1. Les recherches sur le terrain concluent à une quasi-absence de pierres

De ces pierres, seules quelques-unes demeurent : pourquoi ?

 

1 Les recherches sur le terrain concluent à une quasi-absence de pierres.

Joseph Mahé affirme que le Haut Brambien est supérieur à Carnac par la taille des pierres qui s’y trouvent. Nous avons vu que de nombreux promeneurs ou chercheurs confirment la présence jusqu’au milieu du XIXe siècle de nombreuses pierres dans l’espace compris entre le bois du Coezo à l’ouest, celui du Mesny au nord et celui du Brambien à l’est. Aujourd’hui il n’en reste pratiquement rien sur le terrain.

11 La majeure partie de cet espace est désormais en culture ou en prés.

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A l’échelle du plan-masse proposé par Mahé, en prenant comme référence la taille des bâtiments du village de Saint-Jean de la Bande, et de la carte IGN et de la photographie aérienne correspondante, les menhirs de la pierre longue et du Bonnet rouge n’y figurent pas. On ne distingue dans cet espace composé de nombreux champs ou de prés aucun amoncellement de pierres.

On ne distingue pas de grosses pierres dans cette parcelle, la mise en culture ne pose pas de problème particulier, de petites pierres apparaissent çà et là.
Si nous ne tenons pas compte de la taille des bâtiments du village de Saint-Jean de la Bande et que nous prenions l’hypothèse que le plan-masse de Mahé représente une échelle plus petite, les données se rapprochent, pour ce qui est des menhirs, de la description de Mahé.

Avec ce changement d’échelle on note, outre les trois menhirs mentionnés sur la carte précédente, celui de la Pierre Longue et les deux du Bonnet Rouge, la présence de trois menhirs dans l’espace du bois de Mesny et d’un dolmen, celui des Follets mais ce dernier est situé à l’est du ruisseau qui fixe la limite est du bois de Brambien, donc en dehors de la zone du plan-masse de Mahé. L’auteur du plan-masse a-t-il ajouté ces menhirs proches sans tenir compte de l’échelle de son croquis ? Nous aurions ainsi à une unité près le même nombre de menhirs que celui proposé par Mahé dans son Essai. Mais qu’en est-il des centaines de blocs couchés figurant sur le plan-masse ?

En dehors des bois, la majorité de ces espaces compris dans le périmètre contenant les fermes ou hameaux de Saint-Jean de la Bande, Saint-Pabut de Brambien, du Haut-Brambien, de Kerlaure et de la Ville Amaury sont mis en culture et ne présentent pas non plus d’accumulation d’énormes pierres sur le terrain, comme le montrent les documents du registre parcellaire graphique de 2010.

12 Des pierres reliques dans les parties boisées de Saint-Jean de la Bande.

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Lors d’une autre recherche sur le terrain, nous avons pu constater la présence sur cette zone de nombreuses parcelles cultivées, sans présence de pierres de taille significative. Quelques pierres résiduelles sont apparentes dans les parties boisées. Les dimensions de ces pierres restent modestes.

13 Des pierres reliques dans les espaces de séparation des parcelles.

partie3-9Il n’en est pas de même pour les pierres intégrées dans les limites des parcelles. Dans ces espaces intersticiels nous avons trouvé des pierres de tailles et de poids imposants, notamment dans les espaces de séparation entre les parcelles ou de séparation des parcelles d’avec les chemins. Les lunettes de soleil placées sur la pierre donnent une idée des dimensions.

14 Des pierres reliques dans les prés sous les arbres.

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15 Des pierres reliques dans les espaces de séparation des parcelles et des chemins.

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En conclusion si l’on se réfère au plan-masse établi au début du XIXe siècle, on peut parler de véritable fragmentation (60) du paysage.

Si quelques pierres reliques subsistent çà et là, que sont donc devenus ces amoncellements massifs de pierres décrits par Mahé et confirmés par les voyageurs et chercheurs jusqu’au milieu du XIXe siècle ?


60 La fragmentation d’un paysage se traduit par la dégradation, la disparition des motifs d’intérêt des paysages et de leurs enchaînements en continuités tant physiques que visuelles (ici continuités rocheuses d’intérêt ou non mégalithique) sous l’effet des dynamiques non maîtrisées de l’intervention humaine.

1. Les recherches sur le terrain concluent à une quasi-absence de pierres