5. Valentin Jamerey-Duval à la cour de Lunéville.
Les enfants du Duc Léopold, Anonyme, Huile sur métal, 51,8 x 42,4 cm, Musée Lorrain, 1722.
Dans l’ordre, de gauche à droite.
Léopold-Clément 1707-1723
François Stéphane, futur François III 1708-1765
Elisabeth-Thérèse 1711-1741
Charles-Alexandre 1712-1780
Anne-Charlotte 1714-1773
Leopold-Clemens ou François-Stéphane, Alexis SIMON-BELLE, Huile sur toile, 205 x 142 cm, Collection particulière, 1722.
François-Stéphane, futur François III, Huile sur toile, 1718.
Passer sans transition d’une vie solitaire, le plus souvent libre en plein air, en forêt ou avec des vaches ou ses animaux familiers, n’est guère chose aisée.
Valentin se trouve dans un premier temps enfermé dans un château et dans la peau d’un personnage qui attente à l’ordre établi ou pour un phénomène.
Qui attente à l’ordre établi
C’est aussi le personnel subalterne qui lui témoigna d’une solide hostilité, hostilité qu’engendre souvent chez les gens le dépit de voir l’un d’entre eux révéler soudain un talent supérieur.
Qui attente à l’ordre établi
Il n’est pas interdit de penser que ce jeune homme de 22 ans dut essuyer plus d’une ironie méprisante, voire des humiliations dans un monde de courtisans où le verbe est roi. Certains d’entre eux incitèrent le baron de P à renoncer à son entreprise en lui soulignant que la dépense pouvait devenir considérable par la durée, que l’étude pouvait altérer la santé et l’esprit de Valentin, et que leur succès était fort incertain.
Qui passe pour un phénomène
« Quelques dames de la cour lui ayant témoigné de leur surprise sur la beauté et la blancheur de ses dents, il leur dit fort ingénument « Hé mes Dames ? qu’y a-t-il de merveilleux à cela ? C’est un avantage que j’ai de commun avec tous les chiens. » KOCH Vie de Duval page 14
Qui est naturellement timide
Mais le Duc tint parole et quoique logé et nourri à la cour, Valentin conservait une entière liberté. Le Duc lui fit même la grâce de l’affranchir des devoirs de bienséance à son égard.
Le duc Léopold de Lorraine, Nicolas DUPUY, Huile sur toile, 192 x 145 cm, Musée Lorrain, 1703.
Il se réserva seulement de le faire appeler de temps en temps, comme le jour d’un mariage à la cour.
Mariage du Prince Esterhazy avec Marie-Anne Louise de Lunati-Visconti le 22 décembre 1734 dans la chapelle du château de Lunéville, Claude JACQUARD, Huile sur toile, 127 x 160 cm, Collection privée, 1735.
« Qu’à la vérité Léopold , Duc de Lorraine, et sa fille aînée ainsi que son fils François avaient souvent tenté de m’apprivoiser,
François III futur Duc de Lorraine.
mais que la timidité et le respect m’avaient toujours retenu dans ma propre sphère, notamment un jour d’été où mon maître François ayant voulu m’admettre à côté de lui dans sa chaise, je refusai tout net, en alléguant qu’il ne convenait ni à sa dignité de m’honorer d’une telle faveur, ni à mon obéissance de l’accepter » Lettre à Anastasie Ivanovna de Ribas, 16 février 1770
Duval à Versailles
« A Paris, j’ai été passionné par l’opéra, les comédies, les concerts, les bombances plénières, les chansonnettes à table, les filles en chambre, la splendeur des habits et des équipages, le fracas nocturne dans les rues » Lettre du 2 juillet 1752 à Anastasia Sokoloff
Duval et les femmes « Les filles de l’opéra sont-elles passables ? Vous en avez sans doute tenu quelques-unes en chambre garnie qui auront causé le trépas de vos finances ? » Lettre de Mlle de Gutemberg à Duval, 9 juillet 1752.