-il , que ces déclarations soient sincères; les pacotilles seules sont estimées valoir davantage et mesme, j’ay parlé à quelques officiers des vaisseaux malouins nouvellement arrivés qui m’ont assuré en confidence que leurs 7 vaisseaux ont apporté en espèces la valeur de près de 30 millions de livres, et il m’a dit que le tout sera porté à la monaye, si l’on y paye exactement tout ce qu’on y porte.

Malgré de nombreuses fraudes, une trentaine de millions en effet, parvinrent aux Hôtels des monnaies de Rennes et de Nantes, ce qui, dit l’histoire, assura le salut de la France en ce moment aux abois. Voici les noms des vaisseaux malouins donnés par Clairambault : Le Saint-Jean Baptiste, capitaine des Moriers; Le Chancelier, Le Saint-Charles, Le Phelypeaux, La Confiance, Le Saint-Joseph de Marseille, Le Saint-Joseph de Saint-Malo, et le Français de Nantes, capitaine La Foliete, Descazeaux , armateur

1730 Contrat de venet au rapport de Jean Poirier notaireà Lorient, de la foncialité d’une maison bâtie sur un terrain nommé Douar-Kermadhoué, à Lorient

1748 Xontrat de vente au rapport de Causer, notaire, d’une maison Place des Halles à Lorient, par Yves Drollet à Jacques Rivallain

27 mars

1729 Le ministre de Pontchartrain autorise l’ordonnateur Charles de Clairambault à s’opposer par la force armée , si cela était nécessaire, au désordre que le recteur de Ploemeur, Thomas Morphy pourrait susciter à l’occasion de la prise de possession de la paroisse Saint-Louis de Lorient, de nouvelle création, par Jacques Le Livec, curé titulaire

1709 Clairambault à Pontchartrain « La requête, Monseigneur, qu’il vous a plu de m’envoyer avec vos ordres du 20 de ce mois qui vous a été envoyée par l’aumônier du vaisseau Le Triomphant appartenant à la Compagnie de Saint-Domingue et laquelle je renvoye cy-joint contient des plaintes très mal fondées et dont j’ay eu l’honneur de vous rendre compte cy-devant. L’ay celuy de vous envoyer copie des lettres que j’eus l’honneur de vous écrire sur cette affaire suivant lesquelles il vous paroitra que les officiers de ce vaisseau accusés par ce religieux ont eu de bonnes raisons pour ne pas aller à confesse à luy dans ce vaisseau dont il estoit aumosnier, et qu’ils ont fait leurs pasques à terreaprès l’arrivée dudit vaisseau. Qu’un de ces officiers accusé par ce religieux d’estre mauvais catholique assure d’avoir donné plusieurs fois pendant le voyage de ce vaisseau de l’argent à ce religieux pour dire des messes à l’intention de cet officier. Ce qui est une preuve que sa religion n’est pas douteuse ainsi qu’il veut l’insinuer. Les autres accusations que ce religieux fait contre ces officiers ont été prouvées très fausses et il m’a paru dans leur conduite rien de déréglé. Il n’en est pas ainsi de ce religieux qui étant trop sujet au vin, cela a beaucoup gasté sa réputation ; en sorte que M. de Ferville commandant qui le connoit fort ne le regarde que comme un mauvais moine très enclin aux désordres que causent Bacchus et Vinus. J’ay eu, Monseigneur, l’honneur de vous envoyer plusieurs preuves de sa mauvaise conduite, et j’ay celuy de vous envoyer encore copie d’autres certificats sur le même sujet qui prouvent que les actions de ce mauvais moine n’ont rien de religieux.

11 L’atelier de l’historien François Jégou : l’établissement des faits jour par jour