3. Le trésor de Liminec. Monnaies.

DIAPO 9 Extrait description de JEGOU

 

Quelles sont les monnaies que François JEGOU a cherché à identifier ?

1 Etienne de Guingamp ( 11e et 12 e siècles) / Stephanus Comes Guigampi

Etienne de Guingamp, très nombreuses variétés de coins et d’effigies

 

 

DIAPO 10 série de monnaies de Penthièvre

En voici quelques-unes tirées de BIGOT

1093-1150 pour les monnaies 1, 2, 3.

1150-1184 pour les monnaies 7,8

Visage sur monnaie

« Les prélats plaçaient des têtes de saints et souvent leur propres têtes . Chez les laïcs on voit que le comte de Guingamp s’efforçait de représenter la sienne »

LELEWEL 1835

BIGOT a fait le choix d’un classement en fonction du style de départ et sa dégénérescence supposée est l’approche pour mais la liste des pièces issues du monnayage des Etienne est tellement longue qu’elle pose autant de problèmes qu’elle n’en résout selon Faustin POEY D’AVANT , Monnaies féodales de France, Paris, 1858, p. 193.

Devant la masse des pièces de Penthièvre dont il disposait, François JEGOU a fait le choix de classer la majorité de ces pièces sous l’appellation Etienne à partir des termes STEPHANUS COMES GUIGAMPI, je n’ai pas vu qu’il ait parlé de variantes selon les différents attributs qu’elles sont susceptibles de présenter : présence ou non de l’étoile devant le profil, etc… On ignore quels ouvrages il a consultés pour savoir à qui attribuer les pièces, peut-être le BIGOT..

Il est à remarquer que ni AUDRAN ni JEGOU ne font mention d’un monnayage des Etienne relatif à Quimperlé dans le trésor de Liminec, facilement reconnaissable puisque la mention +QUEMPERLI y figure. Peut-on considérer que c’est un argument qui réfute la thèse du commerce avec le port de Quimperlé ? Cela nous paraît insuffisamment étayé.

Ce monnayage est dit de Penthièvre. Sa particularité est d’être un monnayage appelé immobilisé, c’est-à- dire que les monnaies émises pendant une durée de plus d’un siècle sur leur espace de circulation, à savoir les possessions mouvantes du Penthièvre ont conservé le même motif de départ même si au cours des frappes successives faites dans différents ateliers ont petit à petit produit des monnaies de plus en plus stylisées par le fait que le modèle de pièce de départ était lui-même déjà usé, ou peut-être par manque de maîtrise technique et professionnelle des maîtres monnayeurs, ou tout simplement, peut-on l’exclure par le choix délibéré de la stylisation qui permet d’aller au plus rapide dans la constitution du moule de la pièce ? Ne retrouve-t-on pas ici le même processus qui s’est mis en place avec le monnayage de certaines séries de monnaies gauloises ?

DUPLESSY les passe sous silence ? Alors que Jegou décrit Stephanus comes guigampi et Gaufridus Britanni Dux voir 3

Le monnayage de Penthièvre appartient à la série des types immobilisés, c’est-à-dire des monnaies connues, sûres et répandues dans l’ensemble du royaume.

Le monnayage du Penthièvre commence avec Étienne Ier et demeure immobilisé. Les dernières monnaies émises à ce type portent le nom d’Alain et de Philippe-Auguste. Le denier à la tête circule donc du XIe siècle au début du XIIIe, lorsque que Guingamp devient atelier ducal avec Pierre Mauclerc.

http://monnaiesfeodalesdebretagne.blogspot.fr/2011/02/monnaies-de-guingamp-au-type-de.html

BIGOT, Alexis, Essai sur les monnaies du royaume et duché de Bretagne, Paris, 1857, Planche VIII bis

«  Etienne 1093-1138. Succède à son frère Geoffroy du consentement de ses héritiers en 1093. Recueille la succession de ses frères Alain Le Noir et Alain Le Roux, morts tous les deux Comtes de Richemont. Devient seigneur de Guigamp par son mariage avec Havoise. Forcé après une guerre de deux ans, d’abandonner à son fils aîné Geoffroy Lamballe et la plus grande partie de ses possessions  en 1125 ; meurt en 1138.

Avec Etienne commence le monnayage connu de Penthièvre, non interrompu pendant une période d’un siècle. Je lui attribue les monnaies de la première période qui ne portent point d’astérisque devant la bouche.

Monnaies 1et 2  Ces deniers comme l’a fait remarque M. Poey d’Avant paraissent plus anciens que ceux qui vont suivre. Ils appartiennent incontestablement aux premières émissions. Leur travail, assez signé, est bien supérieur à celui des monnaies ducales contemporaines. »

Monnaie 3  Geoffroy-Botherel II 1125-1148 Se met en possession du comté de Lamballe 1125, Embrasse le parti de l’impératrice Mathilde, fille de Henri Ier d’Angleterre contre Etienne de Bois 1136. S’unit à Alain le Noir contre leur frère Henri en 1138. Meurt en 1148.

En forçant son père à lui céder Lamballe et une partie de ses possessions, Geoffroy ne dut pas négliger le droit si productif et par conséquent si recherché de battre monnaie. Mais il est probable que pour favoriser la circulation de ses espèces, il ne trouva rien de mieux que de copier celles de son père, que les sujets de Penthièvre étaient habitués à recevoir, ajoutant seulement un sigle destiné à les faire reconnaître de ceux qui y étaient intéressés. Je lui attribue donc les monnaies suivantes qui ne différent que des précédentes par la présence de l’astérisque devant la bouche.

Monnaies 7 et 8 Henri Ier 1138-1184 Devient comte de Guigamp et de Tréguier à la mort de son père en 1138. Soutient une guerre contre ses frères jusqu’en 1144. Epouse Mathilde fille du comte de Vendôme en 1151. Est dépouillé de Guigamp par Conan IV vers 1158 ; Recueille l’héritage de ses cousins Rivallon et Etienne de Lamballe en 1164 ? Recouvre Guingamp vers 1172. Est dépouillé de nouveau de Guingamp par Geoffroy-Plantagenêt en 1181. Meurt vers 1184.

Henri ne possédait pas seul le vaste apanage de son aïeul Eudon. Il le partageait avec les fils de son frère Geoffroy , Riwallon et Etienne de Lamballe ; et il est plus que probable que ceux-ci, qui se prétendaient comtes souverains et ne reconnaissaient pas la suprématie de leurs aînés les ducs de Bretagne, ne renoncèrent pas au droit de battre monnaie, droit qui devenait précieux en temps de guerre. On peut aussi affirmer que leurs espèces eurent un type commun exigé impérieusement par le besoin de les faire accepter dans toute l’étendue de Penthièvre.

C’est donc à cette époque que l’on peut placer des Etienne qui présentent les caractères suivants : 1 Tête informe et presque méconnaissable avec ou sans astérisque ; 2 caractères grossiers , mais conservant encore la forme de ceux employés sur les premiers Etienne, C figuré par un croissant.

 

Monnaie sur les premiers Etienne

Monnaie 10. Alain 1184-1212. Né en 1154. Comte de Guingamp

 

 

Arnaud CLAIRAND, Michel PRIEUR, Les monnaies féodales, Ed. Les Chevau-Légers, 2005, p. 42

 

 

«  Le monnayage de Penthièvre débute avec Etienne Ier. Celui-ci est devenu comte de Penthièvre en 1093. Ayant acquis le comté de Richemont, il prend possession de Guingamp après son mariage avec Havoise. A la fin de son règne, il doit faire face à la révolte de son fils Geoffroy Boterel qui récupère le comté de Lamballe dès 1125 et lui succède à sa mort en 1138. Des deniers sont frappés à Guingamp entre 1093 et 1224 Selon Arnaud CLAIRAND et Michel PRIEUR, mais Bigot pensait que ce type de denier avait été émis entre 1150 et 1184. «  p 42 CLAIRAND

Et au cours de mes recherches, la rencontre…

 

 

DIAPO 11 DESSIN de François JEGOU

François JEGOU, Monnaie d’Etienne, Stephanus Comes Guingampi,

 

Et au cours de mes recherches, la rencontre

Première chance je retrouve perdu dans un dossier un dessin de JEGOU : je commence à connaître son écriture

confirmation qu’il s’agit d’Etienne de Etienne comte de Guingamp

Le dessin de l’étoile montre que la pièce est mal positionnée puisque la croix pattée de bordure est toujours au nord et que les étoiles se trouvent toujours au 1 et au 2 dans les dessins de BIGOT. Le dessin de la figure sur le revers est difficile à mettre en évidence, tout dépend de la qualité des pièces et de leur positionnement ans la série des Etienne

lire une monnaie féodale pas facile pas de caractère d’imprimerie mais des pleins et des déliés comme une écriture à la plume d’oie sur un manuscrit avec des lettres parfois couchées liées ou inversées…

On pourrait parler d’une analyse topographique de la monnaie en tenant compte du fait que ce sont des micro-reliefs qui forment l’écriture, es dessins et donc l’identification de la monnaie, et ce sont ces micro-reliefs que Jegou s’efforce de reproduire par le dessin ce qui est extrêmement difficile à réaliser eu égard à l’état de conservation de certaines pièces

 

DIAPO 12 Dessins de JEGOU et monnaies réelles

 

 

Diapo 13 et 15 monnaies réelles Hennebont PHOTO

Droit

Avers

 

comme en attestent les monnaies qui proviennent du musée des Tours Broërec’h de l’association Hennebont Patrimoine qui les ont sorti de leurs vitrines et m’ont permis de les photographier, ce dont je les en remercie, comme vous pouvez le constater la lecture de ces pièces n’est pas toujours facile

 

 

DIAPO 16 Carte Comté de Penthièvre entouré en gras

On entoure chaque espace politique retrouvé sur les pièces

 

 

 

 

3. Le trésor de Liminec. Monnaies.